Ce film m’avait marqué lors de sa première vision. Je n’étais alors qu’un adolescent boutonneux plus porté sur les filles qu’autre chose et j’avais été complètement subjugué. J’avais donc hâte de me refaire le film d’Alex Proyas (The Crow, I, Robot)
John Murdoch (Rufus Sewell vu dans Vinyan) se réveille amnésique dans une baignoire. Lors de son exploration, il découvre qu’il est dans une chambre d’hôtel. Derrière le lit il trouve une prostituée morte gisant sur le sol et avec d’étranges symboles sur le ventre. Il s’enfuit, commence pour lui une quête pour retrouver son identité et échapper à d’étranges hommes en noirs qui semblent vouloir l’attraper. L’inspecteur Frank Bumstead (William Hurt) débarque sur les lieux de crime. On sait à présent qu’un tueur de prostituées rôde dans les parages. Mais dans cette sombre ville, les choses ne sont pas ce qu’elles sont…
Une histoire qui vous emmène dans les confins de la ville sombre
On suit avec plaisir John Murdoch dans son enquête sur les évènements étranges qui se déroulent dans la ville. Jennifer Connelly (Blood Diamond et le premier Hulk) est magnifique même avec des sourcils particulièrement touffus, William Hurt (Robin des Bois, L’Incroyable Hulk, ça c’est le deux) est comme d’habitude et n’oublions pas Kiefer Sutherland (24h Chrono) dans un rôle à contre-emploi, il joue un docteur fou.
Le design de la ville est superbe, on se croirait presque à Gotham City dans cette ville puante jonché de ruelles et d’immeubles scabreux. Certains effets spéciaux ont beaucoup vieilli mais d’autres impressionnent toujours.
Mais le point fort du long métrage est sans aucun doute son ambiance paranoïaque. On voit bien que quelque chose ne tourne pas rond dans cette ville. On multiplie les hypothèses et le twist final est énorme car imprévisible.
Blu-ray de très bonne facture
L’image et le son sont d’excellentes factures, ils rendent hommage aux multiples décors et effets sonores. Le seul problème qu’on peut reprocher à l’image est qu’il rend certains effets spéciaux beaucoup plus ringards. De nombreux bonus vous permettront de connaître un peu plus l’envers du décor.
En prime, on bénéficie d’une édition Director’s Cut qui rallonge de dix minutes le film et selon certains augmentent sensiblement la qualité du film (en changeant la scène d’ouverture qui donnait les clés pour comprendre le film beaucoup trop tôt).
Le scandale Matrix
En regardant le film, il nous rappelle beaucoup Matrix. Evitez de lire ce qui suit sous peine de voir l’intérêt de voir le film, diminuer fortement.
Spoiler
Allez, je vous cite pêle-mêle :
- Les étrangers pour Dark City et les agents pour Matrix au même style vestimentaire, sombre et discret.
- Les étrangers qui se nomment selon des objets, Mr Hand, Mr Book (Dark City) et des agents au nom très classieux (Mr Smith).
- La scène du début de Matrix avec Trinity sur les toits ressemble beaucoup à la course poursuite du héros de Dark City pour échapper aux étrangers/agents.
- La ville de Dark City est entièrement modulable comme celle de Matrix (apparition/disparition de portes).
- Les personnages apprennent à se battre rapidement à partir d’injection (souvenirs pour Dark City, machine pour Matrix).
- Le combat final de Dark City fait beaucoup penser à celui de Matrix Revolutions, personnages qui volent.
J’en passe d’autres mais les films sont sensiblement différents alors que Matrix lorgne vers le film d’action, Dark City se rapproche plus du polar noir.
Dark City étant sorti avant Matrix, je fus révolté par ce pillage sans vergogne mais la lecture de l’article suivant sur Wikipédia m’a calmé. Toutefois je reste dubitatif. Qu’en pensez-vous ?
Enfin, une rumeur prétend que Dark City, sorti un an avant Matrix, aurait été une source d’inspiration pour ce dernier et certains sites ont listé les ressemblances. En réalité, l’inspiration a plutôt pris le sens inverse puisque la version définitive du scénario de Matrix a été achetée en 1994 par la Warner Bros, coiffant au poteau plusieurs majors… dont New Line, productrice de Dark City, qui n’allait pas tarder à demander quelque réécritures pour Dark City (une nouvelle version sera livrée par David Goyer).
Ceci expliquerait les similitudes de certains événements ou idées : ainsi, le trou sur la chaussée par la chute de Néo n’a pas la moindre raison d’être dans Matrix, mais en a une dans la scène correspondante de Dark City où le corps qui tombait était une lourde armature de métal, etc. Pour ce qui est des similitudes de décors, c’est tout simplement que pour des raisons de budget, Matrix a réutilisé certains des décors de Dark City (les deux films ont été tournés dans le même studio). Rajoutons que la simple proximité des dates de sortie suffit à réfuter toute thèse de copiage, Dark City n’étant sorti qu’un mois avant le début du tournage de Matrix. Dans ces conditions, difficile de croire que les frères Wachowski, alors en pleine pré-production d’un tournage qui s’annonçait compliqué, aient pu ne serait-ce qu’envisager d’ajouter des éléments à leur scénario qui était alors bouclé depuis plus de trois ans.
Un excellent film noir où on suit un homme amnésique dans une ville où le soleil ne se lève jamais, où les habitants ne peuvent pas répondre à certaines questions. A votre avis, quel sombre secret se cache dans cette ville ? Vous n’en reviendrez pas.
Ses scènes cultes : la découverte du secret de la ville, la première harmonisation et le combat final.
Film : 8/10
Un blu-ray d’excellente qualité technique qui vous permettra de redécouvrir ce petit bijou d’Alex Proyas dans un confort optimal et dans une version Director’s Cut.
Image : 8/10
Son: 9/10
Bonus: 8/10