Fiche
Phase 2 du Marvel Cinematic Universe | |
Titre | Captain America : Le Soldat de l’hiver |
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Réalisateurs | Anthony Russo, Joe Russo |
Scénaristes | Christopher Markus, Stephen McFeely |
Acteurs | Chris Evans, Scarlett Johansson, Samuel L. Jackson, Sebastian Stan, Robert Redford, Anthony Mackie, Emily VanCamp, Frank Grillo, Georges Saint-Pierre, Cobie Smulders, Toby Jones, Hayley Atwell, Dominic Cooper |
Titre original | Captain America: The Winter Soldier | Date de sortie | 26 mars 2014 |
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Pays | États-Unis | Budget | 170 000 000 $ |
Genre | Action, Aventure, Science fiction, Thriller | Durée | 2h 08 |
Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s’adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d’intrigues qui met le monde en danger. S’associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l’étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l’aide d’un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi – le Soldat de l’Hiver. |
Critique
Après avoir été au cœur du meilleur épisode de la phase 1 du Marvel Cinematic Universe (hors Avengers) à égalité avec le premier Iron Man et avoir mené les Avengers à la victoire durant la grande bataille de New-York, Steve Rogers, plus connu sous son alter-ego Captain America, revient et doit apprivoiser sa nouvelle vie dans le monde réel et son nouveau métier… Agent du SHIELD.
Captain America : Le Soldat de l’hiver n’était pas le Marvel plus attendu de ma part, cette distinction étant réservée aux Gardiens de la Galaxie et à Avengers : Age of Ultron. De plus, le décevant Iron Man 3 avait jeté un coup de froid aux productions Marvel. Un coup de froid à peine réchauffé par Thor : Le Monde des ténèbres. Car s’il est très bon, il ne peut être considéré comme étant un très grand film. Sommes-nous entrés dans une ère où les films de super-héros sont désormais chose commune et ne provoquent plus autant d’enthousiasme ? Surtout devant la profusion de suites. Sans doute, mais heureusement, ce Captain America va permettre de redonner de l’espoir. Tel, un symbole. C’est à son plus grand héros que la Marvel donne sa mission la plus périlleuse : redorer le blason du Marvel Cinematic Universe Phase 2.
Le monde a changé pour nous et pour Steve.
Dès l’ouverture, on peut observer une différence de ton. Ce Captain America s’oriente davantage vers le thriller politique que la comédie d’action/aventure. Certes, les producteurs et les réalisateurs nous avaient prévenus en insistant sur ce point, mais il ne faut pas oublier qu’ils en avaient fait de même pour Iron Man 3 qui, finalement, n’avait pas changé d’un iota par rapport aux productions habituelles du studio. En plus, le choix des réalisateurs n’était pas pour être réconforté sur ce point. Anthony et Joe Russo étant connus pour avoir réalisés les deux comédies hollywoodiennes Bienvenue à Collinwood et Toi et moi… et Dupree (films loin d’être glorieux en plus) et de nombreux épisodes de séries comiques dont Community, Happy Endings et Arrested development. Pas le genre de CV qui fait rêver pour un tel blockbuster. Encore moins pour thriller politique même si on parle de sitcoms de très haut niveau. Dès lors, je suis allé à la séance en m’attendant à un film Marvel avec plein d’humour. La surprise a été belle.
Pour illustrer le style de ce Captain America, ce n’est pas très compliqué. Tout est explicité dans le titre de l’article : « My name is Rogers, Steve Rogers. ». Eh oui, le détournement de la phrase culte de la saga de 007, « My Name is Bond, James Bond », n’est pas anodin. Car c’est vraiment ce vers quoi penche les nouvelles aventures du leader des Avengers. Mais attention, on ne parle pas du Bond nouvelle génération avec Daniel Craig, mais plutôt du James Bond incarné par Pierce Brosnan, notamment GoldenEye (ça tombe bien, c’est mon James Bond préféré d’entre tous). En bref, un délicieux mélange d’humour léger (sans dériver vers le One Man Show à la Tony Stark), d’action (je vais y revenir parce qu’il mérite bien un paragraphe pour lui seul, c’est du lourd !), d’espionnage avec son petit lot de rebondissements et des méchants charismatiques.
