Critique : Harry Potter et les reliques de la mort – 2ème partie

Le plus beau jour de ma vie

 
Date de sortie cinéma : 13 juillet 2011

Titre original : Harry Potter and the Deathly Hallows – Part 2

D’après le roman de J.K. Rowling

Réalisé par David Yates (réalise les Harry Potter depuis Harry Potter et l’Ordre du Phénix)

Écrit par Steve Kloves

Avec Daniel Radcliffe (Harry Potter), Rupert Grint (Ron Weasley), Emma Watson (Hermione Granger), Ralph Fiennes (Voldemort), Alan Rickman (Severus Rogue), Michael Gambon (Dumbledore), Helena Bonham Carter (Bellatrix Lestrange), Evanna Lynch (Luna Lovegood) et Clémence Poésy (Fleur Delacour).

Film pour enfants à partir de 10 ans
Long-métrage américain, britannique
Genre : Aventure, Drame, Fantastique, Fantasy, Mystère
Durée : 2h10
Distributeur : Warner Bros. France

Voir la critique de la première partie

Dans la 2e Partie de cet épisode final, le combat entre les puissances du bien et du mal de l’univers des sorciers se transforme en guerre sans merci. Les enjeux n’ont jamais été si considérables et personne n’est en sécurité. Mais c’est Harry Potter qui peut être appelé pour l’ultime sacrifice alors que se rapproche l’ultime épreuve de force avec Voldemort.

Résumons un peu

Enfin la fin! Ça fait 10 ans qu’on suivait les aventures du sorcier à la cicatrice en foudre. Depuis le 5 décembre 2001, le jour de la date de la sortie du premier Harry Potter (Harry Potter à l’école des sorciers). Si les épisodes sont de qualités plus ou moins inégales, les premiers avaient le mérite de nous proposer une aventure rafraichissante et magique. En effet quand on s’appelle Chris Columbus (Madame Doubtfire, Maman, j’ai raté l’avion) ou Alfonso Cuarón (le magnifique Les Fils de l’Homme) ou encore Mike Newell (Quatre mariages et un enterrement, Donnie Brasco), on dispose de sérieux atouts à offrir aux aventures du sorcier. Les résultats sont des films réussis qui arrivaient à nous faire rêver.

Puis David Yates est arrivé, David Yates dont les seuls faits d’armes sont des films destinés à la télévision, des séries ou des films que personne n’a entendu parler. David Yates était plutôt amateur dans le domaine des blockbusters, contrairement à ses prédécesseurs. Et David Yates a accompli ce que ses collègues avaient réussis à éviter : plonger la saga dans le néant artistique. Comme par hasard, c’est depuis son arrivée (Harry Potter et le Prince de sang mêlé) que j’ai commencé à ne plus aimer les aventures d’Harry Potter au cinéma.

Mais ce qui a commencé doit finir. Pour ce dernier opus, je me devais de finir cette saga. Sans avoir lu le livre (je me suis arrêté à Harry Potter et la Coupe de Feu) et en ayant évité tout article (d’ailleurs merci à 20 minutes qui donne une interview d’Hermione qui spoile la fin ! Heureusement qu’on m’a prévenu), interview et conversation tournant sur la fin d’Harry Potter depuis quelques années, j’allais enfin pouvoir voir le dernier épisode tranquillement. Et j’espérais sincèrement que la saga finisse en beauté.

Alors le résultat?

Le constat est catastrophique. J’ai quand même essayé de tenir mais ce n’est pas possible. Le début est d’une lenteur inouïe avec un Daniel Radcliffe qui joue toujours aussi mal et des dialogues d’une pauvreté absolue. Ça ressemble à ça:

Harry : Qu’est-ce que je dois faire ?
N’importe qui : Tu dois récupérer les reliques de la mort.
Harry : Pourquoi ?
N’importe qui : Pour détruire Voldemort.
Harry : Comment ?
N’importe qui : Avec ton épée magique qu’on t’a filé.
Harry : Mais comment que je vais faire ça ?
N’importe qui : Ah ben tu te démerdes ! Fais pas chier non plus, t’es grand maintenant. On ne va pas t’aider toute ta vie. Spice de victime !

Ah non, la dernière réplique, c’est moi qui l’ai pensé très fort en espérant que le personnage le dise. Parce que Harry est quand même la plus grosse victime du monde ! Ce mec ne fait rien tout seul, c’est un assisté avec la meilleure assurance sociale du monde ! Comment je fais pour avoir la même ? Non mais sérieux, il ne fait presque rien tout seul, soit Dumbledore l’aide, soit son parrain (le mec qui s’est barré d’Azkaban), soit son duo de comiques (Hermione et Ron), soit un esclave (Dobby l’elfe). Le pire avec tout ça, c’est que Harry Potter ne prend aucune initiative, tout son chemin est balisé. A la mort de Dumbledore (dans le précédent, pour ceux qui n’ont pas suivi), c’est encore pire, le mec est encore plus perdu. Faut dire qu’on ne l’aide pas. En plein cœur d’une bataille, on ne trouve pas mieux que de lui refiler des énigmes pourries ! Mais je serais à sa place, j’aurais grillé celui qui m’a refilé cette énigme. « Espèce de con, tu vois pas qu’on est tous en train de crever ! »

A partir de maintenant, je spoile comme un porc (mais je le mets dans une balise comme ça pas de pépins). Donc si vous avez vu le film, lu le livre ou vous vous en foutez comme de votre dernier cake, je vous invite à le lire.

