Critique : Dark (2017 – 2020)

Modèle d’une série mystérieuse réussie

Fiche

TitreDark Titre VO
CréateursBaran bo Odar, Jantje Friese
Nombre de saisons3 Nombre d’épisodes26
Date de sortie01 / 12 / 2017 Durée45 à 61 mn
GenreCrime, Drame, Mystère, Science fiction, Thriller ChaîneNetflix

Quatre familles affolées par la disparition d’un enfant cherchent des réponses et tombent sur un mystère impliquant trois générations qui finit de les déstabiliser.

Critique

Avant de commencer la série

Partie sans spoiler.

Ce qu’il y a de bien dans la série Netflix allemande, Dark, c’est qu’elle a un début, un milieu et une fin. Une série incroyablement complexe, mais dont, paradoxalement, la fin est simple. Ultime preuve qu’elle a bien été réfléchie dès ses origines. Le tout avec une musique, une photographie et des acteurs de très haut niveau. Bref, Dark, c’est une série de trois saisons qui doit absolument être vue. Une des rares œuvres reposant sur le mystère qui ne part pas en couille en plein récit ou si on ne tente pas de la rallonger afin de surfer sur son succès (Lost, c’est pour toi). Cette introduction est également la critique sans spoiler. Un paragraphe devant donner suffisamment envie pour s’y mettre sans rien en savoir.

Sans rien savoir, vraiment ? Ce n’est pas totalement vrai. Avant de la commencer, je conseillerais juste cet excellent site qui permet de s’y retrouver parmi les personnages épisode par épisode, saison par saison : https://darknetflix.io/en. Car, ce que je n’ai pas dit, c’est que Dark n’est pas une série comme les autres, elle demande un investissement assez particulier. Tellement rare qu’on peut en être décontenancé. C’est en partie la faute à un gros défaut. Mais chut, ça, j’en parle dans la partie spoiler. Toi, si tu ne l’as pas encore vue, tu sais ce qu’il te reste à faire ?

La regarder avec l’aide du site proposé par Netflix. On se revoit quand tu l’auras fini.

Quelle note donner ?

À partir de maintenant, il y a des spoilers.

La plus grosse interrogation que j’avais en tête après avoir fini l’ultime épisode (Le Paradis), c’était une question d’un point de vue pratique. Quelle note dois-je donner à la série ? Pas facile de prendre une telle décision, car j’étais dans un état assez particulier du fait de l’expérience que je venais de vivre. Mon cœur avait envie de donner 10/10, il sentait que la série a le potentiel de devenir un mètre étalon du genre, tandis que ma raison penchait pour le 9 car ce n’est pas exempt de défaut.

Pour tenter de trancher, il me faut examiner l’expérience. Quoi de plus facile que de commencer par ses défauts, car les qualités, on les connaît, j’en ai parlé dans mon introduction, qui sont un bon moyen de raisonner le cœur. Le plus gros défaut de la série à mes yeux est l’emploi de ces très nombreux acteurs. Certes justifié par les voyages temporels, mais marqué par un défaut très pénible : les acteurs jouant un même personnage au fil des années ne se ressemblent pas toujours. Heureusement, la réaction des personnages qui ne reconnaissent celui ou celle qui a voyagé dans le temps est compréhensible, car comment pourrait-on imaginer qu’il s’agit d’une version future de notre enfant par exemple si nous ne sommes pas au fait du voyage temporel ?

Qui est qui sur fond de lenteurs

Sauf que nous, spectateurs, le sommes. Dès lors, ce défaut met à mal la force du récit. Obligeant alors à nous équiper d’un trombinoscope comme l’outil dont je parlais au début de cette critique (pas de bol, j’avais tellement peur de me faire spoiler que je ne l’ai découvert qu’après avoir fini la série). Au point que je me disais parfois que ce serait cool si la série avait les moyens d’un blockbuster hollywoodien pour utiliser un processus de rajeunissement/vieillissement à partir d’un unique acteur. En fait, elle est juste arrivée des années trop tôt.

L’autre défaut majeur demeure que le rythme du récit est parfois inégal, traînant dans des longueurs ou des intrigues ennuyantes comme l’homosexualité de Peter Doppler. Après, quand ça traîne pour approfondir les personnages comme pour Peter, je m’y fais, car au final, toute la galerie de Dark est mémorable. Les acteurs sont géniaux et l’écriture est superbe même si je regrette un manque d’humour. Tout le monde est sérieux à mourir, j’imagine que c’est parce qu’ils sont allemands 😛

Par contre, pour la saison 3, j’ai eu beaucoup de mal avec l’univers d’Eva. D’accord, un épisode est nécessaire pour nous faire comprendre qu’il s’agit d’un monde parallèle à celui d’Adam où ce dernier n’a jamais existé (Déjà-vu fait le taf). Un ou deux autres pour bien assimiler cette histoire de nœud qui ne dépend pas d’un monde, mais de deux. Seulement, la majorité de la saison 3 est concentrée autour de ce nœud. Ça traîne, ça traîne, dans des trucs redondants qu’on a compris implicitement. Plusieurs fois, je me suis que c’est bon, j’ai capté cette histoire de cycle en huit horizontal, on peut passer à la suite.

Conclusion magistrale

Heureusement donc que les deux derniers épisodes de la saison/série sont là pour relever le niveau. L’avant-dernier (Entre-deux) pour expliquer d’une manière claire et limpide cette histoire de cycle infinie sur trois siècles (rendant ce qui a précédé encore plus inutile, mais bon) et le dernier pour sa conclusion magistrale avec une vraie fin satisfaisante. Loin d’un truc sorti de nulle part et surtout cohérent et logique selon les lois de ce monde. Cerise sur le gâteau, elle apporte une vraie explication au mystère. Pour terminer, quelle belle histoire d’amour également entre Jonas et Martha (en plus, j’ai eu un petit faible pour l’actrice Lisa Vicari) même si le fait qu’il ne s’agit pas de la Martha qu’on connaît l’affaiblie dans la troisième saison.

Bref, au bout de ma réflexion, comme souvent, je vais écouter ma raison et tamponner avec un 9. Mais de toute façon, l’essentiel à retenir est qu’il s’agit d’une très grande série. Qui aura eu la chance d’avoir une vraie conclusion. Contrairement à The OA.

Par qui pousse un soupir de soulagement après Game of Thrones.

Conclusion

Sans trop me risquer, je pense que Dark va devenir une série culte. Vu son intrigue très complexe, je m’attendais à une conclusion ratée, mais que nenni, elle a réussi là où de nombreuses séries ont raté : offrir un final plus que satisfaisant.

+

  • Preuve qu’une série peut avoir un début, un milieu et une fin
  • Complexité jouissive de son intrigue
  • Histoire d’amour entre Jonas et Martha
  • Foule de personnages intéressants et soignés
  • Conclusion maîtrisée et géniale

  • Lenteurs
  • Redondance sur la majorité de la saison 3
  • Un qui est abordé dans ma critique sous couvert de spoiler
9/10
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