Critique : A Girl Walks Home Alone at Night

Le Diable s’habille en burqua

Fiche

Titre A Girl Walks Home Alone at Night
Réalisateur Ana Lily Amirpour
Scénariste Ana Lily Amirpour
Acteurs Sheila Vand, Arash Marandi, Marshall Manesh
Titre original Date de sortie 14 / 01 / 2015
Pays États-Unis, Iran Budget
Genre Horreur, Romance, Thriller Durée 1h 40

Dans la ville étrange de Bad City, lieu de tous les vices où suintent la mort et la solitude, les habitants n’imaginent pas qu’un vampire les surveille. Mais quand l’amour entre en jeu, la passion rouge sang éclate…

Photo d'A Girl Walks Home Alone at Night
Nosferafette, la fille de Nosferatu le vampire.

Critique

L’affiche promettait de belles choses. Le New York Times disait du film « aussi cool que Rock’n’Roll » et le Hollywood Reporter, « sanguin et sublime ». Mais le plus captivant reste cette femme affabulée d’un tchador et dont les lèvres peintes en rouge contrastent avec le noir et blanc du reste du corps pour se confondre avec le rouge de l’arrière-plan, qui remplit toute l’affiche. On peut aussi constater la présence de mystérieuses taches de sang. Bref, intrigué, je rentre dans la salle…

… Et j’en ressors dégoûté. Je me suis royalement fait chier ! Mon propos est vulgaire, mais c’est pour donner une idée de l’ennui que m’a procuré le long-métrage, et j’insiste bien ! Pour faire une comparaison avec d’autres films, je n’ai pas à chercher loin, juste dans mon Flop 2014 avec Under the Skin et Only Lovers Left Alive. A Girl Walks Home Alone at Night partage même un autre énorme point commun avec le second cité en plus de leur incroyable facilité à endormir le public devant de belles images, car il est aussi question de vampires.

En regardant un vampire sous un tchador, le chat dort… avec le public

Du moins, un seul pour A Girl Walks Home Alone at Night. J’avoue toutefois que Sheila Vand est hypnotisante en vampire caché sous un tchador. J’étais complètement fasciné par sa gestuelle, assez atypique (surtout la première fois qu’on la voit dans son studio). Mais est-ce que ça justifie une heure et demie de film en slow motion permettant de bénéficier de plans superbes, mais désespérément creux derrière ? Le seul personnage qui bouge vraiment, c’est le chat… Ça situe le niveau. Le summum est atteint quand le héros s’approche derrière le personnage de Sheila Vand. Cette dernière met une bonne minute pour se retourner. Même sur les passages horrifiques (vraiment soft, je tiens à préciser), l’action ne s’emballe pas. Heureusement que la musique s’est embrasée pour me garder réveillé, sans quoi, cette page n’aurait jamais existé.

Évidemment, c’est un genre de films qui est réservé à une branche (très) restreinte de cinéphiles. Ceux qui tombent en extase devant le moindre plan recherché. Personnellement, ce n’est juste pas mon trip. Je ne comprends pas comment on ne peut pas essayer de foutre un scénario un minimum consistant. Ça me fait un peu penser à ces films amateurs où les mecs sont si heureux de capter des belles images qu’ils oublient d’attacher une histoire derrière. Si seulement, ce genre de films pouvait faire l’objet d’un avertissement sur l’affiche comme sur les paquets de cigarettes. Au lieu de « Fumer tue », on aurait « Regarder ce film endort », ou « Film (vraiment) d’auteur » pour faire plus politiquement correct.

Par Christophe Menat, le .

Photo d'A Girl Walks Home Alone at Night
« Oui, je suce… le sang ! »

Conclusion

On rentre dans la salle, on est content, on s’attend à un excellent film. On découvre de la bonne zik, des plans en noir et blanc léchés, des acteurs charismatiques, et puis… Zzz… Zzz… Zzz…

+

  • C’est beau
  • Superbe gestuelle de la part de Sheila Vand

  • Au bout de vingt minutes, on pionce (du moins, dans le meilleur des cas)
3/10
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