Critique : Rabbit Hole

Un drame émouvant sur la perte d’un enfant

Réalisation : John Cameron Mitchell (aucun rapport avec le fan d’ET bleus).

Avec Nicole Kidman (celle qui nous fait croire qu’elle veut nous vendre du parfum), Aaron Eckhart (capable de faire dire à un cancereux des poumons que la clope, c’est bon pour la santé), Dianne Wiest, Jon Tenney, Miles Teller et Sandra Oh (sacré bitch asiatique de l’entourage de Grey).

Genre : Drame
Date de sortie : 13 avril 2011
Durée : 1h32

6 nominations (un aux Oscars) dont trois pour le prix de la meilleure actrice (Nicole Kidman).

Becca (Nicole Kidman) et Howie (Aaron Eckhart) ont perdu leur fils, il y a voilà 8 mois. Chacun vit cette perte de façon différente, Becca se coupe du monde et Howie tente d’y revenir.

Un drame intimiste émouvant

Sur un sujet très dur, John Cameron Mitchell nous livre un film étonnamment exempt de tout pathos. Pourquoi « étonnamment » ? Car souvent dans ce genre de film, on en profite pour rajouter de multiples couches afin de forcer le spectateur à pleurer. Rabbit Hole n’est pas de ce type.

Il s’attache avant tout à livrer une vision dénuée d’artifice du drame que vivent Becca et Howie. Pas de flash-back avec le papa qui fait l’avion avec son fils ou la maman qui soigne un bobo. La seule fois où on verra l’être disparu, ce sera au détour d’une séquence où le père visionne une vidéo sur son téléphone portable. Le film en devient tellement plus humain.

La réalisation nous positionne à leurs côtés. On n’entre pas dans leur psyché. On se contente seulement d’assister aux évènements tel un membre de la famille. On suit leurs tentatives de surmonter la perte, leurs questions, leurs colères. Durant tout le film, les deux personnages donnent l’impression d’être des funambules, de véritables bombes à retardement émotionnelles.

Rabbit Hole est un film lent mais jamais chiant, un petit exploit en soi et est doté de scènes marquantes (la scène au supermarché, la vente de la maison, l’accident, le retour dans le monde du travail de Becca). Toutefois, il n’évite pas un processus linéaire assez prévisible (par contre bizarrement, difficile de deviner la fin).

On peut voir aussi au détour d’une scène la bande dessinée dont le film tient son nom. Je l’ai trouvé extrêmement réussie: si elle existait vraiment, j’aimerais bien me la procurer surtout pour l’image finale dont je vous laisse la surprise de découvrir.

Une belle performance des deux acteurs principaux assisté par de bons rôles secondaires

On savait que les deux étaient de très bons acteurs (malgré le faux pas d’Aaron Eckhart dans le film parlant d’une invasion se déroulant à Los Angeles), ils le confirment dans ce film.

Mais ils ne portent pas le film à eux seuls, les seconds rôles juste de maîtrise les aident dans cette tâche. Surtout deux : la mère de Becca (Dianne Wiest) et Jason (Miles Teller).

A noter aussi une excellente scène entre Aaron Eckhart et Sandra Oh lors d’une réunion de parents qui ont perdu leurs enfants.

Rabbit Hole est un film dur, touchant avec des notes d’humour bienvenue. Nicole Kidman et Aaron Eckhart donnent à leurs personnages une dimension humaine très forte.

Sa scène culte : l’accident vu de façon très ponctuelle et au ralenti sublime.

Note : 7/10

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