Critique : En eaux très troubles

Je vais commencer cette critique par un hors-sujet. On a reproché aux services de streaming comme Netflix de tuer le cinéma. Toutefois, mon expérience avec la franchise où l’eau n’est pas claire démontre le contraire.

De base, rien ne m’intéressait dans cette saga même si la perspective de voir Tatane Man affronter un requin géant à mains nues avait de quoi exciter le geek en moi. Finalement, les retours moyennasses ne m’ont pas encouragé à assouvir cette pulsion. C’est seulement à la sortie du premier, En eaux troubles, sur Netflix que je me suis laissé tenter et l’ai trouvé sympa, même si ce n’était pas ouf. Dès lors, je me suis déplacé dans la salle pour voir la suite. Bref, c’était la partie hors-sujet et une preuve que non, Netflix ne tue pas le cinéma.

Au contraire.

Place à un spécialiste de l’horreur

Pour cette suite, exit le solide Jon Turteltaub (Rasta Rockett, le diptyque Benjamin Gates) et place à Ben Wheatley. Un choix pouvant surprendre étant donné que ce dernier n’est pas habitué aux films destinés au grand public. Dans sa filmo, on notera principalement Kill List (2011) et Free Fire (2016). Du coup, j’imaginais qu’En eaux très troubles allait bifurquer vers le genre horrifique sérieux.

Pas du tout, on reste dans le registre déconnade du premier avec ses moments WTF. Tout en allant encore plus loin dans le délire. Le truc que j’ai apprécié, c’est que, comme l’indique son titre original (Meg 2: The Trench), on passe un peu de temps dans la fosse au point que les Megs basculent presque au second plan. Je rassure, ils restent malgré tout LA menace du film.

N’ayant pas vu la bande-annonce, j’avais été surpris par ce point et ai beaucoup aimé. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai une petite fascination pour les profondeurs des océans (la faute au Grand Bleu (1998) de Luc Besson ?). Surtout, les images de synthèse sont plutôt convaincantes. Dommage que ça soit moins le cas quand on passe en plein jour, mais bon, comme les vampires, la lumière du soleil est leur ennemi juré.

Meg Park

Pour le reste, rien est à prendre au sérieux ici (au point que Jason Statham a déclaré avoir été déçu par le ton plus léger). On est dans un joyeux melting-pot où on va piocher dans les classiques du cinéma comme la saga Les Dents de la Mer. Ça pourrait donner à un mauvais film mais je l’ai trouvé efficace. En plus d’être rythmées, les scènes d’action sont diversifiées et ont des bons passages. Le casting fait le job et demeure attachant ou alors donne envie de les voir se faire bouffer par un Meg.

Après, ça reste quand même bourré de clichés. Mais, au final, mon seul regret réside dans l’absence presque totale de sang. On sent clairement une volonté de viser le grand public et la demande a répondu à l’offre vu les 353 millions de dollars au box-office, dont 113 de la Chine (!!!), pour un budget de 129. Mais mince quoi, ça aurait pu être encore plus fun avec un déluge de gore. Après bon, Jurassic Park (1993), c’est le même délire aussi.