Critique : Rampart

Voyage au bout de l’enfer… du devoir

Fiche

Titre Rampart
Réalisateur Oren Moverman
Scénaristes James Ellroy, Oren Moverman
Acteurs Woody Harrelson, Robin Wright, Sigourney Weaver, Ice Cube, Ned Beatty, Cynthia Nixon, Anne Heche, Ben Foster, Steve Buscemi
Titre original Date de sortie 3 juillet 2013
Pays États-Unis Budget
Genre Drame, Policier Durée 1h47

L’officier de police Dave Brown est connu depuis toujours pour ses méthodes expéditives et sa tendance à franchir toutes les lignes. Lorsque la vidéo d’une raclée qu’il administre à un suspect se retrouve sur toutes les chaînes de télé, tout le monde se décide à lui faire payer l’addition. Face au scandale qui pourrait mettre en lumière les pratiques douteuses de la police, ce spécialiste des excès en tous genres fera un magnifique exemple…

Rampart Photo
Quand Woody singe Vic.

Critique

Lunettes de soleil posées sur le nez, visage rougi par le soleil, maigreur apparente, veine semblant être sur le point d’éclater et insigne de police brillante. Il n’y a pas à dire, Woody Harrelson en impose sur l’affiche. Un bref regard sur le casting du film fait envie, beaucoup d’ex-stars qu’on a bien envie de retrouver.

Le début fait peur, très peur. On se croit alors devant un The Shield du pauvre, forcément du pauvre car il semble difficile, voir même impossible, de rivaliser avec le charisme et les aventures complètement folles de Vic Mackey. On a donc un flic ripoux (et presque chauve) comme ce n’est pas permis et n’hésitant jamais à avoir recours à la force. Il y a même un background lourd avec un scandale qui éclate autour de l’unité de police Rampart (dont fait partie le héros).

Mais le film prend un virage à 180 degrés pour se détacher du contexte policier et pénétrer dans la psyché d’un flic complètement à l’ouest et dépassé par une nouvelle génération qui le pousse dehors. On peut même parler de cow-boy désuet. Malgré l’excellente performance de Woody Harrelson (rarement mauvais de toute façon), difficile de s’attacher à un connard pareil même si par moments, on est de son côté (le charisme de Woody parle). Dès lors, on suit vaguement les évènements qui se déroulent, n’émergeant uniquement quand Robin Wright (toujours aussi belle à 45 ans) ou Ned Beatty apparaissent à l’écran. Pour faire bref, c’est la descente aux enfers d’un gros looser qui s’aliène tout son entourage.

« Pour faire bref, c’est la descente aux enfers d’un gros looser qui s’aliène tout son entourage. »

Le scénario est signé James Ellroy et ce dernier semble avoir fait de Rampart, un récit presque autobiographique. D’ailleurs, difficile de ne pas voir la ressemblance physique entre Dave Brown, le héros de l’histoire, et James Ellroy. On peut être curieux de voir comment l’auteur a transposé de sa vie dans son personnage mais difficile de s’intéresser plus que ça, Rampart n’offrant rien de plus que les nombreux films du genre. Pire même, il se paye le luxe de conclure son film sans rien achever nous laissant avec un : « tout ça pour ça ».

Pour ma part, j’ai largement préféré le nerveux End of Watch avec Jake Gyllenhaal et Michael Peña ou alors encore plus simple, la série The Shield. Par ailleurs, surprenant de sortir ce film presque un an et demi après la sortie américaine.

Photo du film Rampart réalisé par Oren Moverman avec Woody Harrelson (Dave Brown) et Robin Wright (Linda Fentress)
Une séquence sacrément bandante, merci Robin.

Conclusion

Surprenant (on n’est pas réellement dans un film policier), Rampart vaut surtout pour la performance de Woody Harrelson mais demeure trop superficiel pour mériter plus que ça surtout à cause d’un sentiment de déjà-vu incessant (la faute à Vic).

+ – Woody Harrelson impeccable en enculé
– Robin Wright
– The Shield est passé par là
4/10
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