Fiche
Titre | You’re Next |
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Réalisateur | Adam Wingard |
Scénariste | Simon Barrett |
Acteurs | Sharni Vinson, Nick Tucci, Wendy Glenn, AJ Bowen, Joe Swanberg |
Titre original | – | Date de sortie | 4 septembre 2013 |
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Pays | États-Unis | Budget | – |
Genre | Horreur, Thriller | Durée | 1h 36 |
La famille Davison est réunie dans sa maison de campagne pour célébrer l’anniversaire de mariage des parents. Alors que chacun commence à laisser éclater ses frustrations et ses rancœurs, la maison est prise d’assaut par un groupe de tueurs masqués. La réunion de famille tourne au jeu de massacre, les assaillants tentent de les supprimer un à un. Mais sous ses airs d’innocente petite amie, Erin sa s’avérer pleine de ressources… |
Critique
Le couple Adam Wingard et Simon Barrett s’est illustré avec le pas franchement plébiscité A Horrible Way to Die. Ils remettent ça ensemble avec You’re Next dont une grosse partie du casting provient du précédent et Sharni Vinson, une actrice révélée par… Sexy Dance 3: The Battle 3D.
On pouvait craindre le pire pour cet énième home invasion surtout vu les mauvaises critiques d’A Horrible Way to Die et la présence en tête d’affiche de Sharni Vinson mais le résultat surprend… positivement. Car si la présentation des protagonistes traine en longueur, une fois que l’action est lancée, elle est jouissive et agréable à suivre.
« [You’re Next tente] de dynamiter les codes du genre en opposant aux « envahisseurs de maison », une héroïne balaise. »
Le plus de You’re Next, c’est de tenter de dynamiter les codes du genre en opposant aux « envahisseurs de maison », une héroïne balaise. Sa capacité de survie est justifiée au détour d’une scène explicative un peu tirée par les cheveux. Peu importe, elle a le mérite de changer de ces sempiternelles séquences de tortures et de syndrome de Stockholm inhérents au genre, non, je ne vise personne et surtout pas Effraction. Là, on est dans de l’agréable. L’héroïne qui s’appelle Erin (tiens, ça rime) offre une vraie résistance face aux bâtards qui refont Les Chasses du comte Zaroff, provoquant alors des duels irrémédiablement plaisants. Certaines scènes font penser à un Maman, j’ai raté l’avion adulte (avec plein de sang).
Pour incarner cette survivante, Sharni Vinson se pose là et m’a surpris par sa capacité à attirer vite la sympathie du spectateur. Faut dire que le reste de la famille (à la base, on nous invite à une réunion de famille tout à fait classique, heureusement que la scène d’ouverture est là pour nous prévenir qu’on n’est pas devant un téléfilm français chiant à mourir) est tellement horripilante qu’on finit par s’en détacher très rapidement. Cela cumulé à un jeu d’acteur bancal fait qu’on se fiche totalement de leurs morts, on s’en délecte même. Un exemple du niveau des acteurs, l’actrice qui joue la maman, Barbara Crampton, s’est principalement illustrée sur des soaps comme Les feux de l’amour ou Haine et passion même si elle a accédé à la postérité grâce à Re-Animator. On peut tout de même retirer de ce lot AJ Bowen dont la participation dans le climax est hilarante.
Un climax survenant après un twist plutôt bien amené et qui m’a surpris car les pistes sont bien brouillées.
Personnellement, j’étais persuadé qu’Erin était avec les envahisseurs car elle disait des trucs un peu louches et surtout comment justifier sa réaction face aux évènements, aux antipodes du reste de la famille. Par contre, le point qui me faisait tiquer, c’est qu’elle blessait vraiment « ses amis ». Donc, j’ai pris une petite claque en découvrant l’identité des vrais méchants. Molle la claque quand même parce que les pistes étaient très nombreuses de ce côté et en plus, ils ont vraiment des tronches de méchants (ce qui explique pourquoi j’ai vite laissé tombé cette piste, « trop facile », je me suis dis, ben mon con).
« Ça va vite, ça fait mal, on ne bavasse pas et ça fait plaisir. »
Niveau gore, le film est plutôt soft (même si c’est sanglant) et va à l’essentiel. Les envahisseurs sont là pour tuer, pas pour torturer. Ce qui entraîne des combats d’une violence brutale presque animale. On vise à l’essentiel, tuer l’autre, ce qui explique le côté « amusant » du truc. On n’a pas un mec qui marche au ralenti pendant des plombes, on n’a pas d’héroïne qui tombe pour laisser le temps au tueur de la rattraper et ainsi foutre du suspense factice. Là, ça va vite, ça fait mal, on ne bavasse pas et ça fait plaisir. Surtout, l’héroïne est rusée et met vraiment à mal les méchants, on n’est pas dans un contexte irréaliste où la petite midinette de 16 ans se découvre des capacités de survie fort surprenantes et s’en sort à 80% grâce à l’énorme maladresse du tueur (The Descent, Scream et son tueur qui se pète la gueule dix fois par film). D’ailleurs, You’re Next bénéficie de ralentis forts sympathiques dont un m’a explosé à la gueule, un magnifique flash-back du Terminator de James Cameron (vous reconnaitrez le passage sans problème).
Le look des méchants n’est pas mauvais et joue beaucoup sur le côté fun du truc même si j’ai trouvé ça complètement con sur la fin.
Les masques sont conservés, apparemment pour qu’un témoin survivant (Erin en l’occurrence) puisse témoigner sans néanmoins les reconnaître mais à partir du moment où ils veulent la tuer, ça ne sert plus à rien donc autant s’en débarrasser surtout ça permettrait d’éviter de marcher sur des clous, hein? Mine de rien. Mais bon, je chipote.
Pour l’anecdote, on notera la présence de Ti West réalisateur du génial The House of the Devil dans le rôle de composition (nan, je déconne) d’un réalisateur underground.
Conclusion
Démarrant comme un simple home invasion, You’re Next surpasse les limites de son genre et devient addictif. Une bonne surprise. |
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+ | – Sharni Vinson badass – Des combats primitifs – Le twist |
– | – Des acteurs franchement moyens mis à part le premier rôle et AJ Bowen |
7/10 |