Le Retour de l’Abrams
Fiche
Titre | Star Wars : Épisode IX – L’Ascension de Skywalker | Titre VO | Star Wars: Episode IX – The Rise of Skywalker |
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Réalisateur | J.J. Abrams | Scénaristes | Chris Terrio, J.J. Abrams |
Acteurs | Daisy Ridley, Adam Driver, John Boyega, Oscar Isaac, Anthony Daniels, Naomi Ackie, Carrie Fisher, Mark Hamill, Domhnall Gleeson, Richard E. Grant, Lupita Nyong’o, Keri Russell, Kelly Marie Tran, Ian McDiarmid, Billy Dee Williams, Greg Grunberg, Dominic Monaghan | ||
Date de sortie | 18 / 12 / 2019 | Durée | 2h 21 |
Genre | Action, Aventure, Fantastique, Science fiction | Budget | – |
La conclusion de la saga Skywalker. De nouvelles légendes vont naître dans cette bataille épique pour la liberté. |
Critique
On y est. C’est le dernier. La conclusion de la grande saga Skywalker. Qui, malgré tout, porte le curieux nom de L’Ascension de Skywalker. Bizarre pour une fin. M’enfin bref, c’est le grand jour.
La (re)revanche des Sith
L’excitation était à son comble. Quand la musique iconique retentit avec le texte Star Wars apparaissant à l’écran. Je trépigne d’impatience. La scène d’ouverture est cool. On y pose clairement les bases de l’intrigue de ce nouvel Épisode. Ça s’annonce épique. En plus, visuellement, c’est assez dingue.
Puis les minutes passent. L’excitation, à ma grande surprise, retombe méchamment. Mais bien méchamment comme il n’est pas permis pour une guerre des étoiles.
Sans Han, ni Luke, ça devient dur
On rentre dans une logique de recherche de MacGuffin. Encore. Comme dans Le Réveil de la Force. Est-ce vraiment la seule idée qu’on peut avoir pour développer une intrigue ? Bref, intérêt proche du néant. Pire, les scènes d’action sont désespérément fades. Aucune idée, mais aucune idée marquante. Pourtant, chaque Star Wars en avait une jusqu’ici. Une réalisation passable. Puis, surtout un trio (Rey, Finn et Poe) sans saveur même si enfin réuni. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que ce trio ne m’intéressait tout simplement pas. Je ne m’en étais pas rendu compte dans les précédents parce qu’il y avait Han Solo et Luke Skywalker. Ici, Leia est trop sous-exploitée. Un peu (malheureusement) normal, aussi.
Les répliques anodines s’accumulent. C-3PO me donne des envies de meurtre (fictif) à force de cumuler les blagues foireuses. Oui, C-3PO. J’étais vraiment dans l’état d’esprit de Han Solo qui était gonflé de l’entendre jacasser. La scène la plus mémorable des bandes-annonces où C-3PO parle de regarder une dernière fois ses amis devient une scène sans intérêt avec le montage final.
Enthousiasme aspiré
En gros, c’est la méga débandade. Que même du Viagra ne peut sauver. Chaque minute qui passe aspire mon enthousiasme tel Palpatine durant le climax. Il m’aura fallu attendre au moins une grosse heure et demie pour retrouver un soupçon d’enthousiasme grâce à un duel au sabre entre Rey et Kylo Ren. Là, j’étais amusé de constater qu’encore une fois, J.J. Abrams (est-ce lui qu’il faut vraiment viser, je ne sais pas mais comme il a foutu son nom au scénario, je le vise) a repompé les films de George Lucas. Cette fois-ci, en reprenant la bataille iconique de La Revanche des Sith. En tenant de camoufler la copie en remplaçant la lave par de l’eau. Au final, c’est dix fois moins impressionnant. Ça reste cool, mais toujours rien de mémorable.
Le (re)retour du Jedi
La suite ne fait qu’aggraver mon désarroi en remakant (ENCORE) le climax de Le Retour du Jedi. J’étais halluciné de découvrir ça. J’avais accepté le côté remake du Réveil de la Force, parce qu’il y avait un intérêt. Faire vibrer la corde nostalgique tout en accueillant une nouvelle génération. Je pouvais l’accepter une fois, mais pas deux fois.
Heureusement, Les Derniers Jedi, également mon Star Wars préféré avec L’Empire contre-attaque, avait astucieusement pris soin de déconstruire le mythe. On peut dire ce qu’on veut mais Rian Johnson avait pris le risque, comme Lucas en son temps, d’emmener le public dans une nouvelle direction. De lui faire découvrir de la nouveauté. L’Épisode VIII était vraiment un Star Wars où j’étais allé de surprise en surprise. La prélogie ne pouvant pas le faire étant donné qu’on connaissait déjà le fin mot de l’histoire (cela explique pourquoi je n’ai jamais aimé les préquels même si certains font exception).
Que font J.J. Abrams et son co-scénariste Chris Terrio ? Encore une fois, je les vise parce qu’ils ont mis leurs noms sur le scénario, mais ils ne doivent pas être seuls. Ils s’attachent à reprendre les grandes idées de Rian Johnson pour revenir sur des sentiers incroyablement balisés. On était limite dans une mauvaise fiction de fan. Rey, fille de personne, devient par un moyen « politiquement correct » la petite-fille Palpatine. Le plus hilarant dans cette révélation. C’est la scène… Un remake de la scène des révélations de Vador dans L’Empire contre-attaque. Aucune prise de risque, ici. Je ne sais pas s’il y avait une crainte de revivre le bashing, mais de là à tout faire pour revenir à un truc désespérément classique. En plus, la révélation « Je suis ton papy. », je l’ai senti venir à des kilomètres vu la construction de L’Ascension de Skywalker.
