Critique : Secret Invasion – E3 « Trahison »

Attention, cette critique contient des spoilers

Première réaction devant l’épisode ? Oh non, bordel, seulement 44 minutes. En sachant qu’il faut, en plus, y inclure le récap’. Je sens que je vais être bien frustré à la fin de l’épisode. Eh ben, ça n’a pas manqué, car j’ai fini l’épisode en criant : « Bande de *biiiiip*. Ils n’ont pas osé, ces *biiiiiiiip*. *biiiiip* ».

PS : les bip sont à remplacer par vos injures préférées.

« Estime-toi heureux qu’elle soit pas dans un sac. »

Encore une fois, la formule de Secret Invasion fait mouche avec les enjeux montant d’un cran supplémentaire. On parle tout simplement d’une troisième guerre mondiale et les Skrulls pourront bientôt rivaliser avec les super-héros (réel obstacle à leur invasion). Le vilain Gravik nous sort à nouveau un moment fort lors de son entretien avec Talos. C’était d’ailleurs l’un des moments forts de la bande-annonce. Je parle évidemment du plan au restaurant où de multiples doubles de Gravik se lèvent de leurs chaises histoire de mettre un coup de pression au pote de Fury. L’effet est superbe.

J’ai adoré la tension durant ce passage. On pouvait la boire, la tension. Entre un Gravik bien vénère et un Talos ne supportant pas qu’il parle de sa fille. La fin de cette discussion amicale est pour le moins inattendue avec un couteau planté dans la main. Pas anodin, car il permet de constater par la suite que le méchant dispose déjà d’Extremis, teasé dans l’épisode précédent. Le Super Skrull n’est plus un fantasme, mais une réalité.

Cela renvoie à la scène d’ouverture où Gravik exprime son plan au conseil. Avec d’ailleurs, cette superbe réplique où je n’ai pas pu m’empêcher de penser au mème de Leonardo DiCaprio dans Once Upon a Time… in Hollywood (2019) où il se lève en pointant la télé du doigt. Il l’a dit ! Le mot, il l’a dit. Super Skrull !

Bref, la scène entre Gravik et Talos représente ce que j’adore dans cette série de Marvel Studios. Des dialogues bien écrits avec un excellent jeu des acteurs.

« Aide-moi, Talos. Je ne peux rien faire sans toi. »

Vu le nom de l’épisode, Trahison, ma paranoïa s’est alors enclenchée et je me suis mis à guetter des trahisons partout. Et si le Nick Fury rejoignant Talos au bar n’était pas réellement Nick Fury, mais un Skrull ayant pris son identité ? Finalement, la suite de la discussion m’a confirmé que c’était bel et bien le vrai Nick Fury. Mais, je restais là, à voir des Skrulls partout.

Avant de passer à la suite, je voudrais m’arrêter un peu sur ce dialogue. Le mythe Nick Fury y est à nouveau égratigné. Talos fait comprendre clairement que le borgne a forgé sa légende grâce à sa collaboration. Le mythe en prend un coup, mais les choses deviennent beaucoup plus crédibles. Voilà donc, comment il a réussi à avoir un (et un seul) œil partout. Tout simplement, parce qu’il avait vraiment un œil partout.

Cela renforce également le lien fraternel entre Fury et Talos. On avait vu la naissance de ce lien dans Captain Marvel (2019). Désormais, on comprend qu’il s’agit de quelque chose de très fort. Point étonnant donc d’avoir dans Secret Invasion, des airs de buddy movies.

« La foi se mesure aux risques qu’on prend. »

Comme climax, on a droit à une scène tendue, un classique dans le registre espionnage américain des années 80. Néanmoins, la vraie tension se situait à mes yeux du côté de G’iah, car difficile de ne pas deviner que tout n’est qu’une fumisterie de la part de Gravilk pour débusquer la taupe.

Mission réussie d’ailleurs, avec carrément la mort de la fille de Talos. Mais bon, difficile d’y croire réellement étant donné que d’un, on parle d’Emilia « de la Maison Targaryen, Première du Nom, l’Imbrûlée, Reine de Meereen, Reine des Andals et des Rhoynar et des Premiers Hommes, Khaleesi de la Grande Mer Herbeuse, Briseuse de Chaînes et Mère des Dragons » Clarke, et de deux, le plan sur son visage mort est un peu expédié. Bref, Emilia, on se revoit la semaine prochaine.

Si on a une trahison, il reste encore une deuxième trahison. Celle de Varra, alias Priscilla Fury. On commence déjà avec une scène en 1998 permettant de constater un superbe rajeunissement virtuel. Difficile de croire qu’Indiana Jones et le Cadran de la destinée et Secret Invasion / Captain Marvel appartiennent à la même maison, Disney, vu la différence de qualité.

Dédicace à Natasha

J’en profite pour rester en 1998 pour aborder la mention de Dreykov, le dirigeant de la Chambre Rouge et vilain de Black Widow (2021). L’année 1998 colle parfaitement avec les événements où Natasha Romanoff a (ou du moins cru avoir) assassiné Dreykov. Il s’agit également d’une belle illustration de comment Nick Fury a utilisé ses amis Skrulls pour arriver à ses fins. On est un peu dans une mise en abîme de la CIA, avec Gravik à la place de Ben Laden. Pour rappel, ce dernier était un élève exemplaire de la CIA avant de se retourner contre eux, avec les conséquences qu’on connaît.

Dans le présent, on se retrouve avec une discussion intéressante entre Varra et Fury permettant de comprendre ce qu’elle a vécu pendant l’Éclipse puis suite au retour de Nick. Bref, le Nick a clairement merdé. Dès lors, difficile de se montrer surpris par sa « trahison ». À moins que…

Au final, je ressors de l’épisode avec deux déceptions. La durée, évidemment, et le fait que l’apparition de Sonya soit beaucoup trop courte. Il faut dire qu’elle illumine ma journée à chacune de ses apparitions avec une mention spéciale pour le cache-œil sur son hibou.