Critique : À la poursuite de demain

Plombé par son héroïne

Fiche

Titre À la poursuite de demain
Réalisateur Brad Bird
Scénaristes Damon Lindelof, Brad Bird, Jeff Jensen
Acteurs Britt Robertson, George Clooney, Hugh Laurie, Raffey Cassidy, Keegan-Michael Key, Kathryn Hahn, Thomas Robinson, Pierce Gagnon, Judy Greer
Titre original Tomorrowland Date de sortie 20 / 05 / 2015
Pays États-Unis Budget 190 000 000 $
Genre Action, Aventure, Mystère, Science-fiction Durée 2h 10

Casey, une adolescente brillante et optimiste, douée d’une grande curiosité scientifique et Frank, un homme qui fut autrefois un jeune inventeur de génie avant de perdre ses illusions, s’embarquent pour une périlleuse mission. Leur but : découvrir les secrets d’un lieu mystérieux du nom de Tomorrowland, un endroit situé quelque part dans le temps et l’espace, qui ne semble exister que dans leur mémoire commune… Ce qu’ils y feront changera à jamais la face du monde… et leur propre destin !

Critique

De nos jours, en admirant la liste des blockbusters à venir, la remarque qui revient le plus souvent, c’est « Encore une suite/remake/reboot/adaptation, pff. » systématiquement enchaînée avec un « La créativité est morte à Hollywood ! ». À la poursuite de demain est là pour changer ça en proposant d’explorer le monde de demain tout en revenant aux origines du cinéma de Disney avec une aventure résolument optimiste.

Cette nouvelle réalisation de Brad Bird après Mission: Impossible – Protocole fantôme est un film qui sort de nulle part. Il faut dire que même si c’est basé sur une attraction du parc de Walt Disney, à la manière des Pirates des Caraïbes, difficile de savoir où va nous mener l’histoire tant le thème est vaste. Un film de SF ? Un clone d’Harry Potter avec le monde de demain à la place de l’école des sorciers ? Tant de pistes et la bande-annonce en dit si peu.

Comme pour l’illustrer, tout commence d’une manière assez surprenante avec un Frank Walker (George Clooney) qui interpelle le spectateur en mode found footage (ou Sarah Connor dans le parc d’attraction Terminator à Universal Studios pour rester dans le thème) pour faire part des dangers de demain (un point surprenant, car ça ne colle pas du tout avec le discours final comme si c’étaient deux éléments séparés, alors qu’ils se suivent…). Ce dernier commence par raconter son histoire. S’ensuit un flash-back où on découvre un jeune Frank incarné par le charismatique Thomas Robinson (un des seuls plaisirs d’Une famille très moderne). J’ai alors eu l’impression d’être dans un mélange d’Iron Man 2 et Les Aventures de Rocketeer avec un clin d’œil discret à Jurassic Park, le tout en faisant une petite balade dans le manège It’s a Small World (à mon avis, prochainement, on risque d’avoir un paquet de gamins avec un certain pin’s dans ce manège). Au final, c’est un passage assez fun et la promesse d’un joli film d’aventure. Et puis patatras…

Une actrice qui joue dans un dessin animé

Ce patatras porte le nom de Casey Newton (Britt Robertson) qui se mêle au discours de Frank pour raconter sa version censée être plus optimiste. Pour commencer, il faut savoir que je ne peux pas blairer l’actrice Britt Robertson. Je ne l’ai vu que dans une seule série, Under The Dome en l’occurrence, mais je l’avais rapidement trouvé insupportable. Après, je mettais ça sur le compte de son personnage. Mais en fait non… Dans À la poursuite de demain, elle est horrible ! Vous savez, cette fille dans votre classe. Cette intello qui crie trop fort, qui se la pète avec son intelligence, qui se mêle de tout et surtout, qui est sans gêne. Eh bien, imagine-la comme héroïne d’un blockbuster Disney. Un cauchemar ? Ça te donne une idée de ce que j’ai vécu. Le plus drôle, c’est que le personnage de George Clooney la trouve agaçante aussi. Ainsi, j’imagine que c’est le rôle qui demande ça, donc on peut supposer que c’est voulu pour être drôle, sauf que jamais, je n’ai ri (et pourtant, je ne suis pas bien difficile). En voyant Britt jouer Casey, j’ai eu l’impression de voir une actrice parodier un personnage de dessin animé. C’est bien dommage que Shailene Woodley ait décliné le rôle.

Néanmoins, le reste du long-métrage n’est pas à la peine. Déjà, je soulignerai le retour de l’effrayant Rainmaker (Pierce Gagnon) avec quelques centimètres de plus et beaucoup d’humour. Rageant donc que son apparition soit aussi fugace. Pour le reste, le film offre deux séquences d’action plutôt marrantes, la séquence Men In Black dans la boutique et l’assaut de la maison de Frank où on a droit à une version adulte de Maman, j’ai raté l’avion (le plaisir coupable en moins, faut dire qu’on n’a jamais fait mieux que le duo Joe Pesci/Daniel Stern). Malheureusement, avoir droit à ça après Mad Max, désolé, mais j’ai bien du mal à m’emballer.

Un discours positif, mais lourdingue

Pour le reste, l’intrigue la plus intéressante du film reste celle liant Frank et Athena, notamment grâce à sa fin émouvante. Toutefois, elle est finalement assez peu exploitée. À la place, on a le droit à une volonté d’élaborer un discours nous invitant à nous secouer les miches pour sauver le futur au lieu de rester les bras croisés à attendre l’Apocalypse. Seulement, c’est tellement rabâché pendant tout le film que ça finit par sonner comme cette vieille dame qui ne cesse de nous répéter la même chose, au point qu’on a juste envie de faire l’inverse rien que pour la faire chier. Ça doit sûrement fonctionner avec les plus petits (leur cerveau n’est pas une éponge pour rien), mais n’y avait-il pas moyen de faire passer le suppositoire par le bon bout plutôt qu’à l’envers ? Hugh Laurie ? C’est le symbole de ce discours. Un méchant pathétique, tout comme le dernier tiers du film si on excepte la fin de l’intrigue Frank/Athena. D’ailleurs, la ville de demain, ça m’a fait penser à Final Fantasy XIII. Donc niveau inspiration, on ne peut pas dire que ce soit transcendant.

Par Christophe Menat, le , en direct depuis Tomorrowland.

Conclusion

À la poursuite de demain est un blockbuster agaçant à cause de ses défauts trop lourds comme un discours abrutissant et une héroïne m’ayant donné envie de la baffer en permanence. Seulement, sa belle scène d’ouverture, son rythme et ses scènes d’actions permettent de ne pas trop s’ennuyer durant les deux heures dix. Le plus ouf du projet, ça reste tout de même de lire que Brad Bird a refusé de faire Star Wars: Le Réveil de la Force pour ça…

+

  • Le joli flash-back avec Thomas Robinson
  • Sous-intrigue entre Frank et Athena
  • Pas ennuyant pour un sou

  • Morale mal emballée
  • Héroïne insupportable
  • Climax semblant être fait à l’arrache
5/10

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