La résurrection Snyder n’a pas eu lieu
Fiche
Titre | Army of the Dead | Titre VO | – |
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Réalisateur | Zack Snyder | Scénaristes | Zack Snyder, Shay Hatten et Joby Harold |
Acteurs | Dave Bautista, Ella Purnell, Omari Hardwick, Garret Dillahunt, Ana de la Reguera, Theo Rossi, Matthias Schweighöfer, Nora Arnezeder, Hiroyuki Sanada, Tig Notaro, Raúl Castillo | ||
Date de sortie | 21 / 05 / 2021 (Netflix) | Durée | 2h 28 |
Genre | Action, Crime, Horreur, Science fiction, Thriller | Budget | 70 000 000 $ |
Après une attaque de zombies à Las Vegas, un groupe de mercenaires tente un pari fou : le braquage le plus spectaculaire de tous les temps… dans la zone de quarantaine.
Critique
Largué, Zack revient vers son ex
Bon, bon, Army of the Dead. Je ne vais pas vous raconter à nouveau les déboires de Zack Snyder avec la Warner et le DCEU, tout ça. J’en ai déjà suffisamment parlé. On en retient juste que pour le petit Zack, DC, c’est terminé. Zacky, un peu dégoûté quand même de s’être fait larguer, revient vers son ex adepte de cannibalisme.
En effet, si on retient souvent 300 comme le premier long-métrage marquant de sa filmographie, il s’est d’abord fait connaître en 2004 avec L’Armée des Morts. Ce qui m’amène à un détail marrant. Army of the Dead se traduit justement par L’Armée des Morts. Ils ont repris le même nom ? Pas du tout. En fait, le titre original du film de 2004 est Dawn of the Dead, soit Le Crépuscule des Morts en français. Bref, le service marketing s’est retrouvé comme un con en ne pouvant traduire le titre… Mais ce n’est pas grave, car Army of the Dead, ça pète la classe.
Y a Army et, surtout, y a Dead !
Une bonne idée ?
Par contre, le film… Ça pète tout de suite moins la classe. À titre personnel, j’étais très curieux de le découvrir, car j’avais une énorme envie (une équivalente à celle que tu as pour uriner après avoir avalé trois litres d’eau) : retrouver le Snyder m’ayant fait rêver durant une période que j’ai traversée avec plein de boutons sur la tronche. Du coup, j’étais vachement déçu au générique final. En toute franchise, j’ai commencé à sentir que les choses puaient au bout d’une demi-heure… Pas à cause de l’odeur de putréfaction dégagée par les morts. Je n’ai pas maté le film en odorama. Non, tout simplement à cause du fait que je m’emmerdais. La liaison parfaite pour parler de la plus grosse faiblesse du Netflix : son scénario.
Ce n’est pas nouveau que Zack Snyder n’a jamais été excellent pour raconter une histoire. Ses premiers films comme 300 et Watchmen étaient excellents, car c’étaient littéralement des décalques des comics. Or, quand on adapte Frank Miller ou Alan Moore, on adapte des maîtres de la narration. Tandis que L’Armée des Morts est non seulement un remake d’un chef d’œuvre de George A. Romero, mais son scénario est écrit par James Gunn. Oui, oui, celui des Gardiens de la Galaxie du MCU.
Narration foutraque
Sur Army of the Dead, on retrouve une des grosses tares du réalisateur souvent cité comme visionnaire. Il fait des films beaucoup trop longs pour ce qu’il a à raconter. Avec deux heures et demie au compteur, son dernier film se perd dans des intrigues secondaires à l’intérêt proche du néant. On sent que Zack Snyder a voulu parler de son expérience avec sa fille Autumn. L’intention est on ne peut plus louable, voir émouvante. Seulement, ça ne fonctionne pas. Dès lors, Army of the Dead semble comme coupé en deux. D’un côté, on a une volonté de faire un drame émouvant sur la relation entre un père et sa fille mais de l’autre côté, un film de zombies fun avec une galerie de personnages secondaires totalement loufoques. Inutile de préciser que le mélange ne prend pas. Surtout en ayant droit à tous les clichés inimaginables du genre. TOUT est balisé du début jusqu’à la fin.
Je pense sincèrement qu’Army of the Dead aurait pu être beaucoup plus fun avec quarante minutes en moins. Comme d’habitude, Snyder en fait beaucoup trop à chaque fois au lieu d’aller à l’essentiel. Or, on le sait plus long ne signifie pas meilleur. Au contraire, ça souligne généralement un manque de maîtrise. Au moins, son passage chez Netflix lui aura permis de livrer son director’s cut directement. Mais quand on voit le résultat, je comprends mieux pourquoi il n’arrive jamais à le faire directement au cinéma.
D’autant plus, ici, t’as des trucs vraiment aberrants. Attention spoilers ! La fille de Bautista se met à la recherche de Geeta alors qu’il reste à peine quelques minutes avant l’arrivée de la bombe atomique. Pire, à la fin, dans l’hélicoptère, Geeta semble avoir disparu. On ne daigne même pas à nous montrer son destin… Sympa. Autre truc, Bly Tanaka dépêche une équipe pour cambrioler un coffre-fort alors que son véritable but est de récupérer une tête d’Alpha. C’était quand même vachement plus simple de dépêcher une équipe réduite. Dernier truc invraisemblable : Vanderohe sort peinard dans une zone hautement radioactive sans trop de dommage…
Viva Las Vegas
Au final, le seul moment valant vraiment le détour, c’est le générique d’ouverture sur Viva Las Vegas résumant ce qui est arrivé à la ville du péché. Zack Snyder y est à son top en déployant une énergie fun et même de l’émotion via un destin tragique. Tout ce que j’attendais du reste du film et qui n’est malheureusement jamais venu.
Terminons sur l’action. Bon, là, c’est la déception. Si ça reste sympa à suivre, il n’y a rien de fou. Juste quelques effets gores sympathiques. Reste la satisfaction de voir Dave Bautista (qui a d’ailleurs refusé de jouer dans The Suicide Squad de James Gunn – la boucle est bouclée – pour Army of the Dead) défoncer des zombies à la chaîne. L’acteur demeure également au top quand il s’agit de montrer sa fragilité. Bref, c’est le seul que je retiens avec le duo comique Vanderohe (Omari Hardwick) et Dieter (Matthias Schweighöfer).
Par Christophe Menat un peu agacé quand Zack fait joujou avec le flou.
Conclusion
J’espérais le retour de maître Snyder. Pas de bol, on retrouve sur Army of the Dead le pire de son cinéma (clichés à la pelle combinés à une narration non maîtrisée, le tout avec une durée hallucinante pour ce qu’il y a à raconter) sans ses grosses qualités (l’action est sympathique, mais sans plus, et le visuel demeure correct quand Zack Snyder ne s’amuse pas à jouer avec le flou). Au final, seul le génial générique d’ouverture vaut vraiment le détour. |
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5/10 |