… ou Norbert et la Grosse Pomme
Fiche
Titre | Les Animaux fantastiques | Titre VO | Fantastic Beasts and Where to Find Them |
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Réalisateur | David Yates | Scénariste | J.K. Rowling |
Acteurs | Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Alison Sudol, Ezra Miller, Dan Fogler, Colin Farrell, Faith Wood-Blagrove, Samantha Morton | ||
Date de sortie | 16 / 11 / 2016 | Durée | 2h 13 |
Genre | Aventure, Famille, Fantastique | Budget | 180 000 000 $ |
1926. Norbert Dragonneau rentre à peine d’un périple à travers le monde où il a répertorié un bestiaire extraordinaire de créatures fantastiques. Il pense faire une courte halte à New York mais une série d’événements et de rencontres inattendues risquent de prolonger son séjour. C’est désormais le monde de la magie qui est menacé. |
Critique
À peine, le premier est sorti que quatre nouveaux Les Animaux Fantastiques sont déjà annoncés. Autant dire qu’il y a une certaine pression autour de ce spin-off d’Harry Potter où l’écrivaine J.K. Rowling signe pour la première fois un scénario pour la saga (et en solo, avec ça). D’où sans doute le matraquage : « spin-off d’Harry Potter ».
Si j’adorais la saga Harry Potter pour ses livres et les premiers films, mon désamour a commencé quand David Yates est passé à la réalisation (depuis Harry Potter et l’ordre du Phénix pour être précis). À chaque film qui passait, mon affection pour le sorcier à la cicatrice diminuait avant de toucher le fond avec Harry Potter et les reliques de la mort: 2ème partie que j’ai détesté. J’imagine que je dois être seul dans ce cas si je me fie aux excellentes critiques et à la moyenne IMDB (la meilleure moyenne de la saga !?). Je tenais à commencer ma critique en installant mon profil afin de bien remettre ce qui va suivre dans le contexte.
Évidemment, j’ai désespéré quand j’ai appris que David Yates était encore une fois à la barre. D’autant plus qu’entre le dernier Harry Potter et le film du jour, il avait réalisé le très moyen Tarzan. Peu importe, je voulais lui laisser sa chance. Surtout que je mettais mon peu d’amour envers ses épisodes sur le compte d’une adaptation trop difficile à cause de livres trop denses. D’autant plus que J.K. Rowling était au scénario ce qui devrait lui permettre à David Yates d’avoir un scénario plus adapté au cinéma.
Tous les défauts de David Yates au service d’un scénario bancal
La déception fut donc de taille. Avec Les Animaux Fantastiques, j’ai retrouvé toutes les tares des Harry Potter de Yates (et du Tarzan, d’ailleurs). Un rythme désespérant… C’est bavard pour ne pas dire grand-chose. Un humour quelconque. Des effets spéciaux couci-couça. Un méchant donnant l’impressionnant d’avoir un clone de Voldemort (même s’il y a une différence fondamentale : la présence d’un nez). Une histoire mettant des plombes et se concentrant sur une quête inintéressante (voir le héros chercher pendant presque les trois-quarts du film ses animaux fantastiques, wow). Seul le sympathique climax permet de relever le niveau. Malheureusement, il finit en eau de boudin.
Au milieu de cet océan assez vide, j’ai quand même eu quelques motifs de satisfaction. Tout d’abord, la prestation d’Ezra Miller. À chaque fois que le mec apparaissait l’écran, j’avais un petit sourire pour son look si Burtonien. Quoi d’étonnant, sachant que les Harry Potter doivent beaucoup à l’univers du réalisateur qui ne coiffait jamais. Au point de lui piquer ses deux acteurs fétiches : Helena Bonham Carter et Johnny Depp. En plus du look, Miller était vraiment à fond dans son rôle. Un freak adorable.
Concernant le reste du casting, rien de glorieux si ce n’est Alison Sudol (Queenie Goldstein) et Dan Fogler (Jacob Kowalski). Deux personnages certes très clichés, mais cependant attachants. Chacun à leur façon. Pour Norbert Dragonneau joué par Eddie Redmayne, bof. Il est si mou et si benêt que je n’ai pas réussi à m’attacher. Il a même fini par m’agacer à cause de sa passivité. À chaque fois qu’il est confronté à des éléments de haute importance, il brille… Par son inaction. Ah, j’oubliais Colin Farrell. Mais j’aurais mieux fait de l’oublier n’ayant pas grand-chose à dire.
Cette actrice digne d’un nanar
Par contre, j’ai bien kiffé l’apparition de Gnarlack. Quand il est apparu à l’écran, je me suis dit : « C’est fou quand même, on dirait Hellboy (Ron Perlman, quoi). ». Naturellement, quand j’ai vu en préparant la critique que c’est l’acteur qui jouait le personnage, j’ai esquissé un gros sourire. Par contre, le plus beau rôle du film revient à l’actrice senior black qui extrait un souvenir à Porpentina Goldstein (Katherine Waterston). Oh mon dieu ! Elle jouait comme un pied. Elle a merveilleusement réussi à désamorcer tout le suspense de cette scène et à me faire rire comme on rit devant le ridicule d’un nanar. Un gros bravo ! Sincèrement, bravo. C’est juste inouï. Du pur génie !
Autre chose surprenante (et je précise que je ne suis pas un fan, donc je n’ai pas la science infuse concernant l’univers de Rowling). Durant les scènes d’action, les sorciers abusent du sort de téléportation comme s’ils étaient le X-Men Diablo. C’est marrant, car je ne me souviens pas qu’ils fussent aussi doués pour ce sort lors du combat final de la saga Harry Potter. J’imaginais qu’user un tel sort était éprouvant pour l’organisme. Dès lors, un tel écart de puissance est pour le moins déstabilisant.
Pour terminer, on peut appuyer les qualités avec un New-York old school assez sympathique, une sublime photographie et surtout des créatures plutôt mignonnes notamment celle qui est attirée par tout ce qui brille et le sosie de Baby Groot. Mention spéciale pour le clin d’œil au Star Wars, Le Retour du Jedi.
Par Christophe Menat très déçu, le 17 novembre 2016.
Conclusion
Le spin-off de la saga Harry Potter souffle le chaud et le froid pour son premier film. Autant le New-York de l’époque est superbement reproduit, que certains personnages/créatures sont vraiment attachants et que la photographie est vraiment top, les défauts sont parmi les plus critiques. Comme un rythme lancinant (2h 13, c’est trop pour ce qu’ils ont à raconter), une histoire perdant beaucoup de temps sur des intrigues inintéressantes (heureusement, ça se réveille sur la fin) et un héros peu charismatique.
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5/10 |