Fiche
Adaptation de la pièce de théâtre de Larry Kramer | |
Titre | The Normal Heart |
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Réalisateur | Ryan Murphy |
Scénariste | Larry Kramer |
Acteurs | Mark Ruffalo, Taylor Kitsch, Joe Mantello, Julia Roberts, Jim Parsons, Matt Bomer, Alfred Molina, Jonathan Groff, Denis O’Hare, Corey Stoll |
Titre original | – | Date de sortie | 3 juin 2014 (OCS City) |
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Pays | États-Unis | Budget | – |
Genre | Drame | Durée | 2h 12 |
Le film décrit la montée en puissance du virus du sida dans les années 80 et le combat d’un écrivain-activiste, Ned Weeks, fondateur d’un groupe d’aide luttant contre la maladie. |
Critique
S’il est désormais établi qu’HBO est un gigantesque pourvoyeur de séries de qualité, on connaît moins ses téléfilms. L’année dernière, on avait pu découvrir le grand retour de Michael Douglas dans le Soderbergh, Ma vie avec Liberace, où Scott Thorson (Matt Damon) racontait sa vie avec l’excentrique (et très gay) Wladziu Valentino Liberace. Cette année, on continue à parcourir l’histoire des gays en découvrant l’impact de l’arrivé du SIDA à New-York.
Ryan Murphy est le réalisateur de The Normal Heart, mais il est avant tout gay et aussi, le créateur de l’immense série Nip/Tuck sans oublier les non-négligeables Glee et American Horror Story. Cette fois-ci, il s’attaque à la transposition sur écran d’un scénario de Larry Kramer adapté de sa propre pièce de théâtre datant de 1985 (ça date quand même). Le plus surprenant dans ce projet, c’est le casting. Pas mal de grands noms du cinéma : Mark Ruffalo (l’incroyable Hulk), Taylor Kitsch (John Carter), Julia Roberts et Alfred Molina (Docteur Octopus). C’est dans ces cas-là qu’on se rend compte que le regard vers la petite lucarne a changé. Il n’est plus considéré comme un passage dégradant mais comme un moyen de s’affranchir des limites du cinéma sans forcément faire de l’indé.
Néanmoins, après avoir vu The Normal Heart (très joli titre, au passage), c’est presque une évidence tant l’histoire de Ned Weeks (Mark Ruffalo) bouleverse. Au point que les deux heures et des poussières semblent bien trop peu. C’est le seul regret une fois arrivé au générique… Qu’il s’arrête trop tôt. On aurait voulu en voir plus. Néanmoins, le climax est juste sublime et émouvant, il m’a arraché les larmes que j’ai longtemps retenues.
Un gigantesque drame sur le SIDA au niveau de Dallas Buyers Club.
Avant toute chose, il faut souligner la performance exceptionnelle de Mark Ruffalo qui trouve avec Ned Weeks, un de ses meilleurs rôles, si ce n’est le meilleur. Pourtant, il y avait de quoi être effrayé quand on le voit « jouer » au gay durant les premières minutes. Mais la magie nous immole et on finit par oublier… On ne voit plus qu’un homme furieux. Un homme hurlant sa détresse… Et son immense combat pour faire reconnaitre le SIDA aux yeux des autorités. Cette partie est une énorme réussite m’ayant fait découvrir plein de choses. Il fait part à une partie sombre de l’histoire américaine où le gouvernement a fermé les yeux (et les oreilles) devant la maladie. Après tout, il ne s’agissait que d’homosexuels.
En parallèle, c’est aussi l’occasion de vivre une très belle histoire d’amour entre Ned Weeks et Felix Turner (je ne pensais pas pouvoir être ému par une relation gay, comme quoi après La Vie d’Adèle) dont le fameux dénouement m’a arraché les fameuses larmes. Si Mark Ruffalo rivalise avec Matthew McConaughey, Matt Bomer fait de l’ombre à l’autre oscarisé de Dallas Buyers Club, Jared Leto. Deux excellentes performances. The Normal Heart est aussi entrecoupé de bouleversants témoignages comme le monologue imagé de Bruce Niles (Taylor) ou le discours de Tommy Boatwright (Jim Parsons, méconnaissable et foutrement excellent, difficile de voir des traces de son personnage culte, Sheldon). Sans oublier la relation fraternelle difficile entre Ned et Ben (Alfred Molina). Pour parachever le tout, Julia Roberts, une des rares figures féminines du film, en mode Erin Brockovich.
Par Christophe Menat, le .
Conclusion
Je suis sorti de The Normal Heart bouleversé et avec un œil neuf sur l’histoire du SIDA. Un excellent complément à Dallas Buyers Club qui néanmoins n’arrivera jamais à atteindre le succès de ce dernier, héros gay oblige… Un film obligatoire et une nouvelle éclatante réussite signée HBO. Oui, il a largement mérité son Emmy. |
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+ | – Émouvant – Sujet intéressant – Acteurs au sommet de leur forme |
– | – Final abrupt |
9/10 |