Critique : Deadpool & Wolverine (avec spoilers)

Hommage à l’ère de la Fox

Fiche

Titre Deadpool & Wolverine Titre VO
Réalisateur Shawn Levy Scénaristes Shawn Levy et Rhett Reese et Ryan Reynolds et Zeb Wells et Paul Wernick
Acteurs Ryan Reynolds, Hugh Jackman, Emma Corrin, Morena Baccarin, Matthew Macfadyen
Date de sortie24 / 07 / 2024 Durée2h 07
GenreAction, Comédie, Science-fiction Budget200 000 000 $

Wade Wilson passe d’un petit boulot à un autre sans vraiment trouver sa voie. Jusqu’au jour où un haut gradé du Tribunal des Variations Anachroniques lui propose une mission digne de lui…

Critique

Cette critique fait suite à celle sans spoilers que vous pouvez retrouver ici : lire la critique.

Je pourrais commencer cette critique par tellement de choses, comme la nouvelle ère des mutants du MCU, les caméos ou encore les blagues, mais ce qui me tient tout d’abord à cœur, c’est de parler de l’hommage à l’ère Marvel de la Fox.

La fin d’une ère

Avant son rachat par Disney, la 20th Century Fox, c’était 18 films Marvel, de X-Men (2000) jusqu’à Les Nouveaux Mutants (2020). Soit sept X-Men, trois Wolverine, deux Deadpool, deux versions des 4 Fantastiques en trois films, un Daredevil et un Elektra.

Comme je l’avais indiqué dans ma critique sans spoilers, Kevin Feige avait commencé sa carrière sur X-Men (2000). Donc, au moment de conclure la page Fox, il y avait sûrement un peu de nostalgie. On peut ainsi imaginer qu’il y avait une volonté de rendre hommage à une ère ayant duré 20 ans (presque deux fois plus que la vie de Hachikō). En tout cas, c’est ce que j’ai ressenti devant Deadpool & Wolverine.

Avec comme cerise sur le gâteau, ces inattendues vidéos d’archives (avec un Hugh Jackman tout jeunot – qu’il est chou, le petit bonhomme – non, je ne parle pas du nabot en caméo) durant le générique de fin alors que je m’attendais à une scène mid-générique.

Dans ma relation avec ces films, il y avait de l’amour, de la colère, de l’agacement et de l’indifférence. De l’amour, beaucoup d’amour, car ce sont les films qui ont porté les comics X-Men sur grand écran. De la colère et de l’agacement pour tous les délires comme faire de Galactus, un nuage (même si le banquier de mon psy était très content). De l’indifférence, par exemple, pour Les Nouveaux Mutants.

Toutefois, une chose est sûre, ces films m’ont procuré des émotions.

Dès lors, lorsque Deadpool & Wolverine décide de rendre hommage à cette ère, il est difficile de ne pas être ému. Car c’est tout de même tout un pan de ma jeunesse. Surtout, il y rend un superbe hommage via une foule de caméos s’insérant malicieusement dans le récit.

Avengers Ass…

À commencer par l’énorme apparition de Chris Evans. Alors là, je ne m’y attendais pas, car je n’avais pas vu la dernière bande-annonce et j’avais commencé à zapper tout ce qui avait trait au film dans la dernière ligne droite. Mais le plus fort est de ne nous faire croire qu’il s’agit de Captain America (la façon dont Deadpool l’enlace, j’aurais pu le faire – j’ai vibré de plaisir lorsqu’il apparaît) jusqu’à l’hilarant revirement du « Flammes en avant ! » en passant par une mort hallucinante puis en terminant avec une scène post-générique hilarante remettant les pendules à l’heure (Cap en serait mortifié). Clairement, un des meilleurs caméos de tous les temps.

D’autant plus qu’il s’inscrit dans un univers à la Mad Max. On en profite pour jouer avec Dents-de-sabre (joli duel) et faire une délicieuse référence à Furiosa. Excellente idée d’ailleurs de faire de Cassandra Nova la maîtresse de ces lieux désolés en compagnie d’Alioth (la série Loki, cœur avec les doigts de Cassandra). Le coup des doigts pour lire dans les esprits est génial. La façon dont elle emmène Paradox avec elle, ah, ah, ah !

Par contre, une question me taraude désormais : est-ce que ce Johnny Storm est le variant de Steve Rogers dans l’univers de la Fox ?

La nouvelle X-Force

Toujours dans l’idée du caméo hommage à la Fox, la fabuleuse équipe réunie à la fin. Ce sont vraiment des membres auxquels je ne m’attendais pas. Bon, Elektra, je m’y attendais un peu. Mais Blade (ce n’est pas la Fox, lui, mais New Line Cinema) ! Non. Gambit ? Encore moins. Ça m’a fait plaisir de retrouver Jennifer Garner. J’avoue que je l’ai vite zappée au profit du Diurnambule. Wesley Snipes a sacrément perdu en masse musculaire, mais il reste badass. Mention spéciale pour la blague du « Il n’y a qu’un seul Blade » suivie d’un Deadpool qui regarde la caméra. En plus, c’est le prochain film R de Marvel Studios.

