Critique : Disparue

L’ange blond et le serial killer

Fiche

Réalisateur Heitor Dhalia (A Deriva)
Scénariste Allison Burnett (Underworld: Nouvelle ère)
Acteurs Amanda Seyfried (Time Out), Daniel Sunjata (Recherche bad boys désespérément), Jennifer Carpenter (la série Dexter), Sebastian Stan (Captain America : First Avenger), Wes Bentley (Hunger Games), Nick Searcy (la série Justified)
Titre original Gone
Pays USA Date de sortie 23 mai 2012
Genre Drame, Thriller Durée 1h35
Budget 28 000 000 $
Après avoir travaillé toute la nuit, Jill Parrish rentre chez elle et découvre que sa sœur Molly a été enlevée. Elle-même s’étant sortie d’un kidnapping un an plus tôt, Jill est convaincue que le même tueur en série est revenu s’en prendre à sa sœur. La police refuse de la croire et personne ne lui apportera d’aide. Redoutant que Molly n’ait plus que quelques heures à vivre, Jill se lance dans sa propre traque.

Critique

Amanda est à l’affiche de cet énième thriller et c’est déjà pour beaucoup un argument de poids (40 kilos toute mouillée). La belle blonde se retrouve dans la panade quand sa sœur disparaît en plus les flics ne la croient pas soi-disant qu’elle a raconté des craques sur son enlèvement survenu il y a quelques années. Ils semblent bien plus convaincus par l’hypothèse qu’elle s’est retrouvée complètement déchirée suite à une fête bien arrosée. Bon la dernière phrase que je viens de sortir, c’est une connerie mais l’idée est là.

Donc la pauvre Amanda se retrouve toute seule, ni plus, ni moins, elle sort sa panoplie de détective amateur et ausculte le gros membre du voisin (ah non, ça c’est un autre film). Elle sort bien sa panoplie de détective mais interroge juste les voisins et commence un jeu de piste dont la facilité fait peur (on se croirait dans épisode de la petite immigrée avec son singe, pas moyen de mettre la main sur son nom). Le tueur laisse tellement d’indice qu’on se demande comment les flics n’ont pas pu l’arrêter avant. Surtout quand une pauvre enfant innocente, sans formation ni rien, y arrive avec une facilité déconcertante, bon elle sort quand même un flingue histoire d’accélérer certaines négociations. Heureusement pour nous parce que juste là, c’est assez lent et pas forcément subjuguant. Au moins, la photo est magnifique avec un filtre bleuté du plus bel effet sans compter la réalisation tentant quelques audaces avec des plans tendancieux permettant un look esthétisant mettant au pas le rythme en berne.

La pauvre Amanda arrivant tellement vite au tueur, le scénariste commence à paniquer et ajoute une péripétie dont on aurait pu aisément se passer : les flics se retournent contre Amanda. Il sortent un code comme 187 (correspondant au meurtre pour ceux qui ne savent pas, y a même un film avec le père Jackson) toutefois plus facile à retenir vu que ça fait 1234 (tiens le code parentale de ma boite Canal +) et ça correspond à un cas de malade mental avec un flingue. La décidément très pauvre Amanda se retrouve fort à faire avec un psychopathe et les flics et en plus, elle n’a même pas de super pouvoirs comme Salt.

Sans compter aussi sur le fait que le réalisateur met toujours le doute sur la véracité des dires d’Amanda. Est-elle folle ? Avons-nous un nouveau Shutter Island ? Le dîner est-il prêt ? La question mérite d’être posée surtout on ne sait pas trop où se placer. Le long chemin vers la vérité (cinq minutes à la fin du film) est un moment très angoissant malheureusement plombé par une révélation arrivant beaucoup trop tôt et détruisant ce que le film avait réussir à construire correctement. Ce n’est pas parce que je m’en moque que le film est raté mais c’est juste que c’est tellement facile de le tourner en dérision tant le scénariste donne le bâton pour se faire battre. Je ne suis qu’un homme, on me donne un bâton, ben moi j’achève le pauvre péon. Mon empathie étant tellement élevée, je ne peux faire l’impasse sur la douleur d’un scénariste n’arrivant pas à accoucher un bébé faisant preuve d’un soupçon d’imagination.

Bref, revenons à cette fin. La révélation arrive tellement tôt et elle détruit le suspense. Un suspense pourtant bienvenu vu l’incertitude régnant à ce niveau de l’histoire. Dommage pour le réalisateur de ne pas avoir réussi à conserver le feu surtout après avoir mis presque une heure et des poussières pour la faire élever à un niveau convenable.

Spoiler

Pourquoi donc avoir montré la sœur vivante dans un tel moment de désarroi où on voit Amanda s’enfoncer dans la forêt ? Pourquoi ne pas avoir gardé le suspense jusqu’au bout ? En tout cas, bravo pour la feinte via l’agent Hood « parti donner de la soupe à sa mère malade », un artifice tellement gros que je suis tombé dans le panneau la tête en avant. Mais bon, si c’est pour se taper un serial killer au charisme proche du néant et un final aussi pourri. On se demande s’il aurait pas mieux fallu le faire. Non en fait non, il n’y avait pas grand chose à faire à ce niveau-là. C’est plutôt avant qu’il fallait le faire.

Conclusion

Disparue n’est pas un mauvais thriller seulement il souffre d’une histoire trop classique, d’un final décevant et d’un rythme saccadé sans oublier les péripéties… bidons. Parmi ses points forts, on peut compter sur Amanda (et c’est un détracteur qui parle), une belle photo et un passage marquant vers la fin.
+ – Amanda Seyfried
– la photographie
– déjà-vu
– péripéties ennuyeuses
– final bâclé
4/10
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