Critique : Quartier Lointain

Roman graphique de Jirô Taniguchi, Quartier Lointain a été plébiscité par la critique : prix d’Excellence du Festival des arts médias de l’Agence pour les affaires culturelles au Japon, catégorie Manga en 1998, ainsi que l’Alpha’Art du meilleur scénario et le prix Canal BD au Festival d’Angoulême 2003.

Un homme confronté à son plus grand traumatisme

Nakahara est marié et a deux belles filles mais il souffre d’alcoolisme. Un jour alors qu’il est imbibé d’alcool, il retourne sur les lieux de son enfance avant de s’endormir devant la tombe de sa mère. A son réveil, il a 14 ans. Quel bonheur pour lui de retrouver sa famille, sa sœur, sa mère, son père et sa grand-mère. Quel plaisir de retrouver les bancs de l’école, bien loin du stress du travail, de retrouver ses jambes d’antan. Son bonheur est de courte durée, il se rappelle ce qu’il s’est passé cette année: son père va disparaître le 31 août…

Un roman touchant

J’ai pris beaucoup de plaisir à parcourir les 14 chapitres de ce roman. Je l’ai littéralement dévoré en moins de trois heures. Les pages défilent sans que le plaisir ne s’estompe. On se prend à rêver de retourner nous aussi à nos 14 ans, à se remémorer de notre jeunesse. Mais surtout pour profiter de corriger nos erreurs, se la péter en étalant notre connaissance, à séduire la plus belle fille de l’école ou tout simplement retrouver nos amis. Qui n’en a jamais rêvé ?

La deuxième partie axée sur le mystère entourant la disparition du père captive. On ressent avec le personnage le temps qui défile, l’échéance qui approche. Difficile voire impossible de s’arrêter sans en connaître la fin. Sans connaître la raison de la disparition du père.

J’ai pu aussi vivre une adolescence typiquement japonaise le temps d’un après-midi. Partager leurs coutumes, leurs amours, leurs découvertes de l’occident au travers des films comme West Side Story ou Lawrence d’Arabie.

La dernière partie m’a ému mais je n’en dirais pas plus pour ne pas éventrer le suspense. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Un beau roman graphique de 400 pages sur la nostalgie de l’enfance et la famille. Le dessin de Jirô Taniguchi fait mouche avec des cadres quasiment cinématographiques. A tel point qu’il a été adapté au cinéma (sortie fin 2010) par le français Sam Garbarski mais les critiques sont plutôt mitigés donc vaut mieux en rester à l’œuvre original.

Note : 9/10

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