Critique : Nouveaux riches

Même si je sais que tout le monde l’a déjà fait à toutes les sauces, l’info est toujours autant difficile à croire que je me sens obligé de la ressortir. Nouveaux riches est un long-métrage réalisé par Julien Royal, le fils de… tenez-vous bien… Ségolène Royal (oui, je sais, on avait dit pas les mamans – dédicace à un running gag du film) et François Hollande.

Je pense que c’est la dernière fois que je vais sortir cette blague de merde, car le fiston n’est pas à son premier coup d’essai. En effet, il a précédemment livré un film, également pour Netflix : En passant pécho : Les carottes sont cuites (2021). Malgré une gastro mémorable, je l’avais kiffé. C’était du grand n’importe quoi… étonnamment maîtrisé. Les mecs n’y avaient aucune limite. Un OVNI dans le paysage cinématographique français.

Heureusement, pour Nouveaux riches, le service de streaming au gros N m’a prévenu que c’était la même équipe (Nassim Lyes revient en star et co-scénariste) sinon j’aurais zappé. En effet, la bannière ne me disait rien. Je n’avais pas reconnu Nassim Lyes. Bref, j’ai lancé le visionnage, très curieux de savoir si En passant pécho était juste l’histoire d’un énorme de coup de bol avec un alignement improbable de planètes.

En retournant pécho

Les premières minutes m’ont laissé craindre le pire, malgré un casting cocorico XXL venu faire coucou. En effet, il m’a fallu un temps pour prendre le train en marche. Mais une fois qu’on y est, à condition donc d’adhérer au délire (ce n’est clairement pas donné à tout le monde), il reste plus qu’à profiter du paysage.

L’humour est similaire à celui d’En passant pécho avec des répliques finement ciselées derrière leur vulgarité. Oui, il ne faut pas s’arrêter à la vulgarité. Elles sont bien écrites avec beaucoup d’humour et d’autodérision (dédicace à l’énorme balle perdue pour Netflix). Allez, j’ose ? J’ose ou pas ? Allez, j’ose le déclarer quitte à provoquer une avalanche de crises cardiaques chez les boomers. À mon goût, c’est du Michel Audiard des temps modernes.

Avant de continuer, je rappelle que si vous n’avez pas aimé En passant pécho, il n’y a presque aucune chance que vous aimiez Nouveaux riches.

Par contre, loin de se contenter de recycler leur précédent long-métrage, le duo Julien Royal et Nassim Lyes tente de visiter des nouveaux sentiers. Des sentiers improbables. Quand je vous disais qu’on ne savait jamais où leur délire allait s’arrêter. Bref, de l’action et de l’amour.

Quatre bagarres et un amour

L’action. Je ne parle pas d’un petit truc bras cassé pour faire cool comme Les Trois Mousquetaires. Non, là, on est sur du Balle perdue. Du plan-séquence bien cool avec des « ouuuh putain, il a pris cher le cascadeur, là » ou du « wow, comment ils ont fait ça » et une avalanche d’os brisés. Ok, certains raccords sont un peu trop visibles, mais bordel, quel kif monstrueux ! Tremble, Alban Lenoir, Nassim Lyes est là !

Je me rappelle encore du bruit de ma mâchoire qui s’est décrochée lors de la première scène d’action. J’étais là en mode « what, Netflix m’a basculé sur un film d’action HK ou quoi ? ». Le pire, ça reste la blague de fin avec la laverie. Elle est hilarante ! Je me marre à chaque fois que je la raconte.

Deuxième catégorie où Nouveaux riches m’a cueilli à sec. La love story. Ok, y avait un indice sur la bannière du film, mais, sur le coup, je n’avais pas tiqué. Dès lors, après la baston, l’amour. Wow, ils me font quoi les mecs, là ? Le plus magique, c’est clairement la love interest Stéphanie. Elle ne coche aucune des cases de la love interest féminine classique. Je n’en dis pas plus, mais quelle performance de Zoé Marchal dans le rôle.

Je ne vais pas mentir et avouer que j’ai plongé la tête en première dans leur histoire d’amour. Bordel, elle m’a même ému. Preuve que derrière toute cette vulgarité et cette violence (certains passages sont bien crus), il y a du cœur. Tout en n’oubliant pas de griller la priorité à tous les clichés, histoire de se marrer un max.