Pari manqué
Fiche
Titre | Bright | Titre VO | – |
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Réalisateur | David Ayer | Scénariste | Max Landis |
Acteurs | Will Smith, Joel Edgerton, Noomi Rapace, Edgar Ramírez, Lucy Fry | ||
Date de sortie | 22 / 12 / 2017 (Netflix) | Durée | 1h 57 |
Genre | Action, Fantastique, Science fiction, Thriller | Budget | 90 000 000 $ |
Dans un monde contemporain alternatif, humains, orcs, elfes et fées coexistent depuis le début des temps. Défiant les genres, Bright est un film d’action qui suit deux policiers issus de milieux différents, Ward et Jakoby. Confrontés aux ténèbres lors d’une patrouille nocturne de routine, ils voient leur avenir et leur monde se métamorphoser à jamais. |
Critique
On devait finir par y arriver et on y est. Netflix a enfin sorti son blockbuster et pour le coup, il a mis le paquet. Trois millions de dollars dans la poche de Max Landis (Chronicle, American Ultra et Docteur Frankenstein) pour son scénario et 90 millions afin de permettre à David Ayer (End of Watch, Fury, Suicide Squad) de le shooter avec Will Smith, Joel Edgerton (Exodus: Gods and Kings, Warrior) et Noomi Rapace (Millénium, Prometheus) dans les rôles principaux.
La bande-annonce laissait envisager quelque chose de vraiment cool. Le mélange fantastique et film policier de L.A. comme les affectionne David Ayer tenait plutôt bien la route. En somme, on avait tout pour avoir de la série B idéale pour le kif d’un soir, voir même plusieurs. Le résultat final en est malheureusement loin. La faute à un spectacle trop sage, bourré de clichés et sans réelle alchimie.
L’Arme Fatale + gangs + fantasy = La Baguette Fatale
Pour résumer le monde de Bright, ce n’est pas bien compliqué. Imaginez un buddy movie façon L’Arme Fatale avec des gangs dans le style du réalisateur et de la fantasy classique. Sur papier, ça a l’air bandant et le début l’est (la fameuse demi-molle). Découvrir un monde inconnu est toujours jouissif pour moi. Mais quand j’ai commencé à comprendre les codes de celui de Bright, j’ai été déçu par son côté très sommaire. En résumé (et sans faire de raccourci), les elfes, ce sont les richards, les orcs, les bouseux, et au milieu, les humains. Le tout avec un dark lord digne d’Hero Corp et des fées qui se font massacrer comme si elles étaient des moustiques. J’ai vu des univers bien plus savoureux.
Le scénario s’axe autour d’une course-poursuite. Bémol, elle reste mollassonne malgré quelques bonnes séquences, Par exemple, j’ai bien aimé le passage à la station-service. Pourtant, David Ayer a prouvé par le passé que les scènes d’action étaient son fort. Par malheur, ici, il se contente de faire bourriner à droite et à gauche. Seul rayon de soleil dans ce marasme, les Inferni (Noomi Rapace en roue libre, mais de façon marrante). Ce qui est regrettable dans le délire, c’est qu’avec Netflix, la censure, on s’en fout, donc le réal’ aurait pu se lâcher et livrer des gunfights bien violents. Mais non, ça reste très sage hormis quelques jets de sang (artificiels) à droite et à gauche et une nana découpée en deux.
Je suis trop vieux pour toutes ces conneries ?
Dernier point qui aurait pu sauver le film : son cœur. C’est à dire le duo au centre de la partie buddy movie. Bref, Will Smith et Joel Edgerton. Pour le coup, c’est majoritairement raté même si l’orc d’Edgerton est attachant. J’ai été sensible à son côté François Pignon et j’apprécie beaucoup son maquillage. Il faut dire que les échanges entre les deux restent désespérément plats, or, c’est l’essence même du genre. Au final, un film sympathique à suivre mais qu’on oublie assez vite. Par contre, il me laisse avec une sacrée question : comment Netflix a-t-il pu payer trois millions pour un scénario aussi sommaire ? Il a été charcuté entre-temps ou quoi ?
Par Christophe Menat qui a quand même envie de voir la suite apparemment déjà prévue, le24 décembre 2017.
Conclusion
Bright n’est pas un mauvais film. C’est surtout une série B qui se regarde sans déplaisir. Seulement, avec un tel pitch, un tel réalisateur et de tels acteurs, j’espérais un peu plus. C’est dommage parce qu’il y avait le potentiel. Parfois, ça fait des étincelles, mais la plupart du temps, c’est le minimum syndical. Bref, Netflix, ce sera pour la prochaine fois pour ton blockbuster avec un grand B.
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5/10 |