Protecteur non létal
Fiche
Titre | Venom | Titre VO | – |
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Réalisateur | Ruben Fleischer | Scénaristes | Jeff Pinkner, Scott Rosenberg, Kelly Marcel |
Acteurs | Tom Hardy, Michelle Williams, Riz Ahmed | ||
Date de sortie | 10 / 10 / 2018 | Durée | 1h 52 |
Genre | Action, Horreur, Science fiction, Thriller | Budget | 100 000 000 $ |
Possédé par un symbiote qui agit de manière autonome, le journaliste Eddie Brock devient le protecteur létal Venom. |
Critique
Sony a de grandes ambitions pour son univers cinématographique Marvel et Venom sera leur Iron Man. Ça, c’est sur le papier. Concrètement, ça donne quoi ?
C’est marrant, parce que Venom calque beaucoup sur le premier Iron Man. Allant même jusqu’à dupliquer ses défauts. Celui qui frappe aux yeux, c’est son méchant sans saveur dont la forme finale n’est qu’une version alternative plus grosse que celle du héros. Ça, c’est pour le costume. L’humain, lui, est pire. Il est d’un ridicule à toute épreuve. On sent tout de même une volonté de le nuancer, mais son comportement est tellement « méchant de James Bond » qu’il n’a aucune crédibilité de ce côté-là. Il n’y a même pas ce délicieux côté loufoque tant il se prend trop au sérieux.
Pauvre Tom
S’il récupère les défauts du premier opus des aventures de l’Avenger doré, il n’en récupère que peu de ses qualités. Tout d’abord, l’acteur principal… J’ai beau adorer Tom Hardy, je l’ai trouvé mauvais. Pour moi, c’est clairement un de ses pires films. Seuls ses passages comiques à la Jim Carrey remontent le niveau. Et encore… Le mec, ce n’est pas Jim Carrey. Tout le long, je me suis senti extrêmement gêné pour lui. Plusieurs fois, je me suis demandé ce qu’il était allé foutre dans cette galère. En plus, ils l’ont sûrement bloqué pour plusieurs films. Le mec doit prier au flop afin d’être libéré. Il a même tenté de se faire hara-kiri dans une interview.
Je ne vais pas revenir sur le méchant incarné par Riz Ahmed. Tu as compris, c’est un sketch. Passons à la troisième star : Michelle Williams. Alors là, je vais faire court et direct. Le rôle qui ne sert à rien. La potiche de service. Il y a un passage qui m’a bien fait délirer. Alors que son personnage découvre Venom en train de vouloir bouffer un mec, elle panique et s’enfuit. Logique jusque-là. Tom Hardy la rattrape pour lui expliquer. La réaction de la nana ? On va à l’hôpital. Mais bien sûr, ma petite dame. Les docteurs vont trouver la solution… Une blonde. Et encore, c’est faire insulte au cliché de la blonde.
Horreur, violence et PG-13
C’est un débat encore en cours. Venom doit-il être nécessairement R ? S’il faisait partie de l’univers de Spider-Man, ça aurait été compliqué, voire impossible. Mais ici, aucune mention de l’Araignée. Vraiment aucune. J’insiste lourdement : nada ! Du coup, on aurait pu imaginer Sony se lâcher. Sauf que non, le studio japonais veut vraiment faire entrer les personnages Marvel dont il a les droits dans le Marvel Cinematic Universe. Dès lors, le PG-13 devient obligatoire. Fin du débat pour moi.
Concrètement, avec le film Venom, quel est le résultat de cette censure ? Un truc assez gênant pour moi. Le Lethal Protector (protecteur létal, en français) n’a rien de létal. C’est même parfois incompréhensible. Venom n’a aucun regret quant à l’idée de bouffer des humains, mais une fois qu’il est attaché à Tom Hardy, il se contente de mettre KO ses opposants alors qu’une bonne petite décapitation aurait été beaucoup plus facile. Heureusement, de temps en temps, il bouffe des cerveaux, mais c’est montré hors champ et tellement rapidement que ça devient anecdotique ou carrément comique. Quant au sang… Non, ça ne vaut même pas la peine d’en parler.
Venom, est-ce toi ?
Le design de la créature, même si personnellement, ne pas avoir l’emblème de l’Araignée sur le torse me dérange, est très réussi. Côté origine et tout le tralala, on est sur un truc fidèle. Plutôt une bonne chose. C’est d’ailleurs le seul point positif que j’ai trouvé. Toutefois, c’est dommage de ne pas avoir profité de la haine d’Eddie Brock contre la fondation Life afin de trouver un équivalent à celle que portent Eddie et son symbiote envers Spider-Man. Au lieu de retourner au côté journaliste, ça aurait été davantage kiffant si Eddie/Venom se mettait en mode Punisher et commençait à massacrer tous les méchants. Mais non, surtout pas. On va plutôt lui faire sauver le monde à la place. Carrément.
De plus, c’est tellement rushé que pour un néophyte, l’histoire des Klyntar (les Symbiotes) risque d’être confuse (pour la suite même si je n’en veux pas ?). Tout le film semble vouloir se dépêcher et quand ça prend son temps, c’est pour se concentrer sur des trucs dont on s’en fout, à savoir la love story entre Eddie et Anne (Michelle Williams). L’action, quant à elle, n’a rien d’ouf. Tout respire le déjà-vu. Sommaire et sans grande inspiration. Il y a même un passage qui pompe allégrement L’Incroyable Hulk sans la même classe.
On décalque la formule Marvel Studios
Il ne fait aucun doute que Sony force le passage afin de faire entrer ses « héros » dans l’univers de Marvel Studios. Tout le film le prouve. Mais l’exemple le plus flagrant apparaît au générique final. C’est du pur Marvel Studios. On commence avec un générique animé, on a une scène au milieu du générique, puis le générique défilant sur fond noir classique et enfin la scène post-générique (en toute franchise, vous pouvez la zapper, ça n’a rien à voir avec l’univers de Venom).
Bref, c’était gênant…
Par Christophe Menat qui craint que le succès du film ne conforte Sony dans ses choix, le12 octobre 2018.
Conclusion
Me concernant, Venom est un ratage. Si le film se regarde, il cumule beaucoup trop de défauts. Entre un rythme rushé, un scénario et des répliques fades, des acteurs peu inspirés, de l’action sans intérêt et une violence aux abonnés absents, ne reste plus qu’un costume, même si l’absence du symbole de l’Araignée sur le torse me gêne, et une personnalité réussis. Bref, ça ne fait pas beaucoup.
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4/10 |