Je suis épaté de voir comment les scénaristes ont parfaitement réussi à adapter l’arc du comic Captain America par Ed Brubaker et Steve Epting consacré au Soldat de l’Hiver. La lecture de cet arc fut l’un des meilleurs moments de ma vie d’amoureux de comics (comicophile ?). Le Soldat de l’Hiver était vite rentré dans le panthéon de mes personnages préférés. Je n’avais pas trop d’inquiétude quant à son adaptation quand on connait le soin que porte Marvel Studios à ses personnages (et ce, malgré le scandale du Mandarin, et de toute façon, c’est corrigé). Et puis, le personnage avait trop de charisme pour être foiré (m’enfin, on n’est jamais à l’abri d’une catastrophe, il suffit de se remémorer Galactus dans Les Quatre Fantastiques et le Surfer d’argent). La bande-annonce a balayé le peu de doutes (10 %) que je pusse avoir. Malgré tout, je regrette (c’est le seul défaut que j’adresse au long-métrage) que le style sombre du dessinateur Steve Epting ne fusse pas adapté en l’état. Je trouve que Captain America : Le Soldat de l’hiver aurait été parfait s’il avait été plus dark, un peu comme les films de chez DC (la trilogie The Dark Knight, Man of Steel – pas Green Lantern, je vous en prie). On peut aussi retrouver dans le film, les moments les plus marquants du comic dont un m’a foutu la larme à l’œil.
Steve and Sam in the Morning !
Avec un matériau d’une telle qualité, il ne restait plus qu’à broder une histoire autour pouvant tenir durant deux heures et des poussières parce que l’arc narratif du Soldat de l’Hiver durait sur pas mal d’épisodes. C’est chose faite avec une intrigue n’ayant rien à renier à un James Bond, ni aux comics consacrés à Captain America. Tout débute avec une opération anodine et dérive vers le complot planétaire dont on se demande bien comment Captain America va bien pouvoir s’en sortir. Au point même que je me suis demandé s’il y allait avoir une intervention de quelques Avengers pour le dépanner parce que là, la pauvre Natasha, elle risque de souffrir. Allez, better call the doctor et tout ira bien. Je vous le dis direct, il n’y aura pas d’interventions des Avengers, mais d’un nouveau venant : le Faucon, autre sidekick légendaire de Captain America après Bucky. Son rôle fut décerné à Anthony Mackie et l’acteur se débrouille très bien. Son alchimie avec Chris Evans est immédiate. L’amitié entre ces deux bonhommes se fait simplement grâce à une scène introductive drôle tout en restant mesuré et trouve son instant de gloire quand le Faucon prend son envol. J’ai rugi de plaisir !
Autre nouveau venu chez Captain America, le légendaire Robert Redford. Je me rappelle qu’à l’époque où son nom fut évoqué, j’avais du mal à voir comment l’acteur avait pu donner son accord pour tourner dans un film Marvel vu que le genre ne lui est pas vraiment familier. C’est seulement en voyant le film que j’ai compris que le rôle lui allait comme un gant. Car c’est vraiment un univers dont raffole l’acteur/réalisateur : l’espionnage. En témoigne ses deux réalisations, Lions et Agneaux et Sous surveillance sans oublier ses nombreux films comme acteur dont Spy Game, jeu d’espions avec Brad Pitt.
Malgré tout, la star du show, c’est le Soldat de l’Hiver. Avec lui, Marvel trouve son méchant le plus charismatique depuis le début de son Marvel Cinematic Universe et surtout Captain America affronte enfin un ennemi de même niveau. Permettant d’obtenir des combats poignants et tendus. Parce que malgré tout Crâne Rouge… C’est plus le style du Joker. Dès qu’il doit affronter sa Némésis, la lutte est inégale. En plus de ça, le bonhomme a un vrai background poignant grâce à sa véritable identité.
Le Soldat de l’Hiver débarque et devient instantanément culte !
Le casting habituel reste habituel même si on peut souligner que Chris Evans prend plus de confiance et d’ampleur sur cette suite, bien aidé par son nouveau costume ultra-classe. La métamorphose est encore plus impressionnante quand on voit le super-héros en action. La séquence d’ouverture du film est une merveille. On y voit Captain America se battre avec une telle puissance, vitesse et violence qu’on est estomaqué. Voilà comment en deux/trois mouvements rendre ringardes toutes les scènes d’action du premier épisode et de pas mal films d’actions. Le bouclier prend plus d’envergure aussi. Il est utilisé bien plus souvent et plus judicieusement pour un effet plus cool que sur le premier où on sentait qu’il était forcé (pour ne pas dire effet 3D). C’est aussi durant cette séquence qu’il affronte son premier ennemi, Batroc (incarné par le québécois Georges St-Pierre, authentique champion de MMA) pour un combat à la chorégraphie impeccable.
