Better Call John
Fiche
Titre | Nobody | Titre VO | – |
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Réalisateur | Ilya Naishuller | Scénariste | Derek Kolstad |
Acteurs | Bob Odenkirk, Aleksey Serebryakov, Connie Nielsen, Christopher Lloyd, Michael Ironside, Colin Salmon, RZA | ||
Date de sortie | 02 / 06 / 2021 | Durée | 1h 32 |
Genre | Action, Crime, Drame, Thriller | Budget | 16 000 000 $ |
Hutch Mansell, un père et un mari frustré, totalement déconsidéré par sa famille, se contente d’encaisser les coups, sans jamais les rendre. Il n’est rien. Une nuit, alors que deux cambrioleurs pénètrent chez lui, il fait le choix de ne pas intervenir, plutôt que de risquer une escalade sanglante. Une décision qui le discrédite définitivement aux yeux de son fils Blake, et qui semble l’éloigner encore plus de sa femme Becca. |
Critique
Si en regardant Nobody, vous vous dites « ben putain, ça ressemble vachement à John Wick ! », ce n’est pas un hasard. En effet, le scénariste du film du jour, Derek Kolstad donc, est également celui de la trilogie de l’homme capable d’en tuer un autre avec un simple crayon à papier.
Néanmoins, l’idée de base nous vient directement du cerveau de Bob Odenkirk. Ce dernier l’a eu après avoir vécu deux invasions de domicile alors que lui, sa femme et ses enfants étaient à la maison. Il les a gérés correctement, sans violence, mais en est ressorti avec des sentiments de frustration et de rage. Les lendemains ne sont jamais évidents après une invasion de domicile. Il avait alors imaginé ce que ça aurait pu donner s’il avait été badass.
John Wick a de la concurrence
Résultat, Nobody est la fusion entre l’idée de Bob Odenkirk et le premier John Wick. Le tout sur une réalisation d’Ilya Naishuller qui s’est fait remarquer avec Hardcore Henry. Ici, le coup de génie est sans aucun doute d’avoir donné le premier rôle à Bob Odenkirk. On parle quand même d’un gars de 58 ans n’ayant jamais joué le rôle de star dans un film d’action. Je ne sais même pas s’il a fait un film d’action dans sa carrière, d’ailleurs.
Pire, il n’a vraiment, mais vraiment, pas le look qui va avec. Naturellement, il lui aura fallu deux ans pour préparer son rôle et je peux dire que ça en a valu la chandelle. Car si Keanu Reeves était excellent dans ce domaine, quid de Bob ? Eh ben, rien qu’à la première scène d’action, le mec est largement au niveau. Dans un style bien à lui, rappelant celui d’un autre mec lambda : John McLane (il prend autant de coups qu’il en donne). Après, il faut reconnaître qu’Odenkirk est très bien entouré également.
Au cinéma, une droite dans la tronche vaut mieux que mille mots
Surtout, quel gros kif ! Nobody a une autre grosse qualité. Il fait ce qu’il a à faire et basta. Par exemple, Army of the Dead dure deux heures et demie. Du coup, ça bavasse, ça tourne en rond donc on s’emmerde pas mal de temps. Nobody prend le chemin inverse. Une heure et demie au compteur. On va droit à l’essentiel. Ni plus, ni moins. Au final, à l’inverse du film Netflix, on a un divertissement ultra efficace dont j’en suis ressorti avec une grosse banane et une furieuse envie de hurler.
Ok, j’avoue, j’ai un peu hurlé. Comment faire autrement ? Le film est tellement cool. Les scènes d’action envoient du pâté (quelle inventivité dans les cascades). Bob Odenkirk est énormissime. Aussi efficace dans le domaine de l’action que ceux du drame et de l’humour. Oui, de l’humour, Nobody en a beaucoup. De l’humour bien noir comme il faut avec des répliques hilarantes comme :
Hutch Mansell: Je n’avais jamais rencontré un russe noir avant.
Pavel: Ouais. On me le dit souvent.
Le tout dans une situation vraiment cocasse. Bref, la narration du film est vraiment impeccable. Zéro temps mort, une mise en scène dont la tension monte crescendo jusqu’à un final défouloir aux côtés de deux énormes rôles. Il ne faut pas non plus oublier le bad guy. J’ai adoré celui de Nobody joué par Aleksey Serebryakov. D’un personnage cliché (le classique chef de mafia russe), ils ont réussi à en faire un mémorable. On le comprend direct à sa première apparition où il nous fait un truc que je n’aurais jamais cru voir d’un méchant mafieux russe.
Par Christophe Menat rêvant maintenant d’un crossover entre John Wick et Nobody.
Conclusion
Si seulement, plus de films d’action étaient comme ça. Partant certes d’une structure basique très proche de celle de John Wick malgré une idée de départ différente et un bracelet de chatons à la place d’un chien, Nobody est juste énorme en allant directement à l’essentiel (ses 90 minutes sont totalement remplies). Bob « Saul Goodman » Odenkirk avec ses 58 balais pouvait sembler peu crédible en héros de film d’action, mais non seulement, il l’est, mais en plus, il apporte vraiment sa touche rendant son personnage de Nobody mémorable à la manière de Keanu Reeves avec John Wick. Bref, gros coup de cœur ! |
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8/10 |