Sherlock Holmes pour les jeunes filles
Fiche
Titre | Enola Holmes | Titre VO | – |
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Réalisateur | Harry Bradbeer | Scénariste | Jack Thorne |
Acteurs | Millie Bobby Brown, Henry Cavill, Sam Claflin, Helena Bonham Carter | ||
Date de sortie | 23 / 09 / 2020 (Netflix) | Durée | 2h 03 |
Genre | Aventure, Crime, Drame, Mystère | Budget | – |
Adolescente rebelle à la recherche de sa mère disparue, Enola Holmes utilise ses talents de détective pour surpasser son grand frère Sherlock et aider un lord en cavale. |
Critique
Après sa bande-annonce, j’attendais beaucoup d’Enola Holmes. Ça avait l’air tellement rafraîchissant et fun. Sans oublier, une Millie Bobby Brown rayonnante.
Briser le quatrième mur, un exercice pas évident
C’est pour ça que j’ai été surpris de n’avoir que moyennement accroché. Si l’ouverture du film m’a marqué par son dynamisme, par la suite, on assiste à un long-métrage plutôt bavard utilisant mal le procédé visant à briser le quatrième mur. Pour l’anecdote, le réalisateur du film du jour, Harry Bradbeer, a réalisé tous les épisodes, excepté le premier, de l’excellente série Fleabag et la particularité de cette dernière est précisément qu’elle fait tomber régulièrement le quatrième mur.
Sauf le scénariste d’Enola Holmes, Jack Thorne, ne semble pas avoir le talent de Phoebe Waller-Bridge. Du coup, ça s’avère trop souvent redondant et inutile. Sur Fleabag, à chaque fois que l’héroïne s’adressait à nous, c’était pour nous éclaircir sur le contexte ou alors nous souffler de délicieuses petites remarques acerbes. Un peu comme si c’était notre copine et qu’on l’accompagnait à une soirée. Sur Enola Holmes, c’est judicieusement employé au début (utile justement pour poser le contexte), mais par la suite, ça ne fait qu’exposer des faits évidents ou des blagues rarement drôles. Dès lors, le procédé devient forcé et casse le rythme.
Public visé : les jeunes adultes
Ce n’est pas ma seule remarque. L’autre problème, c’est son origine. Il s’agit d’une adaptation d’une série de romans pour jeunes adultes, dès lors, on cumule tous les clichés agaçants possible. Néanmoins, il faut reconnaître une certaine intelligence en évitant de faire d’Enola Holmes, un modèle amélioré de son grand frère, Sherlock, afin de promouvoir le féminisme. Au contraire, Enola a ses qualités, mais également ses défauts. Ainsi, le propos de l’émancipation des femmes devient plus pertinent.
Pour le reste, on est dans une aventure classique, un peu longuette, avec une jolie reconstitution historique et marquée par quelques scènes d’action qui, malheureusement, n’arrivent jamais à s’avérer spectaculaires. La grosse force du film réside en son casting. Henry Cavill compose un bon Sherlock Holmes, même si moins marquant que ceux de Robert Downey Jr. et Benedict Cumberbatch, tandis que Sam Claflin est un délicieusement détestable Mycroft. Quant à la star, Millie Bobby Brown, elle est délicieuse, même si elle en fait parfois un peu trop en étant exubérante alors qu’une certaine retenue s’imposait.
Par Christophe Menat en manque de la série Sherlock.
Conclusion
Malgré ses bonnes idées et un début en fanfare, je n’ai pas réussi à accrocher à Enola Holmes, la faute principalement à une narration bavarde et longuette et à son public visé : « les jeunes adultes ». |
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5/10 |