Critique : Kraven the Hunter

Même si je sais que le film ne va pas me plaire, je ne peux pas m’empêcher d’aller le voir. Curiosité morbide, la même que lorsque l’on ralentit sur l’autoroute pour voir les détails de l’accident.

Avant de commencer la critique, je vais faire un résumé expéditif. Kraven the Hunter (Kraven le Chasseur chez les québécois) est le sixième et dernier (je croise les doigts pour qu’il le reste afin d’arrêter de gâcher les vilains les plus iconiques de Spidey) du SSU (Sony’s Spider-Man Universe), dont il est également le premier film classé R (snif, Venom). Il a été retardé un paquet de fois. Pour l’histoire, il devait sortir à l’origine en janvier 2023. Au box-office, il a fait un joli flop, récoltant 61 millions pour un budget de 110. Voilà, je crois que vous avez toutes les informations. Ah oui, à noter l’absence de scène post-générique.

Ce n’est pas mauvais

Franchement, au vu du résultat final, je m’attendais à pire. La saga Venom est bien plus ratée. Il y a de bons trucs, comme Aaron Taylor-Johnson dans la peau de Kraven et, enfin, un peu de sang. L’histoire se suit sans déplaisir, avec une intrigue classique, des scènes d’action qui tiennent la route et des personnages plutôt amusants. Après, on ne va pas se leurrer, ça reste un film d’action moyen, car sans surprise et avec des effets numériques trop visibles.

Mais je n’ai pas pu m’empêcher d’être agacé tout le long du film. Déjà, faire de Kraven un gentil défenseur des animaux contre les méchants braconniers maltraité par son père. Sans oublier ses origines super-héroïques risibles, car renvoyant à Spider-Man (et, curieusement, Gladiator). En fait, il est dommage d’avoir enlevé tout ce qui faisait le sel du personnage pour le transférer à son père, joué par Russell Crowe. Il aurait été bien plus intéressant de suivre un anti-héros ayant la personnalité du père et le pouvoir du fils (le vrai Kraven, quoi). Au lieu de ça, on a un Punisher animalier à la personnalité lisse, mais aux impressionnants abdos.

Quant au vilain, le Rhino, bof. Autant dans la personnalité du personnage que dans son apparence finale. Je lui ai préféré l’Étranger. On notera aussi les références à Spider-Man, au Daily Bugle et à Miles Warren. Sinon, le frère Kravinoff m’a pris la tête pendant tout le film car je ne voyais pas où je l’avais déjà vu. C’était Fred Hechinger et il jouait l’empereur complètement taré de Gladiator 2 (tiens, encore le gladiateur).