Critique : Man of Tai Chi

Une époque ressuscitée

Fiche

Titre Man of Tai Chi
Réalisateur Keanu Reeves
Scénariste Michael G. Cooney
Acteurs Keanu Reeves, Tiger Hu Chen, Simon Yam, Iko Uwais
Titre original Date de sortie 30 avril 2014
Pays États-Unis, Chine, Hong-Kong Budget 25 000 000 $
Genre Action, Arts Martiaux, Drame Durée 1h 45

Tiger, un talentueux combattant de Tai Chi, livreur en dehors du ring, se voit offrir des combats excessivement rémunérés par un riche entrepreneur à Hong-Kong. Pour sauver le temple de son maître et faire reconnaître le Tai Chi comme discipline de combat, le jeune Tiger ferme les yeux sur la légalité de ces rencontres et tombe sous le joug de Donaka Mark, son étrange et mystérieux bienfaiteur.

Man of Tai Chi Photo
« Suis-moi, je vais te faire découvrir le monde réel. »

Critique

Rassurez-vous, Man of Tai Chi n’est pas un film où Keanu Reeves s’est « JCVDisié ». Comprenez par-là, qu’il prend toute la place sur l’affiche du film, mais n’apparaît que cinq minutes à l’écran. Mieux même, il en est aussi le réalisateur. Que vaut le premier film de celui connu par une génération de cinéphiles comme étant l’élu ?

Pour Man of Tai Chi, Keanu Reeves s’est particulièrement bien entouré : Tiger Hu Chen, son coach sportif pour la saga Matrix, interprète le héros et le chorégraphe de génie Yuen Woo-ping pour… chorégraphier (oh mon dieu, sérieux, le chorégraphe chorégraphie ?). De quoi assurer au moins le minimum syndical au niveau des combats. Ces derniers ne marqueront pas l’histoire du genre, mais demeurent suffisamment efficaces pour provoquer l’excitation comme Bloodsport ou Kickboxer.

Comme les films cultes de JCVD, Man of Tai Chi balance un scénario classique mais suffisamment solide pour capter l’attention du spectateur. Ici, le méchant est incarné par Keanu Reeves visiblement ravi d’incarner un bad guy pur, Donaka Mark, et en profite pour cabotiner. Son rire satanique illustre bien sa joie. Néanmoins, il représente aussi la plus grosse déception du film : le climax.

Je me suis cru devant un film d’arts martiaux des années 90, ça m’a fait sacrément plaisir.

Évidemment, comme vous vous en doutez, le héros, Chen, va devoir affronter Donaka Mark lors du combat final. Seulement, Keanu Reeves n’a rien d’un combattant d’exception, et ça se voit. On a la désagréable sensation que Tiger Hu Chen retient ses coups et pire même, qu’il ralentit ses mouvements afin de laisser la possibilité à Keanu Reeves de le toucher. Certes, le combat final n’est pas une grosse purge, ça reste tout de même efficace comme le double coup de pied de Keanu, mais on est franchement loin du niveau des combats précédents notamment un mémorable deux contre un.

Autre déception aussi, le combat contre Iko Uwais. Cet acteur vous dit quelque chose ? C’est normal, il s’agit du héros du survitaminé The Raid et qu’on reverra bientôt dans le prometteur The Raid 2: Berandal. Alors que je m’attendais à un combat au sommet, ce dernier se retrouve évincé par l’intrigue. Dommage. Fort heureusement, Tiger Hu Chen (malgré un physique de paysan) réussit parfaitement à retranscrire le trouble de son personnage partagé entre l’idéologie du Tai Chi et une volonté de devenir encore plus puissant. Et puis bon, si je me se foutu de sa gueule au début « non, mais c’est quoi ce héros, il ressemble à rien », je l’ai vite fermé, ma gueule lorsque je l’ai vu combattre. Du très haut niveau.

Man of Tai Chi Photo
Quelle splendide reprise de Dirty Dancing !

Conclusion

Man of Tai Chi est une série B très efficace. Le genre de films d’arts martiaux que j’affectionne : simple, brutal et superbement chorégraphié. Une première réussite prometteuse de la part de Keanu Reeves permettant de contrebalancer la déception de 47 Ronin.

+ – Les combats
– Scénario classique mais efficace
– Keanu Reeves s’amuse
– Le climax
– L’affrontement contre Iko Uwais laisse sur sa faim
6/10
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