Le préquel dispensable
Fiche
Titre | Many Saints of Newark – Une histoire des Soprano | Titre VO | The Many Saints of Newark |
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Réalisateur | Alan Taylor | Scénaristes | David Chase & Lawrence Konner |
Acteurs | Alessandro Nivola, Leslie Odom Jr., Vera Farmiga, Jon Bernthal, Corey Stoll, Ray Liotta, Michela De Rossi, Michael Gandolfini | ||
Date de sortie | 03 / 11 / 2021 | Durée | 2h |
Genre | Crime, Drame | Budget | 50 000 000 $ |
À Newark, dans les années 1960, le climat social est explosif et les communautés afro-américaine et italienne se livrent une guerre sans merci. Mais c’est chez les gangsters, au sein de chaque clan, que les affrontements, fratricides, sont les plus violents. |
Critique
Les Soprano. Un monument de la télévision et je dis ça sans aucun doute. Bref, 14 ans après le final, voilà que David Chase, le créateur de la série, revient à la production et au scénario avec Lawrence Konner. S’il n’est pas à la réalisation, c’est à cause de problèmes familiaux. Néanmoins, il a choisi le vétéran Alan Taylor, déjà réalisateur de plusieurs épisodes sur la série, et il était sur le tournage presque tous les jours. Tout ça pour dire que Many Saints of Newark – Une histoire des Soprano n’est pas un préquel opportuniste, mais bien un projet porté par David Chase.
Ça, c’est dans un monde idéal. Au vu du résultat final, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Déjà, le côté humoristique de la série a totalement disparu sauf pour l’imitation à pisser de rire de Steven Van Zandt par John Magaro dans le rôle de Silvio Dante. Je ne sais pas si c’est volontaire, mais c’est juste hallucinant.
Le premier problème que j’ai eu, c’est identifier les personnages par rapport à la série. Étant donné que plus d’une décennie a passé et qu’en plus, on recule dans le temps pour arriver dans les années 60/70, c’était vraiment chaud. D’autant plus que je n’ai pas révisé avant. J’avais bien envie d’arrêter la séance pour sortir mon portable afin de me remettre dans le bain. Heureusement, les plus importants comme Junior Soprano et Livia Soprano (Vera Farmiga est géniale avec un passage émouvant) sont facilement identifiables. Je ne parle évidemment pas de Tony Soprano, hein.
Moltisanti de Newark
De toute façon, ce n’est pas trop grave, car le film garde Tony Soprano et son entourage en tâche de fond, presque comme du fan service. Les deux personnages principaux sont des nouveaux : Dickie Moltisanti et Harold McBrayer. Pour tout dire, le titre n’est pas anecdotique étant donné que « Many saints » est la traduction anglaise de l’italien « Molti santi ». Donc on pourrait le traduire par Moltisanti de Newark. Un jeu de mots.
C’est bel et bien là que le bât blesse. Les deux nouveaux personnages sont trop superficiels pour se révéler intéressants. Le premier est le cliché du mafieux comme on en a déjà vu des centaines de fois. Pareil pour le second, un afro-américain révolté. Le mélange des deux accouche d’une intrigue sans inspiration.
Au final, je ne retiendrai de Many Saints of Newark – Une histoire des Soprano que la prestation de Michael Gandolfini en jeune Tony Soprano. L’acteur a les mêmes mimiques que son père, le regretté James Gandolfini. C’est fascinant. Problème, ça ne représente qu’une partie du film.
Par Christophe Menat se forçant très dur à ne pas relancer la série, il en a déjà un paquet sur le feu.
Conclusion
Ayant adoré la série Les Soprano, il fallait absolument que je vois Many Saints of Newark – Une histoire des Soprano. Malheureusement, je n’ai pas grand-chose à en retenir. On a un préquel focalisé sur des nouveaux personnages clichés jusqu’au bout des ongles. Seuls les morceaux revenant sur l’enfance de Tony Soprano avec un génial Michael Gandolfini, fils du regretté James Gandolfini, valent le détour, mais ils ne sont pas assez nombreux. |
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5/10 |