Fiche
D’après Toni 11,6: Histoire du convoyeur d’Alice Géraud-Arfi | |
Titre | 11.6 |
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Réalisateur | Philippe Godeau |
Scénaristes | Agnès De Sacy, Philippe Godeau |
Acteurs | François Cluzet, Bouli Lanners, Corinne Masiero |
Titre original | – | Date de sortie | 3 avril 2013 |
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Pays | France | Budget | – |
Genre | Drame, Thriller | Durée | 1h42 |
Toni Musulin est convoyeur de fonds depuis dix ans. Le 5 novembre 2009, à 10 heures du matin, il appuie doucement sur l’accélérateur de son fourgon blindé. À l’arrière de son véhicule, 11.6 millions d’euros… |
Critique
Difficile de ne pas s’intéresser au personnage Toni Musulin considéré, à tort ou à raison, c’est selon, comme un Robin des Bois des temps modernes car il a eu l’audace de voler les banques. Surtout en considérant que ce casse est survenu en pleine période de crise bancaire qui aura fait éclore l’incapacité/insouciance des banques. Mais qui est vraiment Toni Musulin ? C’est avec cette question en tête qu’on va voir dans le film.
« Mais qui est vraiment Toni Musulin ? C’est avec cette question en tête qu’on va voir dans le film. »
11.6 n’est pas un film de hold-up à proprement parler même s’il en possède les éléments comme la préparation, le braquage et l’évasion. Philippe Godeau, le réalisateur/scénariste, et Agnès De Sacy, l’autre scénariste, préfèrent s’attacher à l’homme derrière la légende. Dès lors, la partie braquage ne survient que dans la dernière partie. Puis de toute façon, elle n’est pas spectaculaire (pour une histoire vraie de braquage un peu ouf, vaut mieux se tourner vers le très bon Hold-Up).
Un problème se pose déjà. Comment voulez-vous rendre un portrait réaliste sans que Musulin n’ait livré son point de vue (ou si peu et probablement avec la langue de bois) ? En vous attachant aux interviews des personnes qui l’ont entouré l’année qui a précédé le braquage ? C’est certes intéressant mais ça laisse beaucoup trop de zones d’ombre. C’est là que le bât blesse, Toni Musulin devient un personnage presque muet dont on ne sait finalement pas grand chose après le visionnage.
11.6 fonctionne comme une piqure de rappel ou un résumé clair. Le film permet donc d’avoir une idée du déroulements des évènements et de la vision qu’avait son entourage de Toni. Un constat renforçant davantage la légende mais qui décevra ceux avides de connaissance. Le film est-il sorti trop tôt ? Sans doute. N’espérez évidemment pas savoir ce qu’il est arrivé aux 2,5 millions manquants sur le butin du braquage.
« On prend peur devant le générique d’ouverture en voyant les immondes textes pour présenter l’équipe du film. »
Toutefois, s’il y a quelque chose permettant d’éviter au film de se révéler vain, c’est la performance de François Cluzet. L’acteur français a une telle capacité à intérioriser son jeu et à nous faire comprendre l’état d’esprit de son personnage à l’aide de simples gestes ou du regard qu’il en devient fascinant. Pas de doute, nous sommes en face d’un des acteurs français les plus doués de tous les temps. Il fallait bien ça pour éviter de nous ennuyer. L’apport des deux autres acteurs principaux joue beaucoup aussi. Bouli Lanners et Corinne Masiero, découverte dans le magnifique De rouille et d’os, sont là pour nous permettre de découvrir l’humanité de Toni Musulin.
Au niveau de la réalisation, on prend peur devant le générique d’ouverture en voyant les immondes textes pour présenter l’équipe du film (digne d’un téléfilm France 3) mais finalement, le réalisateur réussit à installer une bonne ambiance. 11.6 permet aussi de découvrir l’univers des convoyeurs de fond mais on préféra le film avec Dupontel et Dujardin, Le Convoyeur.
Conclusion
11.6 est un thriller social porté par un grand François Cluzet malheureusement handicapé par des zones d’ombre trop nombreuses. |
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+ | – François Cluzet – l’ambiance – histoire vraie passionnante |
– | – trop de zones d’ombre |
6/10 |