Critique : Clair Obscur : Expedition 33

Le chef-d’œuvre venu de Montpellier

Fiche

Titre Clair Obscur : Expedition 33
Éditeur Kepler Interactive Développeur Sandfall Interactive
Plate-forme Microsoft Windows, PlayStation 5, Xbox Series Date de sortie 24 / 04 / 2025
Joué sur PlayStation 5Game Genre Action, Aventure, Drame, Fantastique

Critique

Dans tous les domaines, de temps en temps, un chef-d’œuvre émerge et fait l’effet d’un petit tremblement de terre dans le milieu. Dans le secteur vidéoludique, le dernier à m’avoir autant marqué, c’était en 2022 : Elden Ring. Avant lui, il y avait NieR:Automata en 2017 et The Witcher 3 en 2015. Je ne dis pas qu’entre-temps, il n’y a pas eu d’autres excellents jeux, au contraire (je citerai par exemple Cyberpunk 2077, The Last of Us Part II, Doom Eternal, Alan Wake 2 et plein d’autres encore), mais ils étaient plus attendus.

En 2025, le studio Sandfall Interactive, fondé en 2020 par d’anciens d’Ubisoft qui s’y emmerdaient, a sorti Clair Obscur : Expedition 33. Un jeu qui m’avait l’air intriguant, mais auquel je ne m’attendais certainement pas à un tel niveau d’excellence. Je savais juste qu’il s’agissait d’une sorte de Final Fantasy au gameplay légèrement modernisé, et comme j’adore les FF (autant les jeux vidéo que la première famille de Marvel)…

La claque est intervenue directement au prologue. Dans une sorte de Paris de la Belle Époque (la fameuse ville lumière), on prend le temps de découvrir les personnages, le gameplay et l’univers. Ce fut une claque à tous les niveaux. Dès la première scène, j’ai eu le coup de foudre. Les graphismes sont superbes, l’écriture soignée, les personnages attachants malgré un look assez quelconque au premier abord et, surtout, le gameplay magistral. Comme si ça ne suffisait pas, la fin de ce prologue est bouleversant !

Le gameplay Final Fantasiesque de rêve

Avec Clair Obscur : Expedition 33, Sandfall a réussi là où Square Enix a échoué depuis des années. En voulant remettre à jour sa saga phare Final Fantasy, ils ont perdu ce qui faisait sa magie: le tour par tour stratégique. C’est particulièrement flagrant sur le très bourrin Final Fantasy XVI. Clair Obscur semble avoir combiné le meilleur des deux mondes, le tour par tour façon JRPG old school avec l’exigence d’un Souls de FromSoftware. Dès lors, on a un jeu très nerveux, parfois punitif, mais délicieusement addictif où il faut savoir élaborer une stratégie en étudiant l’ennemi afin de déchiffrer ses patterns. Dès lors, les combats ne sont jamais une corvée.

Mais ils ne s’arrêtent pas là, car ils ont aussi modernisé certains éléments des anciens Final Fantasy. Par exemple, comme eux, le jeu est linéaire avec des biomes. Mais, également comme eux, il propose aussi une grande carte à parcourir. Au lieu d’une carte assez vide, les développeurs de Sandfall l’ont rendu très riche en détails. Ainsi, le monde de Clair Obscur prend vie sous nos yeux.

À la recherche du build parfait

Le tout avec des boss parfois retors. Mention spéciale à ceux post-endgame (le MCU est mort depuis Endgame, ah pardon, désolé, à force de lire ça à toutes les sauces, ça a fini par faire une inception chez moi). On notera également la super idée des pictos, sortes d’améliorations qu’on peut combiner, sans oublier les armes. Dès lors, la recherche du meilleur build devient un véritable plaisir.