Quant à Remy Lebeau, après son passage émouvant dans la série X-Men ’97, quel choc de le retrouver ! Encore plus sous les traits de Channing Tatum. Lui qui avait essayé pendant tant d’années de monter le film Gambit. S’il n’a pas réussi, au moins, il a pu jeter des cartes explosives devant une caméra. Le look m’a fait marrer. Ça ne rend pas super bien, mais il est tellement comic accurate. Mention spéciale à son phrasé incompréhensible.

Bref, c’était court (heureusement pas aussi éphémère que la X-Force ; j’ai craint le pire quand ils sont descendus de la voiture face à l’armée de Nova), mais c’était bon. Très bon !

Le glouton masqué

Je ne vais pas parler des blagues, car il y en a tellement qui me viennent en tête (cette branlette durant le générique d’ouverture, bon sang, je ne m’en suis pas remis, ou encore l’efficace running gag avec Thor). Au final, cela se résumerait à faire une liste. Parlons plutôt de Logan (2017). J’ai trouvé l’hommage super malin. Entre l’hilarant (et étonnamment émouvant) passage au sein du TVA lorsque la fin du film de James Mangold est montrée et le passage où Deadpool déterre son cadavre, le personnage et le film restent respectés.

Cela permet également d’apporter un instant d’émotion avec le retour de X-23 pour remettre les idées en place à ce pire des Wolverines. Une émotion pour l’hommage à Logan et une émotion pour l’intrigue interne de ce variant.

Parlons du costume jaune. Surtout du masque. J’ai rugi de plaisir à la séquence où il met enfin le masque. À la manière d’un Avengers Assemble, l’instant a été préservé jusqu’au bout (au bout du bout des bouts). Par la suite, j’ai trouvé que ça faisait bizarre, car je n’étais pas habitué. Mais je suis fan.

Surtout, il y a ce passage exceptionnel où Deadpool recherche un Wolverine pour l’aider. Un véritable orgasme pour le fan des comics X-Men que je suis. Une véritable séance SM, d’ailleurs.

Il était une fois… des Deadpool

Dans le rayon délire, il faut forcément s’arrêter un moment à l’étagère Deadpool Corps. Entre Nicepool (je me marre encore quand je pense à ses derniers instants), Dogpool (les passages des retrouvailles, magiques) et les autres. Tant d’autres. Que du plaisir sorti des pages du comics. Particulièrement le Deadpool du Pays de Galles (vive Wrexham et en plus, c’est Paul Mullin sous le costume) tout comme la présence de Blake Lively (et Matthew McConaughey en Cowboy Deadpool) durant le générique de fin. Par contre, pas de Rob McElhenney qui a été coupé, snif.

Par contre, la scène d’action, elle manque un peu de peps et de délire (sauf pour le dernier plan) à mon goût. Ça ne vaut pas celle des Gardiens de la Galaxie Vol. 3.

Pour finir, passons à l’intégration dans le MCU.

Le début d’une nouvelle ère

Kevin Feige avait annoncé que le film ouvrait l’ère des mutants dans le MCU. Pour l’instant, ça reste assez gentil puisque l’aventure de Wade Wilson reste dans son coin, à savoir la branche temporelle de la Fox (on sent qu’ils n’ont pas essayé de la clarifier, en même temps vu le bordel que c’était).

Il y a bien cet entretien avec Jon Favreau. Un entretien digne de Deadpool des comics qui veut absolument rejoindre les Avengers. Mais ça s’arrête là. Le reste se déroule hors du temps, au sein du TVA (que ça fait plaisir de les revoir – B-15, cœur avec les doigts) pour une intrigue à part.

S’il y avait eu un peu de déception, au final, après la série Miss Marvel et The Marvels, Deadpool & Wolverine est une étape supplémentaire vers l’ère des Mutants. On est dans du teasing à la manière des pierres d’infinité. Ici pour clôturer la page Fox avant d’en ouvrir une nouvelle au sein du MCU. La transition se fera sans doute à la fin de la saga du multivers. Si c’est ça, avec le recul (et malgré l’empressement de certains), ça aura été géré de manière maligne. Car non seulement le multivers a permis d’apporter une intrigue innovante, mais a également permis de faire revenir les personnages de la Fox (et New Line) sans passer par une phase de reboot.

Vu le final, on aura droit au minimum à Deadpool, Wolverine et… X-23. Bref, maintenant, je rêve d’un team-up : Deadpool avec Spider-Man. Mais surtout de les voir au sein d’un immense crossover. Peut-être (probablement ?) pour Secret Wars ?

Par déjà chaud pour un nouveau visionnage.

Conclusion

La nouvelle ère du MCU débute sur les cendres de l’ère de la Fox, mais n’oublie pas de lui rendre un vibrant hommage.

+

  • Bourré d’excellents easter eggs
  • Duo Deadpool / Wolverine
  • Cassandra Nova est fun
  • Souvent (et même très) drôle
  • Du gore qui tâche

  • Du déchet dans les blagues de Wade Wilson
  • Rythme pas toujours maîtrisé
  • Faut se magner pour éviter les spoils
9/10
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