Fiche
Titre |
La Danza de la Realidad
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Réalisateur | Alejandro Jodorowsky |
Scénariste | Alejandro Jodorowsky |
Acteurs | Brontis Jodorowsky, Pamela Flores, Jeremias Herskovits, Cristóbal Jodorowsky, Adan Jodorowsky |
Titre original | – | Date de sortie | 4 septembre 2013 |
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Pays | Chili | Budget | 3 000 000 $ |
Genre | Biopic | Durée | 2h 10 |
« M’étant séparé de mon moi illusoire, j’ai cherché désespérément un sentier et un sens pour la vie. » Cette phrase définit parfaitement le projet biographique d’Alexandro Jodorowsky : restituer l’incroyable aventure et quête que fut sa vie. Le film est un exercice d’autobiographie imaginaire. Né au Chili en 1929, dans la petite ville de Tocopilla, où le film a été tourné, Alejandro Jodorowsky fut confronté à une éducation très dure et violente, au sein d’une famille déracinée. Bien que les faits et les personnages soient réels, la fiction dépasse la réalité dans un univers poétique où le réalisateur réinvente sa famille et notamment le parcours de son père jusqu’à la rédemption, réconciliation d’un homme et de son enfance. |
Critique
« Ben, putain, c’était spécial ». Voilà en quels termes j’ai résumé le film à ma petite-amie. On ne pouvait pas faire meilleur résumé pour La Danza de la Realidad. Un film qui est avant tout le nouveau long-métrage d’Alejandro Jodorowsky, 84 ans et toute sa tête (heu, pas sûr après avoir vu le film 😛 ).
Jodorowsky, un nom qui ne dira rien à ma génération. D’ailleurs, avant de voir ce film, je n’avais vu aucun de ses films. J’en avais juste entendu parler pour son La Montagne sacrée, considéré par des experts de cinéma comme un chef d’œuvre du 7ème art. C’est surtout le Mad Movie de cet été qui m’a sincèrement donné envie de pénétrer dans son univers. À noter que Mad Movies parle aussi de son projet avorté d’adapter Dune. Un article passionnant. D’ailleurs, ce projet est l’objet d’un documentaire, à la manière de Lost in la Mancha, appelé Jodorowsky’s Dune et qui a été très bien accueilli par la presse lors de sa projection au festival de Cannes.
Alejandro Jodorowsky, 84 ans et toute sa tête (heu, pas sûr après avoir vu le film 😛 ).
Revenons à La Danza de la Realidad, c’est donc avec curiosité que j’entamais mon premier pas chez Jodorowsky et je n’ai pas été déçu du voyage tant ça ne ressemble à rien de connu. Le film s’ouvre avec Jodorowsky, seul face à la caméra, en train de balancer des punchlines étourdissants à propos de l’argent. On se demande où il veut en venir… On n’a pas trop le temps d’approfondir sur la question car nous bifurquons vers un Alejandro jeune (au passage, le film est une autobiographie) forcé par son père à affronter des clowns (sacrément flippants, je les croise dans un couloir, je me barre en hurlant – la faute à King et son Ca).
La suite est presque inracontable sans y passer des heures et des heures, mais je fais essayer de faire bref. Le début est assez space faisant intervenir des estropiés (mais des vrai, pas des made in special effect), des nains, une maman aux obus qui explosent son décolleté et un air proche de la Castafiore (ses dialogues sont tous chantés sur un air d’opéra – surréaliste), un papa fan de Staline et faisant tout pour lui ressembler (joué par le fils du réalisateur), un mendiant qui médite. Autant dire que le casting de La Danza de la Realidad est hors-norme. Pourtant malgré quelques bémols et des jeux d’acteurs parfois approximatifs (le petit est mauvais quand même), l’ensemble impressionne. Surtout Brontis Jodorowsky (le père). Une performance de très haut-niveau, sublimée par son voyage à la Candide de Voltaire.
L’histoire est presque inracontable sans y passer des heures et des heures.
La plus grande découverte du cinéma Jodorowsky, c’est son rapport avec le sexe. Un thème très tabou au cinéma et explosé par le réalisateur franco-chilien. On en voit des pénis dans son film. On se délecte avec le décolleté énorme de la maman d’Alejandro. On va même voir la maman faire pipi sur le papa. Non, je ne déconne pas et en plus, ce n’est même pas simulé. Un truc de taré dans le cinéma actuel. Alejandro Jodorowsky fout un gros pied au cul du cinéma puritain, et ça fait mal ! Le meilleur ? Le père d’Alejandro qui se fait torturer aux couilles (et ce n’est pas montré hors-champ). Par contre, je n’ai pas bien compris pourquoi le réalisateur fait l’impasse sur la violence surtout sur la scène où le père se bat contre des nazis, les coups sont vraiment tocs et on n’essaie même pas de le cacher donc j’imagine que c’est un effet voulu, mais je n’en vois pas l’intérêt. Jusque-là, c’était réaliste (même trop pour certains) et voilà qu’on a des combats dignes d’un guignol.
Pour faire court, La Danza de la Realidad conte une partie (et quelle partie) de l’enfance de sont réalisateur au Chili. Pas franchement inintéressant même si les thèmes abordés restent classiques, leur traitement l’est beaucoup moins comme vous avez pu le voir ci-dessus. On peut tout de même regretter une durée beaucoup trop longue. On commence à regarder notre montre au bout d’un certain moment surtout qu’on ne voit pas trop comment va finir le film.
Conclusion
Film atypique dans le cinéma actuel, La Danza de la Realidad marque par son caractère et son air à envoyer aller se faire foutre le puritanisme du cinéma actuel. Assurément, un grand film d’auteur malgré quelques défauts. Une suite est prévue pour 2014, elle s’appellera Poésie sans fin. |
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+ | – Ne ressemble à rien de connu – Pas de tabou sur le sexe – A la découverte de la Chili |
– | – Long – Quelques ratés – Des acteurs au niveau variable |
7/10 |