Pixar s’adresse aux adultes
Fiche
Titre | Soul | Titre VO | – |
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Réalisateurs | Pete Docter, Kemp Powers | Scénaristes | Pete Docter, Mike Jones, Kemp Powers |
Voix | Jamie Foxx, Tina Fey, Angela Bassett, Alice Braga, Richard Ayoade | ||
Date de sortie | 25 / 12 / 2020 (Disney+) | Durée | 1h 40 |
Genre | Animation, Aventure, Comédie, Famille, Fantastique, Musique | Budget | – |
L’histoire de Joe Gardner, professeur de musique dans un collège, qui est un véritable passionné de jazz. Alors qu’il a enfin l’opportunité de réaliser son rêve et de jouer dans le meilleur club de jazz de New York, il commet un malencontreux faux pas qui le précipite dans le « Grand Avant » – un endroit fantastique où les nouvelles âmes acquièrent leur personnalité, leur originalité et leurs centres d’intérêt avant de se rendre sur Terre. Bien décidé à retrouver sa vie, Joe fait équipe avec 22, une nouvelle âme espiègle et pleine d’esprit, qui n’a jamais saisi l’intérêt de vivre une vie humaine. En essayant désespérément de montrer à 22 à quel point l’existence est formidable, Joe pourrait bien découvrir les réponses aux questions les plus importantes sur le sens de la vie. |
Critique
Pour boucler une bonne journée de Noël, quoi de mieux qu’un film en famille ? Disponible en ce jour-même, Soul tombe donc parfaitement à pic. Vraiment ?
Ce « vraiment » est là pour poser mon interrogation concernant ce 23ème long-métrage made in Pixar. Est-ce vraiment familial ? En effet, il s’agit, de loin, le film le plus mature jamais réalisé par le studio. Afin de le confirmer, j’ai parcouru la liste de tous les Pixar jamais sortis. Attention, je peux peut-être m’avancer, étant un peu en retard dans mes visionnages car il me manque Le Monde de Doy, Cars 3, Coco, Les Indestructibles 2, Toy Story 4 et En avant. Les plus attentifs remarqueront que ça fait un sacré moment que je ne suis pas allé voir un Pixar au cinéma 😛 . Par contre, je ne vois pas comment ceux-ci peuvent atteindre la maturité d’un Soul.
Pour les enfants ?
J’en étais même d’ailleurs sacrément surpris. Dans Soul, on ne parle pas de la mort, mais du sens de la vie (heureusement, pour les mioches, pas à la façon Monty Python). Un sujet qui ne passionne que rarement les enfants, trop portés sur le court-terme. L’idée du sens de la vie leur est donc un concept passant par dessus la tête. En tout cas, à la moitié du visionnage, mon fils de 3 ans a clairement dit que c’était nul et qu’il voulait voir autre chose. La dernière fois qu’il m’a fait ça, c’était pour Planes, mais là, j’étais d’accord avec lui.
Il y a en fait deux parties, le monde réel et le monde abstrait. Le monde réel est un peu trop… réel, à vrai dire. Néanmoins, Pixar arrive à apporter de la fantaisie via un fort cocasse accident, mais ce n’est pas suffisant pour totalement capter l’attention d’un enfant de bas âge. Pour donner une idée du niveau des blagues, une repose sur la réputation de looser de l’équipe de basket de New-York, les Knicks. M’enfin, ce n’est pas une raison car il y a toujours eu du second degré pour les adultes chez Pixar.
Sortir de la zone de confort
Bref, j’ai beaucoup aimé le message de Soul. Cela passe par un personnage adulte, réaliste au passage. Son côté afro-américain permet à Pixar de quitter, enfin, le monde des blancs pour un peu plus de diversité (ok, il y a Coco, mais je te rappelle que je ne l’ai pas vu 😀 ). J’ai adoré ce côté. Surtout via le prisme du jazz.
Là où Soul m’a spécialement épaté, c’est au niveau de la technique. Que c’est bluffant, autant au niveau du monde réel que l’abstrait où les mecs se sont clairement lâchés. T’as des visuels, juste wow. Il y a pas à dire, à chaque année qui passe, les images de synthèse s’approchent de plus en plus du réalisme absolu.
Pour terminer, un mot sur ma partie préférée. La découverte du monde abstrait. J’ai littéralement dévoré l’assiette proposée, jusqu’à la lécher. Beaucoup d’excellentes idées. Dommage donc que Soul finisse un peu sur les rotules avec une dernière partie moins maîtrisée.
Par Christophe Menat se demandant si la sortie directement sur Disney+ n’est pas également motivé par le côté restreint de ce Pixar.
Conclusion
La dernière fois que j’avais vu un nouveau Pixar, c’était en 2015, avec Le Voyage d’Arlo. Soul est donc une occasion unique, du fait de sa sortie directement sur Disney+, de retrouver le studio. Résultat, un bon film m’ayant marqué par son propos adulte (pour moi, c’est clairement le plus mature de Pixar – j’ai même envie de dire que ça ne s’adresse pas vraiment aux enfants) et sa représentation du monde abstrait. |
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7/10 |