Critique : Le Pacte

Nico, change d’agent please !

 
Fiche

Réalisateur Roger Donaldson (Braquage à l’anglaise, Treize jours)
Scénariste Robert Tannen (Even Money)
Acteurs Nicolas Cage (Ghost Rider, Hell Driver), Guy Pearce (Animal Kingdom), January Jones (Mad Men), Harold Perrineau (Lost), Jennifer Carpenter (Dexter), Xander Berkeley (Faster)
Titre original Seeking Justice
Pays États-Unis Date de sortie 4 janvier 2012
Genre Action, Drame, Thriller Durée 1h35
Budget 30 000 000 $
Il y a des pactes qu’on ne peut renier. Après que sa femme se soit fait violemment agresser, Will Gerard est contacté par une mystérieuse organisation. Face à une police inefficace et incompétente, un groupe de citoyens s’est réuni pour faire respecter la justice. Ils proposent à Will de venger sa femme en éliminant le coupable en échange d’un petit service qu’il devra leur rendre plus tard.
Lorsqu’il comprend que pour effacer sa dette il devra lui aussi tuer un homme, il va réaliser qu’il est pris au piège et que les membres de cette organisation sont implantés à tous les niveaux de la société.

Critique

Il serait temps pour Nicolas Cage d’engager un bon agent qui éviterait de lui refiler des merdes sans cesse. Parce que l’acteur est devenu un boulimique (combien de films depuis 2010 ?), on l’avait vu dans L’Apprenti Sorcier, Hell Driver, Le Dernier des Templiers, Kick Ass, Trespass et on compte dans cette liste, deux daubes absolues.

Cette fois-ci, il s’associe avec la magnifique January Jones et Guy Pearce sous la houlette de Roger Donaldson pourtant auteur des sympathiques Braquage à l’anglaise, La Recrue et Treize Jours. Mais le réalisateur s’est littéralement fourvoyé sur Le Pacte avec une réalisation absolument affreuse ! Hormis deux ou trois bon plans dans une course poursuite (caméra en l’air puis qui zigzague efficacement entre les voitures), les scènes d’action sont littéralement foirées. Je ne sais pas ce qu’il lui est passé par la tête mais Roger Donaldson multiplie les procédés absolument dégueulasses : zoom/dézoom digne d’un court-métrage emballé par un cancre d’une école de cinéma, flash-back moisi faisant limite rire (pourtant le moment n’y prête pas du tout), sans parler de la qualité de l’image désastreuse lors des courses poursuites humaines (visiblement, c’est fait exprès parce que vu la qualité de la caméra sur l’ensemble du long métrage mais là, c’est vraiment foiré, on dirait qu’ils ont chopé un téléphone portable pour pouvoir boucler cette scène parce que la caméra principale est tombée en panne). Autant vous dire que j’ai été très déçu par la réalisation qui foire même les scènes dites « de réflexion », à savoir où le héros murît son plan-de-la-mort-qui-tue avec une mention spéciale à ce travelling avant sur un Nicolas Cage allongé dans la pénombre sur un canapé.

Qui dit mauvaise réalisation dit mauvais film. Car si les acteurs ne bénéficie par d’une réalisation, on aura beau être un des acteurs les plus talentueux du monde, on ne pourra rien faire. Mais si en plus, le script est un tas d’immondice, difficile alors même de rendre le film potable.

Bon ok, la première partie du film est correcte avec une entrée en matière de l’Organisation plutôt réussie. Mais à partir du moment où Nicolas Cage a fini de rendre son « service », le film bifurque vers le film parano avec investigation pour essayer de trouver des preuves pour faire tomber les responsables. Un Ghost Writer en somme mais Le Pacte n’en possède ni la tension, ni le côté parano à couper le souffle, il en est le pendant même pas pauvre mais SDF. On pourrait même citer la série Rubicon qui s’en sortait avec brio.

Bref, à partir de ce moment, le peu de soufflé qui avait réussi à gonfler, explose et Le Pacte nous soumet un rythme digne du battement cardiaque d’une limace. Ça devient incroyablement chiant ! Le héros se disperse et se met sur les pas d’un journaliste décédé pour essayer de retrouver les preuves que ce dernier avait réussi à récolter. Seulement ses poursuivants, l’Organisation donc, ne sont que quatre et ça fait bien peu pour nous foutre une quelconque peur/parano (et en plus, ils semblent particulièrement briller par leurs incompétences). En somme, on se fait bien chier et on attend le dénouement final avec impatience qui arrive après de longues labeurs soumises à Nicolas. Bien sûr, à la fin le méchant fait son speech pour se justifier mais le problème, c’est qu’il s’est tellement ridiculisé auparavant qu’on ne l’écoutait plus depuis belle lurette. Par contre, la toute fin est sympathique.

Spoiler

D’ailleurs ce « service » n’est même pas correctement effectué, alors qu’on pensait que le film allait en profiter pour mettre en abyme la culpabilité d’un saint (ce qu’est Nicolas Cage dans le film), il ne tue même pas le mec. C’est juste un accident, raccourci trop facile qui explose toute la tension et l’ambigüité du film car c’était bien le sujet qu’on attendait. En plus, savoir que le mec est un innocent aurait davantage renforcé cette culpabilité mais au final, tout le monde tue quelqu’un sauf lui, même sa femme le fait.

Conclusion

Le Pacte est une merde, n’ayons pas peur des mots. La réalisation est à vomir, les acteurs semblent plus intéressés par leurs prochains projets que par le film, la sœur de Dexter ne sert à rien (bon, ça ce n’est pas un vrai défaut), le scénario est complètement raté après la première partie. Que reste-t-il à sauver ? Nicolas Cage tout simplement. On n’ose même pas imaginer à quoi aurait pu ressembler le film s’il n’était pas là. Ouf, on a échappé au pire.
+ – l’idée de départ
– Nicolas Cage
– l’exploitation de l’idée de départ
– la réalisation
– zéro rythme
3/10
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