Critique : Sentinelle

Après Disney+ avec son Antigang, au tour de Prime Video de proposer sa comédie policière made in french (pour faire plaisir à l’État français afin d’obtenir du rab côté chronologie des médias). Exit le bankable Alban Lenoir et place, avec Sentinelle, à un pur produit de la marque JoCo. Pour peu qu’on connaisse un peu la formule de Jonathan Cohen, aucune surprise se présentera au visionnage.

Sur un pitch de départ JoCon (non, le « n » n’est pas une faute de frappe), les scénaristes et réalisateurs Hugo Benamozig et David Caviglioli déploient une sorte de buddy movie sur une intrigue policière sentant bon la Réunion. Pour une séance en immersion, il est conseillé de prendre de la bière Bourbon ou un verre de vin de Cilaos. Évidemment, l’alcool est à consommer avec modération (je ne veux pas d’emmerdes avec le gouvernement, déjà que le tacle pour la chronologie). Bref, si le déroulement de l’intrigue n’offre aucune surprise, j’ai été agréablement surpris par certaines séquences. Là, tout de suite, j’ai en tête le numéro de la Vérité par Ramzy et le JoCombat entre Sentinelle et un bag guy marqué par le running gag du fusil à pompes.

J’ai aussi été épaté par la violence proposée pour une comédie française. Clairement, l’avantage de sortir un produit sur un service de vidéo à la demande, c’est qu’on n’a pas trop à s’embarrasser avec la censure. Pour le coup, on peut dire qu’ils en ont profité à fond et ça commence dès la première scène d’action avec un finish mémorable. Un WTF a été expulsé très fort de ma bouche par mon cerveau.

Un film de potes sur un pote

L’aspect buddy movie est illustré par le duo entre Sentinelle et son bras droit joué par le nouvel acteur à la mode, Raphaël Quenard (mais si, le mec de la comédie Netflix, Cash). Ça permet quelques bons moments, mais je reste tout de même sur ma faim. En fait, le problème à mon avis, c’est l’omniprésence du show JoCo. En effet, là où un partage de temps intelligent entre les deux « potes » aurait été pertinent, on a du Jonathan Cohen à toutes les sauces. Comme d’habitude, c’est parfois drôle, parfois mauvais et parfois moyen. Bref, je me suis autant marré que j’ai soupiré.

Par contre, il y a un point où j’ai eu du mal, c’est l’aspect parodie. L’ensemble se veut plutôt réaliste afin d’amener Sentinelle, un personnage de gentil con copyright Joco, dans un cadre réaliste où il pourrait faire des merveilles niveau comédie. Seulement, pour que ça fonctionne du tonnerre, il faut réussir à éviter de franchir la ligne de la parodie pure. Or, Sentinelle n’y arrive pas et la franchit assez souvent à mon goût au point de casser le délire façon documenteur. Pour tout dire, on a carrément des séquences dignes de La Cité de la Peur. Bref, trop de moments too much et c’est bien dommage.