C’est étrange les raccourcis que l’on peut se faire. Comme lorsque l’on discute avec quelqu’un et que l’on passe du tout au tout, sans la moindre chance que la discussion nous ait amené là. Mais également ce genre de raccourci où vous voyez quelque chose et cela vous fait immédiatement penser à autre chose. Ce qui va nous intéresser aujourd’hui, c’est comment un scénariste / réalisateur / producteur, en voyant un film français sympa, mais pas inoubliable, va arriver à élaborer un film d’action à gros budget sur fond de terrorisme international, d’avion de chasse et de gros bras avec un matériau de base aussi éloigné.
Alors, on prend son kit d’espionnage, son énorme flingue et son van pour emmener les enfants au foot le samedi aprèm.
Cette semaine, c’est True Lies.
J’ai épousé Rambo !
True Lies (ou parfois True Lies : Le caméléon en France, parce qu’on est des crétins, on n’arrive pas à comprendre les titres en anglais, alors on rajoute des sous-titres pour faire comprendre mieux le film qu’on regarde gné) est un film américain sorti le 15 juillet 1994 aux USA et le 12 octobre de la même année au pays de Tony Vairelles.
Le film nous narre les aventures de Harry Tasker, officiellement représentant en informatique chiant à mourir, pratiquant le bodybuilding de manière assez assidu visiblement. Mais Harry, attention plot twist : en vrai, c’est un agent secret de la Section Oméga. Mais le style américain, qui s’infiltre, termine sa mission sans accroc et part en balançant des grenades, en faisant du ski et en envoyant des calembours à la vitesse d’un kalachnikov au galop.
Il est l’heureux époux de Helen Tasker, secrétaire juridique, également chiante à mourir, mais victime du syndrome “Si j’enlève mes lunettes, je suis une femme fatale”. Helen, lasse de sa condition de Desperate Housewives, se laisse séduire par un bonimenteur se faisant passer, attention mise en abîme, pour un AGENT SECRET !! Pouah, sont fort ces amerloques. Harry, ne s’en laissant pas compter et bien décidé à ne pas être le dindon d’la farce, décide de se désinscrire de sa séance de bodybuilding de 18h pour filer le malandrin cocufieur en mettant à profit la totalité des outils à sa disposition à savoir les classiques : satellite de la Section Oméga ; force spéciale de la Section Oméga ; salle de torture de la Section Oméga ; sniper sur le toit ; Power Rangers, bombe nucléaire, Gandalf, Superman et tout le toutim. S’ensuit alors une série de quiproquos cocasse, digne du théâtre de boulevard, mais avec des flingues, du body-building et des strings.
Harry Tasker est incarné par Arnold Schwarzenegger, dont j’ai déjà parlé ici, ici et là.
Helen Tasker est interprétée par Jamie Lee Curtis, qui, sauf erreur de ma part, faudra que je demande à mon biographe, est mon premier crush. Véritable icône du cinéma d’horreur, elle est la fille de Janet Leigh, vous savez, celle qui se fait poignarder sous la douche dans Psychose ? C’est la scream queen originelle, à moins que ce ne soit sa mère. En tout cas, c’est de famille !
Laurie Holden dans Halloween bien sûr, mais aussi dans des rôles plus comiques comme dans Un poisson nommé Wanda ou encore Un Fauteuil pour Deux. À noter que c’est également une geek, une vraie et il n’est pas rare de la voir arpenter les allées du Comic Con, souvent déguisée en perso de WoW, son jeu de chevet. Elle a également participé à l’EVO, plus grand tournoi de Street Fighter IV, déguisée en Vega. Elle reste donc mon crush.
Juste un petit clin d’œil à Bill Paxton, une vraie trogne d’Hollywood, qui nous a malheureusement quitté en 2017, au CV long comme un jour sans pain qui incarne l’amant. Fun Fact : il réalise le coup du chapeau en étant le premier acteur à se faire tuer par Alien, Predator et Terminator. Chapeau l’artiste.
Tu vois c’est ça le problème avec les terroristes, ils n’ont aucun respect pour la vie privée des gens.
Le film est mis en scène par James Cameron, dont je m’étonne de ne pas l’avoir encore inscrit à mon tableau de chasse hebdomadaire. Que dire… Le gars commence par un nanar, Piranha 2 et puis après, le festival : il scénarise et met en scène Terminator, il approfondit le mythe du xénomorphe dans Aliens, dévoile son amour pour les grandes profondeurs avec Abyss, réinvente les sfx et le cinéma d’action avec Terminator 2, détruit le box-office avec Titanic, réinvente à nouveau les sfx, tout en pissant sur les cendres encore fumantes du box-office avec Avatar et établit un record de profondeur en descendant à 10 898 m dans la fosse des Mariannes. Le gars est caliente. Il travaille actuellement à la réalisation des 734 nouveaux Avatars qui devraient sortir aux alentours de l’an 3 000.
Alors, c’est valable ?
Quand je vous dis Thierry Lhermitte, vous pensez immédiatement body-building ? James Cameron, oui.
Quand je vous dis Miou-miou, vous pensez immédiatement Femme fatale ? James Cameron, oui.
Pour vous, Michel Boujenah rime avec Bill Paxton ? Pour James Cameron, oui.
Quand vous voyez une course-poursuite en Renault 25, vous pensez à propulser un méchant sur un missile tiré depuis un avion de chasse ? James Cameron, oui.
Après avoir tenté de mettre en scène Spider-Man, James Cameron, fatigué de plonger et de révolutionner tout ce qu’il touche, se dit qu’une comédie familiale un peu légère, ce serait sympa. On lui propose alors le scénario de La Totale, comédie de Claude Zidi et il entreprend de l’adapter à l’américaine. Ce qui est incroyable, c’est que certaines scènes (pas mal même) sont reprises telles quelles (enfin avec du body-building, des strings et des flingues qui tirent plus fort que ceux des Français).
Et force est de constater que d’habitude, les adaptations de films français par les Américains, c’est souvent daubé, mais là, ça fonctionne. Parce qu’il a repris le scénario et l’a réadapté à sa sauce. Parce que le casting est dingue. En en faisant un vrai film d’action typé 90’s. En faisant ce que savent si bien faire les Américains : higher, bigger stronger.
Et puis c’est James Cameron, il n’échoue pas, il n’a pas le temps.
Bisous.