Critique : Délivre-nous du mal

L’Exorcisme de Ralph Sarchie

Fiche

D’après le livre Beware the Night écrit par Ralph Sarchie et Lisa Collier Cool
Titre Délivre-nous du mal
Réalisateur Scott Derrickson
Scénaristes Scott Derrickson, Paul Harris Boardman
Acteurs Eric Bana, Edgar Ramírez, Olivia Munn, Chris Coy, Dorian Missick, Sean Harris, Joel McHale
Titre original Deliver Us From Evil Date de sortie 3 / 09 / 2014
Pays États-Unis Budget 30 000 000 $
Genre Horreur, Policier, Thriller Durée 1h 59

La violence et la noirceur, le sergent Ralph Sarchie connaît bien. Flic dans le Bronx, il est chaque jour témoin du pire de la nature humaine. Ce qu’il endure a même fini par affecter sa relation avec sa femme, Jen, et leur petite fille, Christina. Pourtant, rien ne l’avait préparé à l’affaire que lui et son partenaire Butler vont découvrir. Dépassé, Sarchie va devoir s’allier à un prêtre renégat dont la foi a souvent vacillé, qui tente de le convaincre que les horribles événements qui se multiplient sont liés à des possessions démoniaques… Ensemble, le policier et le prêtre accumulent les preuves que le Mal est à l’œuvre, et Sarchie est forcé de remettre en cause tout ce en quoi il a toujours cru pour combattre les puissances occultes qui menacent la ville et sa famille…

Photo du film Délivre-nous du mal réalisé par Scott Derrickson avec Eric Bana
Après l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, voici le mur qui murmurait à l’oreille des hommes.

Critique

Avec Sinister, le réalisateur Scott Derrickson s’est forgé une solide réputation chez moi, déjà que je l’aimais beaucoup pour L’Exorcisme d’Emily Rose. Toutefois, il convient de ne pas oublier qu’il a aussi signé le (très) mauvais remake Le Jour où la Terre s’Arrêta. Mais surtout, il est le futur réalisateur de l’adaptation Marvel Studios, Doctor Strange. Évidemment, je suis très curieux de voir ce que ça va donner et j’aimerais que le réalisateur confirme que Marvel a fait le bon choix. Bref, tous les éléments sont là pour rendre le visionnage de Délivre-nous du mal indispensable pour Marvelll.

La genèse du projet est intrigante : Délivre-nous du mal est adapté d’un livre écrit par Ralph Sarchie et Lisa Collier Cool : Beware the Night. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que le livre, ce n’est pas des conneries. Ralph Sarchie, officier de police du NYPD devenu démonologue, y raconte plusieurs de ses enquêtes paranormales, et ça fait froid dans le dos. Du moins en lisant le synopsis du livre. En effet, on y retrouve pêle-mêle les rituels macabres d’un prêtre Palo Mayombe (religion basée sur des croyances chamaniques africaines mélangées avec des éléments de spiritisme, de magie et de catholicisme), une jeune fille dont l’innocence a été prise par un incube, une maison envahie par l’esprit maléfique d’une jeune mariée soi-disant assassinée au dix-neuvième siècle et un couple qui étaient, littéralement, les voisins de l’enfer. Par contre, Scott Derrickson tient à préciser que ce qui se déroule dans Délivre-nous du mal est presque entièrement inventé : « C’est le vrai Ralph Sarchie, comment il pense, comment il parle, ce qu’il fait, comment il a changé en tant que personne à la suite des choses qu’il a faites. Mais l’histoire principale est fictive, et j’ai dû le faire pour le faire fonctionner comme un film. ».

Et cela se ressent vraiment. Car même si on nous précise une nouvelle fois avant le début du film que les évènements relatés dans le film sont inspirés de l’histoire vraie de Ralph Sarchie, difficile de se montrer pleinement convaincu tant les évènements semblent parfois farfelus. Soit le contraire de Conjuring, film à succès sorti l’année dernière et reposant sur la même idée de départ avec les Warren au lieu de Sarchie.

C’est le vrai Ralph Sarchie, comment il pense, comment il parle, ce qu’il fait, comment il a changé en tant que personne à la suite des choses qu’il a faites. Mais l’histoire principale est fictive, et j’ai dû le faire pour le faire fonctionner comme un film.

Toutefois, on peut difficilement de dire que Délivre-nous du mal est un mauvais film. On se passionne pour ce projet grâce à des acteurs charismatiques notamment Eric Bana dont le duo avec Joel « Community » McHale fait des étincelles (hallucinant débit de vannes à la minute). Surtout la réalisation de Scott Derrickson épate. L’équipe technique qui l’entoure a fait de l’excellent boulot, notamment niveau photographie. Espérons que ce soit d’aussi bonne qualité pour Doctor Strange. D’ailleurs en parlant de ce dernier, l’univers de Délivre-nous du mal rappelle parfois celle de Stephen Strange, à savoir les démons et la lutte contre le Mal. Il ne faut pas chercher plus loin pour savoir pourquoi Marvel a recruté le bonhomme. Par contre, le comparse de Ralph Sarcie, le prêtre Mendoza (Edgar Ramírez), fait beaucoup penser à une autre figure des comics, la légende John Constantine, avec sa manière d’enchainer les clopes et les verres d’alcool. Pour résumer, les personnages du film sont plutôt bien écrits et attachants.

Quant à l’intrigue, elle ressemble aux enquêtes décrites sur le synopsis du livre Beware the Night fusionnées en une seule pour bénéficier d’une histoire plus propice à être raconté linéairement. Ce qui explique qu’elle soit peu crédible : il se passe tellement de choses en si peu de temps qu’on a du mal à croire que ce soit possible (à l’inverse de L’Exorcisme d’Emily Rose qui jouait aussi avec le fantastique, mais avec parcimonie afin de laisser jusqu’au bout le trouble entre l’imaginaire et la réalité). Au moins, on ne se fait pas chier, y a des trucs dégueulasses bien flippants (le Jésus-Christ des chats) et des jump scares (attention, il n’y a rien qui va faire sourciller l’habitué). Comme L’Exorcisme d’Emily Rose, le long-métrage du jour se termine avec un exorcisme. Malheureusement, ce dernier est loin d’être aussi impressionnant. Mais il reste bandant et permet de sortir avec un petit sourire : celui d’avoir vu une série B qui fait ce qu’on lui demande même s’il ne brille pas.

Pour terminer, découvrez le vrai Ralph Sarchie :

Par Christophe Menat, le .

Photo du film Délivre-nous du mal réalisé par Scott Derrickson avec Edgar Ramírez
« Il nous faudrait une plus grosse croix. »

Conclusion

Délivre-nous du mal n’atteint pas le nouveau des deux meilleurs films de Scott Derrickson, mais reste suffisamment attrayant pour qu’on ait envie de vivre l’enquête jusqu’au bout. L’univers démoniaque et la photographie sont de bon augure pour Doctor Strange, la prochaine réalisation de Scott Derrickson.

+ – Photographie
– Personnages attachants
– Les vannes entre Ralph et son collègue
– Trop farfelu pour sembler crédible
– N’a rien de vrai
6/10
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