The Walking Palpatine
Atterré par le désastre, néanmoins partiellement sauvé par un énorme Adam Driver mais j’y reviens plus tard, je n’attendais plus qu’une seule chose. La bataille finale. À cet instant, c’était la seule chose que je voyais qui pouvait sauver le tout. Encore une fois, le mot d’ordre a été déception.
Comme déjà dit au-dessus, l’aspect remake de Le Retour du Jedi m’a dégoûté. Pas d’originalité. Aucune prise de risque. Encore une fois, Palpatine balance son plan pour faire basculer Rey vers le côté Obscur. Peu importe s’il avait déjà complètement foiré avec Luke. Il se dit que cette fois-ci, Rey n’a pas un papa pour l’aider (il l’a déjà buté, oh, oh), donc ça devrait aller. Et Kylo Ren, c’est la pâtée pour chat ? Bref, un gros con, le Palpatine. À se demander comment diable il a réussi à prendre le contrôle de la galaxie… Après, c’était devenu un zombie. Comme on le sait, ce n’est pas une race qui respire l’intelligence.
Encore, ça aurait pu passer si on avait enfin le truc que j’attendais depuis la fin du VIII. Les fantômes de la Force en action. Genre un truc à la San Goku derrière Gohan pour le Kaméhaméha ultime face à Cell. Un truc bien puissant visuellement qui va te tirer à la fois des larmes de joie et de tristesse. Même pas. À la place, cette fadasse de Rey se plante royalement en croyant avoir affaire à un vampire. Cette croix païenne avec deux sabres lasers… Lol. Bordel, les fantômes de la Force, ça aurait pu donner un truc exceptionnel. Digne du « On your left » d’Avengers: Endgame. J’aurais rêvé de voir ça. Anakin de retour aux côtés de son fils avec Obi-Wan, Qui-Gonn, Yoda et Leia pour un ultime assaut face à l’Empereur.
C’est la lutte finaaaaale !
Bon, ça, c’est foiré. Passons à la grosse bataille spatiale. Euh, la grosse bataille spatiale, je disais ? On l’oublie, il n’y en a pas. La fin est Rey focus. Il y a juste une super séquence à la Gandalf dans Les Deux Tours et ça s’arrête là. Encore une fois, je vais être vulgaire, MAIS BORDEL !!! Comment peut-on zapper ça pour la réduire à un simple raid à bord de chevaux ? Seul mort notable, celle de Matt « Heroes » Parkman. Oui, je sais, ce n’est pas le nom du personnage, mais c’est comme ça que j’identifie l’acteur.
J’attendais un final à la Endgame pour la saga Skywalker. Eh bien, je peux l’attendre longtemps. Je suis dégoûté. J’avais adoré la nouvelle trilogie jusque-là et finir sur cette note. En plus, la goutte d’eau qui fait déborder le vase du fan service. Cette médaille remise à Chewbacca. Mais quel mauvais goût… En plus de le faire tuer ridiculeusement pour de faux. Attendez, comment peut-on avoir une idée aussi pourrie ? Surtout, ça casse toute la dynamique du basculement vers le côté obscur de Rey. Après ça, impossible d’y croire. Du coup, voir que la Dark Rey n’était qu’une vision, ça donne juste un « mais bien évidemment »…
Bref, je me rends compte que je n’arrête pas de défoncer le film. C’est dire à quel point je suis déçu. Je comprends maintenant les « haters » de Les Derniers Jedi. J’ai vécu ce qu’ils ont vécu avec L’Ascension de Skywalker. Néanmoins, j’ai fait exprès de garder mon point positif pour la fin.
Kylo Ren > le reste
C’est quoi, ce point positif ? Déjà, on va dire qui. Parce qu’il s’agit d’une personne. En l’occurrence, Kylo Ren ou plutôt Ben Solo. Au final, il est à mes yeux le seul nouveau personnage réellement notable de cette trilogie. Le seul a à avoir eu un arc intéressant de bout en bout. J’ai même pesté de voir qu’il passe derrière l’inintéressante Rey sur le climax. On l’avait connu jeune homme tourmenté par des démons. En passant, une des rares bonnes idées dévoilées dans cet opus est qu’il l’était par Palpatine himself. On le quitte en véritable héritier de Dark Vador. Il aura tout fait comme lui. Il aura sombré dans le côté obscur en se pliant à la volonté et au machiavélisme de Palpatine, il aura tenté de faire venir quelqu’un de son côté pour dépasser l’Empereur avant de finalement le rejoindre dans le côté lumineux.
Autre belle idée, mais qui n’est au final que le prolongement de celle de Rian Johnson. La dyade de la Force qui donne un combat assez sympa. Quelle fut belle également celle des retrouvailles avec le père, même si on sent bien qu’elle était initialement prévue avec la mère.
Bref, Kylo Ren, j’approuve. Surtout, on voit la différence avec le reste (Rey, Finn et Poe). Sans oublier, le talent fou d’Adam Driver qui fait toute la différence.
Par Christophe Menat parti se réconforter dans les bras de Mando.
Conclusion
Le dernier. C’est avec celui-ci que tout finit. L’apothéose de la nouvelle trilogie ? Même pas. C’est, pour moi, un des pires Star Wars. Je suis dégoûté. D’une Force… |
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4/10 |