Critique : Wolverine : Le combat de l’immortel

Le rônin n’a pas trouvé son maître

Fiche

Adaptation du comic Marvel éponyme sous l’égide de la FOX
Titre
Wolverine : le combat de l’immortel
Réalisateur James Mangold
Scénaristes Mark Bomback, Scott Frank
Acteurs Hugh Jackman, Hiroyuki Sanada, Tao Okamoto, Rila Fukushima, Famke Janssen, Will Yun Lee
Titre original The Wolverine Date de sortie 24 juillet 2013
Pays États-Unis Budget 120 000 000 $
Genre Action, Fantastique Durée 2h16

Logan, l’éternel guerrier marginal, se retrouve au Japon. Là-bas, ses griffes en adamantium se heurteront à l’acier des samouraïs. Logan sera confronté à une figure mystérieuse de son passé, dans une bataille épique qui le changera à jamais.

Critique

Longtemps ce projet a passionné les débats malgré un X-Men Origins: Wolverine catastrophique qualitativement parlant, il faut dire que les noms attachés au projet faisait rêver: Bryan Singer, Guillermo « Pacific Rim » Del Toro et surtout Darren Aronofsky qui a longtemps tenu la corde avant d’abandonner le projet pour ne pas passer trop de temps loin de sa famille à moins que ce ne soit la qualité du scénario ou de la production qui l’ait convaincu de quitter le projet nous laissant avec un rêve inassouvi, voir le génie s’attaquer à un Wolverine ronin. Une période du comic qui a longtemps été considérée comme un des sommets de la carrière du mutant griffu. Tout le long du visionnage, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ce que le film aurait pu être s’il avait été entre les mains d’Aronofsky. Probablement un chef d’œuvre mais on n’en saura jamais.

Malgré tout, difficile de cracher sur James Mangold, réalisateur peut-être pas sexy mais pas dégueulasse du tout, en témoigne son western bandant 3h10 pour Yuma, le complètement fou Identity, le film qui a ressuscité Sylvester Stallone Copland et son chef d’œuvre sur la star Johnny Cash, Walk the Line. On a vu filmographie moins touffue et puis bon, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise surtout que le projet était loin d’emballer le monde donc il pouvait se développer tranquillement.

Wolverine : le combat de l’immortel commence de la meilleure des manières avec le passage le plus impressionnant du film: l’explosion d’une bombe atomique.

Wolverine : le combat de l’immortel (qui n’est pas un crossover avec Conrad « Higlander » MacLeod) commence de la meilleure des manières avec le passage le plus impressionnant du film: l’explosion d’une bombe atomique (non, ce n’est pas Jean Grey qui explose). Malheureusement, il y a déjà un problème qui se pose. Le corps de Logan est déchiqueté par la bombe, l’occasion d’avoir des effets spéciaux de qualité très moyenne (le visage de l’acteur s’incrustant mal au reste) mais surtout un truc qui fait mal niveau crédibilité. Les cheveux de Logan repoussent comme si rien ne s’était passé et sont aussi impeccables qu’avant alors que techniquement, il aurait dû rester un moment chauve comme c’était le cas dans plusieurs épisodes du comic. Le pire, c’est qu’après on nous montre SDF Wolverine avec des cheveux longs donc on ne peut pas sortir l’argument pourri arguant que les cheveux de Logan reste figé dans le temps.

La suite n’est pas mauvaise avec un Logan plein de remords et vivant à l’abri des hommes pour ressasser le souvenir de son grand amour, Jean Grey (merci pour Cyclope, je n’arrive toujours pas à m’en remettre de la manière dont ils ont éjecté le personnage). On découvre même un grizzly bluffant de réalisme sans oublier la petite japonaise bien sexy avec son costume de cosplay, Rila Fukushima incarnant la dangereuse Yukio. Je ne veux pas être méchant avec elle surtout ce que je vais dire va critiquer son physique mais elle m’a fait penser à E.T. en blanc. Voilà, c’est dit, s’il vous plaît ne me jetez pas des pierres, fallait que ça sorte. On s’envole ensuite pour le Japon et là, le film commence à perdre beaucoup en attrait.

Déjà l’histoire d’amour avec Mariko est franchement loin d’être enthousiasmante malgré une excellente Tao Okamoto et l’intrigue est prévisible de bout en bout (comment ne pas deviner le twist final dès les premières pierres de la trame), seules les scènes d’action permettent de sauver l’ensemble avec notamment un combat très réussie sur le toit d’un train mettant au taquet le climax de Mission : Impossible. On peut aussi remarquer qu’ENFIN Wolverine a du sang sur ses griffes lors des combats. Mais bon, pas de quoi non plus tomber dans les pommes, juste du sang séché… Ce n’est pas demain qu’on aura le Wolverine hardcore du comic ou d’X-Force mais l’intention est louable.