Parfois, pour affronter un ennemi particulier, il faudra adapter son build, et là, on arrive à la dernière partie de l’excellent gameplay de Clair Obscur. Au lieu d’être lourdaud à ce niveau, on nous propose des objets permettant aisément de remettre à zéro les éléments afin de repartir sur un meilleur build sans perdre de temps. Tout est fait, d’ailleurs, pour ne pas perdre de temps : pas de quêtes annexes lourdes, peu d’éléments à ramasser, des ennemis identifiables au loin (qu’on peut ou non affronter), pas d’aller-retour forcé, une progression rapide (je n’ai jamais eu besoin de farmer pour finir l’histoire). Le seul point que je regrette est l’absence de déplacement rapide en post-endgame (le MCU est… raaah, pardon !).

Quand Lumière s’allume

Bref, côté gameplay, j’ai été totalement convaincu, voire plus ; c’était exactement ce dont je rêvais depuis un temps. Passons aux visuels. À ce niveau, c’est également une claque. Le développement a débuté sous Unreal Engine 4 avant de passer à Unreal Engine 5 (disponible aux développeurs depuis 2022). J’ai juste dénoté quelques très légers bugs et quelques manques de finition.

Le reste, c’était du « plein les yeux » à gogo. Avec son style atypique de la Belle Époque parisienne et son univers original, Clair Obscur, c’est l’assurance d’avoir des panoramas de toute beauté. Difficile de ne pas s’arrêter quelques secondes à chaque fois qu’on entre dans un nouveau décor. En plus de cela, on peut compter sur une mise en scène inspirée, n’hésitant pas à casser les codes (ces passages en noir et blanc, par exemple) et sublimée par cette musique qui résonne encore en nous même une fois la console éteinte.

L’animation des personnages est épatante, surtout au niveau des visages (j’ai été impressionné par la vie dans leurs yeux et j’ai adoré le fait que leurs visages soient marqués par l’aventure). Il devient alors impossible de ne pas s’attacher et d’être ému par leur sort, d’autant plus qu’un véritable soin leur a été apporté au niveau de l’écriture (mention spéciale aux discussions au feu de camp).

« Demain sera bientôt là »

Il ne reste alors que l’histoire. Encore une fois, c’est du très haut niveau, bien plus riche que ce à quoi je m’attendais. J’ai senti comme un melting-pot de ce qui se fait de mieux dans le domaine récemment. Le lore de la Peintresse, tout comme celui du Monolithe, m’a fait penser à Elden Ring. Les effets du Gommage renvoient au Snap d’Avengers : Infinity War. La construction du groupe et le voyage évoquent Final Fantasy. Il y a encore plein d’autres références, mais je ne les ai pas en tête.

Toutefois, au lieu de se cantonner à faire un collage de toutes ces inspirations, Clair Obscur les digère pour construire un univers cohérent et fascinant par sa beauté et son mystère, porté par des personnages forts et une superbe construction de l’intrigue qui dévoile les dessous du mystère, couche après couche (les climax du prologue et des actes sont des moments exceptionnels où nos repères sont chamboulés).

Je n’ai pas envie d’en dire plus, car découvrir l’histoire est un grand moment. À tel point qu’il existe une difficulté facile pour ceux souhaitant découvrir le fin mot sans passer par le gameplay parfois ardu. En tout cas, l’histoire m’a ému et j’en suis ressorti avec un grand amour pour les personnages de Clair Obscur. Impossible d’oublier Gustave, Maëlle, Lune, Sciel, Verso, Monoco et Esquie (chacune de ses répliques m’a fait sourire).

Par plus que ravi d’apprendre que plus de deux millions d’exemplaires se sont vendus en 12 jours et très curieux de découvrir le prochain Sandfall.

Conclusion

Alors que Square Enix a perdu l’âme de sa saga Final Fantasy, les développeurs de Sandfall, situés à Montpellier, en ont développé un véritable nouveau qui cartonne à tous les niveaux : gameplay génial, direction artistique de haute volée et histoire subjugante. Bref, un chef-d’œuvre vidéoludique !

+

  • Histoire absolument géniale
  • Direction artistique exceptionnelle
  • Personnages inoubliables
  • Gameplay façon JRPG old school revisité
  • Véritable challenge
  • Pas d’éléments superflus

  • Quelques bugs très légers (mais c’est vraiment pour avoir quelque chose à mettre ici)
10/10
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