Cette séquence d’ouverture qui risque de faire date n’est que l’une des nombreuses scènes d’actions réussies du film. La deuxième la plus spectaculaire est sans doute l’attentat contre Nick Fury. Une gunfight ringardisant ceux du pourtant récent RoboCop. En la voyant, je me suis dit : « Oh putain, heureusement qu’ils ont sorti RoboCop avant. ». En tout cas, ils ont mis le paquet niveau balles ! En regardant cette scène, je me suis rappelé qu’Anthony et Joe Russo étaient les réalisateurs et finalement, le choix était peut-être judicieux, car si beaucoup de gens ne le savent pas, ils ont tout de même réalisé un des meilleurs épisodes de l’Histoire des Séries pour la série Community : A Fistful of Paintballs (Saison 2, Episode 23). Dans cet épisode, l’école où se déroule les péripéties des héros se transforme en champ de ruines suite à une partie de paintball qui a dégénéré. Malgré le faible budget de la série, les réalisateurs avaient su exploiter le côté action de la chose pour accoucher d’un épisode jubilatoire. C’est probablement cet épisode qui a convaincu la Maison des Idées (surnom de Marvel) de confier les rênes de Captain America : Le Soldat de l’hiver aux deux frères.
Échelle de spectacularité : 9,5. Veuillez vous diriger rapidement vers les cinémas les plus proches.
Pour faire court (parce que là, ça commence déjà à faire plus de deux pages sur Word), ce qu’il faut savoir pour l’action du film, c’est que l’énorme budget est mérité ! On en prend plein la gueule à chaque fois que l’action se met en route. Un des films les plus spectaculaires de tous les temps ! Et ce, malgré, sans Hulk, ni Iron Man et Thor !
Terminons avec une partie spoiler pour revenir sur les idées que j’ai adorées dans le film, mais qui vont complètement spoiler l’histoire. Vous êtes prévenus.
Le truc que j’ai littéralement adoré, c’est le retour d’Arnim Zola sous sa forme plus « habituelle » (comicment parlant). Franchement, la séquence est géniale. En plus, j’ai apprécié le détournement du sketch habituel : « le méchant balance tout le plan. ». Ce coup-ci, c’était vraiment utile pour pouvoir garder le Captain là où il était.
Pour l’intrigue de fond, même si je me doutais que Robert Redford soit le grand méchant de cet épisode. J’ai beaucoup aimé sa prestation. Le mec a la classe et ça se voit. Il n’en fait pas trop. De toute façon, il n’en a pas besoin. Ma scène préférée, c’est quand la femme de ménage revient. Le mec est vraiment dégoûté de devoir la tuer mais s’y attelle sans hésitation.
Passons à Rumlow, incarné par Frank Grillo. Tous les fans de comic savent qu’il est Crossbones, celui qui a tué Captain America. Du coup, on frissonnait tous quand on a entendu son nom au casting. Dans cet épisode, il n’est qu’un bras droit, mais le dernier plan où on le voit sur une table d’opération, le corps et le visage ravagés (qui a dit Dark Vador ?), laisse l’imagination s’emballer. Après tout, c’est la naissance d’un des vilains les plus emblématiques de Captain America. Vivement, la suite !
La plus grande surprise de ce Captain America, c’est la fin du SHIELD. Même s’il y a peu de doutes que l’agence va renaître de ses cendres, car l’HYDRA est toujours en vie. D’ailleurs, ce Captain America va avoir de gros impacts sur Avengers : Age of Ultron car il est celui qui a introduit l’Hydra et trois nouveaux personnages via sa scène post-générique.
Pour finir, clap, clap au clin d’œil des frères Russo avec l’apparition furtive d’Abed de Community (Danny Pudi).
Par Christophe Menat, le .
Conclusion
Attendu comme un Marvel lambda, Captain America : le Soldat de l’Hiver se révèle plus que ça. Véritable héritier du James Bond de l’arc Pierce Brosnan, il offre une histoire plus mature sous fond de thriller d’espionnage et ponctuée par des scènes d’action parmi les plus spectaculaires du cinéma tout en prenant le soin d’étoffer le personnage de Steve Rogers. En plus de ça, il y a aussi un des méchants les plus classes de l’univers Marvel : le Soldat de l’Hiver ! Mission réussie, Anthony et Joe Russo ! Et s’il vous plaît, rempilez pour le 3. |
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+ | – Ultra spectaculaire – Action très inspiré – Style plus sérieux tout en conservant quelques notes d’humour – Captain America en action, c’est devenu quelque chose – Le Soldat de l’Hiver – Séquence d’ouverture – Effets spéciaux – Twist vers le milieu du film – Scène post-générique |
– | – Il aurait gagné à proposer une ambiance plus sombre |
9/10 |