L’intrigue est prévisible de bout en bout (comment ne pas deviner le twist final dès les premières pierres de la trame).

Malheureusement, que dire aussi de ses punchlines qui font tombent systématiquement dans l’eau en faisant un gros plat sur le ventre (ça fait mal et c’est moche à voir, on ne peut que seulement ricaner devant l’échec de l’entreprise). Aussi même avec seulement deux heures, le temps parait long, rien ne sortant réellement du lot. Rien sauf la musculature d’Hugh Jackman avec ces veines donnant l’impression d’éclater au mouvement suivant et insufflant à son personnage une rage empathique (merci à Dwayne Johnson pour ses conseils). Quant au côté, va-t-il mourir ou non? C’est aussi prévisible que l’intrigue surtout que la promo sur le nouveau X-Men l’a un peu dévoilé. #EpicFail

Le climax est très décevant et constitue encore un viol caractérisé sur les personnages du comic. Certes le choc n’est pas aussi rude que le Deadpool d’X-Men Origins: Wolverine qui a envoyé de nombreux fans à l’hôpital psychiatrique après la projection et qui a vachement déçu Deadpool himself car le personnage concerné est beaucoup moins emblématique. Avant d’embrayer sur la partie spoiler, je tenais tout de même à préciser que le combat contre la fausse Main (on croyait que les ninjas des photos faisaient de la Main mais en fait non…) est un #EpicFail aussi. C’est juste un remake de Les Dents de la Mer.

C’est le gros reproche à adresser à ce nouveau Wolverine: pas de combats qui sortent du lot pour se mettre au niveau de ses concurrents de l’été (Pacific Rim et Man of Steel. On peut argumenter en disant que le budget n’est pas le même non plus mais on ne demandait pas la lune non plus, juste des combats excitants et vu qu’il n’y a pas de mecs qui volent ou des robots géants, il n’y a rien pour exploser le budget, après tout Hellboy l’a bien fait et il a coûté 28 millions de moins. Bref, aux côtés des mastodontes, le film de James Mangold passerait presque pour un film indépendant. Surtout décevant quand on sait que les passages de Wolverine au Japon sont très souvent l’occasion de voir le mutant affronter à mains griffes nues des hordes de ninjas qui disparaissent à leur mort ne laissant qu’une trainée de gaz sentant le soufre.

Le gros reproche à adresser à ce nouveau Wolverine: pas de combats qui sortent du lot.

Spoiler

Le climax, parlons-en. Bon, je ne vais dire que j’ai été surpris par le twist montrant que c’est Yashida qui contrôle le Samouraï d’Argent, d’ailleurs moyennement convaincant car peu inspiré (on est davantage avec un cousin des Sentinelles/Iron Man que le mutant qui a fait les joies des joueurs dans Marvel vs. Capcom). Il est là le viol du personnage, et en plus quand ce n’est même pas Kenichiro Harada qui le contrôle, on est encore plus déçu. Seul passage marquant de ce climax, ce sont les griffes de Logan qui se coupent sous les coups de l’épée d’adamantium.

Le problème du climax, c’est le déséquilibre niveau force entre le Samouraï et Wolverine. Un déséquilibre tel que le duel ne présente aucun intérêt. Quand est-ce que les scénaristes ou les producteurs ou les réalisateurs vont comprendre qu’un duel n’a d’intérêt que si les personnages sont de force égale (par exemple Pacific Rim/Man of Steel/Avengers/Hellboy/Blade). Si c’est pour voir un nain courir partout afin d’échapper à un géant, on a la TNT pour ça. Un petit point pour la méchante Vipère, bien excitante et au cœur d’une idée visuellement marquante lors de sa mue. Seul problème, son duel est aussi foiré que celui de Logan.

Je n’ai pas non plus compris pourquoi les auteurs ont voulu s’attacher à offrir un univers réaliste, certes ça aurait été efficace avec un Darren Aronofsky à la barre mais avec James Mangold?! En plus, le personnage de Vipère est un peu en déséquilibre par rapport à ce côté réaliste… Le Samouraï d’Argent, je n’en parle même pas. Quoi qu’il en soit, ne manquez pas la scène post-générique qui introduit X-Men : Days of Future Past

Conclusion

Pas vraiment attendu, Wolverine : le combat de l’immortel ne réussit pas à cristalliser les enjeux de son projet (Wolverine en ronin pour un voyage initiatique au Japon) et accouche d’un film qui ne sera ni impressionnant, ni onirique (on réserve ça à Man of Steel) et qui continue à dénaturer l’esprit de ses méchants.

+ – L’impressionnante scène d’ouverture
– Les veines d’Hugh Jackman
– La scène sur le toit du trait
– Tao Okamoto et Rila Fukushima
– Intrigue jamais excitante
– Twist prévisible dès son amorce
– Climax foiré
– Pas de combat grandeur nature entre Wolverine et la « Main »
4/10
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