Critique : Need for Speed

Breaking Fast

Fiche

Titre Need for Speed
Réalisateur Scott Waugh
Scénariste George Gatins
Acteurs Aaron Paul, Dominic Cooper, Imogen Poots, Scott Mescudi, Rami Malek, Ramon Rodriguez, Harrison Gilbertson, Dakota Johnson, Michael Keaton
Titre original Date de sortie 16 avril 2014
Pays États-Unis Budget 66 000 000 $
Genre Action, Comédie, Drame, Thriller Durée 2h 11

Tobey Marshall et Dino Brewster partagent la passion des bolides et des courses, mais pas de la même façon… Parce qu’il a fait confiance à Dino, Tobey s’est retrouvé derrière les barreaux. Lorsqu’il sort enfin, il ne rêve que de vengeance. La course des courses, la De Leon – légendaire épreuve automobile clandestine – va lui en donner l’occasion. Mais pour courir, Tobey va devoir échapper aux flics qui lui collent aux roues, tout en évitant le chasseur de primes que Dino a lancé à ses trousses. Pas question de freiner…

Need for Speed Photo
Tu as vu un fantôme ? Tu as vu… Walter ?

Critique

J’entends encore les quolibets qui ont entouré l’officialisation de cette adaptation du jeu vidéo Need for Speed. L’argument qui est le plus souvent revenu est celui-ci : « Mais ils sont débiles, il n’y a pas d’histoire dans le jeu. ». Et si c’est justement ça, tout l’intérêt ? Cette adaptation n’étant alors pas limitée sinon par l’environnement et la nécessité de servir quelques clins d’œil aux fans. Pour le reste, c’est libre-service.

Ça m’a fait bizarre de voir le logo EA s’afficher au début du film. J’ai eu un début de réflexe d’aller chercher ma manette. M’enfin bref, on sent que l’éditeur est bien décidé à marcher sur les mêmes traces que celles d’Hasbro (Battleship, G.I. Joe : Conspiration et prochainement, Monopoly et Cluedo), Marvel et DC. Après tout, c’est du tout bénéf’, aussi bien pour le studio, leurs produits gagneront en notoriété, que pour nous, on dispose de bons films. Et ils ne s’en sortent pas trop mal avec leur premier essai.

Les bonnes adaptations de jeu vidéo se font rare, est-ce que Need for Speed en fait partie ?

Certes, on est loin d’être devant un grand film, mais le long-métrage de Scott Waugh accomplit ce qu’on lui demande : nous faire passer un bon moment. Le scénario est classique (une histoire de vengeance) mais est diablement bien servi par ses acteurs. Avec en tête de proue, le trio Aaron Paul, Dominic Cooper et Imogen Poots.

Aaron Paul est convaincant. Malgré la faiblesse de son personnage sur papier, il arrive à faire passer des émotions grâce à son meilleur talent : son jeu de regard. La scène où il laisse éclater sa rage tout en restant immobile est impressionnante. Pas vraiment une surprise quand on connaît sa prestation démentielle dans la série Breaking Bad. Plus surprenante est la prestation de Dominic Cooper dans le rôle du rival. Loin d’être un de ces acteurs qui profitent de leur statut de « méchant » pour cabotiner un max et voler la vedette au héros. Le père de Tony Stark en profite pour cristalliser toute la frustration du héros et conjointement la nôtre. Une réussite. Comme celle d’Imogen Poots, tout à fait charmante dans le rôle de la belle poupée de service qui va connaître une love story avec le héros. Son alchimie avec Aaron Paul est réelle, elle sort quelques punchlines bien senties et elle m’a permis de passer un bon moment devant ses beaux yeux bleus. Aussi beaux que les voitures du film.

On peut aussi souligner la qualité des rôles secondaires notamment « Maverick » et surtout Rami Malek qui nous gâte avec la meilleure scène du film. Une scène que tout le monde a rêvé de faire un jour dans la vraie vie. C’est drôle de dire que le meilleur passage de Need for Speed n’est pas une course mais un sketch. Néanmoins, c’est le cas, car malgré les références à Steve McQueen et Speed, l’adaptation du jeu d’EA ne marquera pas l’histoire du genre. Fort heureusement, les courses restent suffisamment trépidantes pour qu’on joue le jeu. J’applaudis le fait d’avoir utilisé très peu d’images de synthèse (heureusement, parce quand on voit le coup de la sauterelle…), ça rend les courses plus impressionnantes. Quel est le problème ? Une réalisation qui n’arrive pas à dynamiter les courses. Les seuls plans qui m’ont réellement impressionné sont celles employant la vue subjective (la vue avec le volant, comme je disais avec les jeux vidéo) mais elles sont rares (sûrement parce que trop complexes).

Oui, Need for Speed prouve qu’il est possible de réussir une adaptation de jeu vidéo.

On peut aussi critiquer la durée. Parce que bon, 2h 11, ça fait beaucoup pour un film de vroum-vroum. Toutefois, je n’ai pas vraiment ressenti de lassitude grâce à un mélange équilibré entre le drame, la comédie et l’action. C’est déjà un bon point. Ah oui, je voulais aussi applaudir Michael Keaton décidément toujours aussi excellent et qui s’éclate en tant qu’organisateur et commentateur de la grande course finale.

Pour ceux voulant faire la comparaison avec la saga phare du genre, Fast & Furious. Vous serez peut-être ravi de savoir que Need for Speed revient aux fondamentaux, à savoir les courses. Pour ma part, je garde une préférence pour les furieux pour la simple raison que j’ai toujours préféré un bon combat/gunfight à une course.

Need for Speed Photo
« Mais il n’est pas bien ce mec ? Il me dit que c’est le père de Tony Stark… Alors qu’il est plus jeune d’au moins dix ans. »

Conclusion

Je m’attendais à une purge, à la place, j’ai eu un bon film pour grand public. Hé, il y a tromperie sur la marchandise, là ! Néanmoins, je regrette que la réalisation n’ait jamais réussi à me procurer de l’adrénaline durant les courses.

+ – Les acteurs
– La scène du « je démissionne » par Rami Malek
– L’équilibre entre l’humour, l’action et le suspense
– On en veut plus niveau réalisation des courses
7/10
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