Critique : Pieta

L’amour d’une mère

Fiche

Titre Pieta
Réalisateur Kim Ki-duk
Scénariste Kim Ki-duk
Acteurs Jung-Jin Lee, Min-soo Jo, Ki-Hong Woo, Eun-jin Kang, Jae-rok Kim
Titre original Date de sortie 10 avril 2013
Pays Corée du Sud Budget
Genre Drame Durée 1h44

Abandonné à sa naissance, Kang-do est un homme seul qui n’a ni famille, ni ami. Recouvreur de dettes sans pitié et sans compassion, il menace ou mutile les personnes endettées dans un quartier destiné à être rasé. Un jour, Kang-do reçoit la visite d’une femme qu’il ne connaît pas et qui lui dit être sa mère. Pour la première fois de sa vie, le doute s’installe en lui…

Critique

On ne reviendra pas sur la qualité du cinéma sud-coréen. Désormais grâce à leurs chefs d’œuvre, il fait partie du panthéon cinématographique. Cette hiérarchie ne sera pas discutée avec Pieta, excellent thriller dramatique récompensé par un Lion d’Or au Festival de Venise 2012.

Ce qui frappe d’emblée, c’est la crudité. Nous sommes dans un bidonville de la Corée du Sud. On y suit la routine d’une petite frappe spécialiste pour estropier des pauvres gus ayant commis l’erreur de demander un prêt dont la valeur a été multipliée par 10 en trois mois. Les évènements apparaissent à l’écran sans édulcorant, quitte à être parfois choquants (la scène d’inceste). Tout commence avec le héros allongé sur son lit et faisant l’amour à son oreiller. Une entrée en matière qui a le mérite de mettre les choses au point: rien ne nous sera épargné. Pour les bienheureux avides de Disney ==> la sortie.

« Les évènements apparaissent à l’écran sans édulcorant, quitte à être parfois choquants. »

La suite des évènements ne fait que confirmer ce constat. Difficile de faire une compilation de tous les faits dérangeants mais il faut savoir que ce n’est jamais gratuit et cela sert toujours à l’histoire de cette maman qui retrouve son fils 30 ans après l’avoir abandonné.

Le point le plus surprenant, c’est de voir que même si le héros de l’histoire est un véritable salaud, tellement facile à détester, on se surprend quand même à s’y attacher. Un modèle d’antihéros nous faisant dire qu’il n’y a pas vraiment de bien et de mal absolus en ce bas monde, seulement des hommes et des femmes dont l’argent a dévoré les ambitions les plus pacifistes. Un constat devant beaucoup à l’impeccable performance de Lee Jung-Jin. De l’autre côté, pour le rôle de la mère, une époustouflante Min-soo Jo à jamais l’image marquante du film pourtant dans un rôle complexe car difficile, autant physiquement que moralement. Une fascination de tous les instants.

« [Kang-Do est] un modèle d’antihéros nous faisant dire qu’il n’y a pas vraiment de bien et de mal absolus en ce bas monde. »

Pour ma part, ce que j’ai particulièrement adoré dans Pieta, c’est les petites tranches de vie de ces miséreux lors des visites « amicales » de Kang-Do, l’antihéros. Pour chaque même but, le comportement de ces nantis n’est jamais le même permettant d’observer la nature humaine dans toute sa splendeur.

Toutefois, là où Pieta souffre un peu, c’est dans les scènes d’action (même si rares) car on sent que le film est pénalisé par un manque de budget. En témoigne cette scène où le héros jette un couteau. Mais c’est vraiment faire le pointilleux car sur l’ensemble, le réalisateur réussit à mettre en place une atmosphère assez unique sans oublier la beauté poétique des derniers plans du film. La narration souffre aussi de quelques moments de laisser-aller donnant l’impression de ne pas savoir où aller seulement, c’était sans compter le final.

Conclusion

Pieta est un drame puissant et poignant comme les sud-coréens savent si bien faire. Un voyage dans les bas fonds dont on ne revient pas si aisément.

+ – Lee Jung-Jin
– Min-soo Jo
– les visites pour recouvrer les dettes
– la crudité
– narration semblant parfois se laisser aller
– réalisation bancale par moments
Trophée7/10
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