Spoiler

On est là au dernier épisode. L’affrontement final d’après l’affiche. Après avoir économisé des fortunes avec le précédent opus où il ne se passait pas grand-chose, on se dit qu’on va enfin avoir droit à du spectacle. Ben ouais effectivement, les effets spéciaux sont plutôt réussi hormis quelques-uns dégueulasses comme lorsque HRH (Harry, Ron et Hermione) grimpe sur le dos d’un dragon, l’effet est à gerber, encore pire que Neo contre les multiples agents Smith dans Matrix Reloaded. Encore un autre ? Lorsqu’Harry et Voldemort se chopent pour se faire l’amour mais de l’amour violent, ils s’écrasent la tête, essaient de s’arracher les yeux (c’est beau quand même l’amour). Là encore une fois, l’effet est horrible mais ça va tellement vite que le spectateur lambda n’aura pas vu grand-chose.

Mais y en a des très beaux, comme ce bouclier pour Poudlard et le lancer de milliers de sorts pour le détruire.

Après, le début met trois plombes à s’installer, HRH cherchent les Horcruxes sans oublier de parler inutilement (« Mais qu’est-ce qu’on va faire ? », « Mon dieu, on ne va pas y arriver », « Oh saperlipopette, il nous a trahi »).

Au moment où ça pète, après environ une heure. C’est tellement brièvement abordé que bon, on en vient à regretter le combat final de Transformers 3, la bataille du gouffre de Helm de Deux Tours, la guerre de Zion dans Matrix Revolutions. Un combat bien déséquilibré en effet entre les partisans de Voldemort sans peur et aucune limite et des étudiants de Poudlard (donc de la marmaille avec de l’acné et plus intéressé par les choses de l’amour que les cours), y a quand même un fossé niveau puissance. Mais bon c’est rattrapé par la gestion stratégique digne d’un enfant de 3 ans de Voldemort. En gros avec lui, il faut foncer tout droit. Tant pis si on perd la moitié de nos forces dans un pont surtout si en plus, on sait se téléporter. C’est con un magicien. S’ils avaient fait Il faut sauver le soldat Ryan, ils seraient tous morts au début, sur cette plage.

Bon j’avance un peu, jusqu’aux fameuses révélations (il en faut toujours dans le dernier épisode ou l’avant-dernier façon « Luke, c’est moi ton père ». Jusqu’au bout, je croyais qu’on allait avoir de la part de Severus : « Harry, c’est moi ton père ». Ben non, en fait il était juste amoureux de cette pétasse de mama Potter qui lui a préféré James (un bouffon de première). Incompréhensible quand on voit le charisme de Severus. Ce mec, c’est toujours un puceau à cinquante balais passés. Il y a des rumeurs à Hollywood à propos d’un spin-off : 50 ans toujours puceau afin de faire durer l’Harry Potter mania. En gros, des révélations à jeter à la poubelle et devinés depuis belle lurette (faut dire que ce n’est pas très bien masqué de la part de David Yates).

Après y a Harry qui crève (obligatoire) mais la grosse boulette, c’est d’avoir révélé qu’il n’était pas mort une seconde après au lieu de jouer sur ça (ben oui, tout le monde n’a pas lu le livre). Ça aurait pu donner un côté tragique à la fin. Au moins, j’ai vu une magnifique chose : un Voldemort bébé, rempli de sang et plaintif. Superbe image dont la force qui se dégage dépasse tout ce que j’ai pu voir durant le film.

Après là, les choses se règlent plutôt rapidement. Bellatrix crève face à un maman au foyer, face à une MILF qui crie « Touche pas à ma fille ». La honte!

Le combat final m’a fait plus penser à un combat de SOS Fantômes qu’autre chose. On dirait que Voldemort et Harry essayent de croiser les effluves. Mais les malheureux, ils n’ont eu aucune formation. Vaut mieux appeler le 04 55 11 25 98:

Ghostbusters…
If there’s somethin’ strange in your neighborhood
Who ya gonna call
Ghostbusters !
If it’s somethin’ weird an it won’t look good
Who ya gonna call
Ghostbusters !

Puis je pense toujours que cette histoire aurait pu être réglée depuis le premier. Si ces cons de sorciers avaient appelés un général moldu pour qu’ils nous dépêchent un sniper d’élite pour mettre une balle dans le crâne vide de Voldemort. Hop chose réglée : le film court métrage, on l’aurait appelé Harry Potter 0.1.

Pour finir abordons la réalisation de ce monsieur David Yates. Il fait tellement ralentir l’action qu’il ferait passer Sucker Punch pour un film rapide. Parce que si le film de monsieur Snyder multiplie les effets de ralentis au moins il a le mérite de ne pas le faire sur chaque gros plan de personnage. Imaginez un peu, des ralentis à chaque « moment tragique ». Gros plan sur le visage de Daniel Radcliffe : ralenti. Gros plan sur le visage de Voldemort : ralenti. Neville qui se lève : ralenti. Si le film avait été tourné correctement (c’est à dire en positionnant avec parcimonie les ralentis), il aurait duré 1h20 au lieu de 2h10.

Le seul avantage, c’est une photographie absolument superbe. Pas étonnant vu les moyens mises en œuvre mais quand même, c’est beau !

Une seule phrase me reste à l’esprit après la fin : « Tout ça pour ça ! ».

Son point fort : c’est fini.

Son point faible : c’est mauvais. Mais pourquoi David Yates?

Film : 3/10

3D : sert à rien

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