Les enfants ont leur Game of Thrones
Fiche
Titre | Dark Crystal : Le temps de la résistance | Titre VO | The Dark Crystal: Age of Resistance |
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Créateurs | Jeffrey Addiss, Will Matthew | ||
Réalisateur | Louis Leterrier | ||
Voix (VO) | Taron Egerton, Anya Taylor-Joy, Nathalie Emmanuel, Eddie Izzard, Toby Jones, Lena Headey, Alicia Vikander, Hannah John-Kamen, Natalie Dormer, Mark Strong, Helena Bonham Carter, Simon Pegg, Awkwafina, Jason Isaacs, Benedict Wong, Andy Samberg, Keegan-Michael Key, Mark Hamill, Bill Hader, Sigourney Weaver | ||
Saison | 1 | Nombre d’épisodes | 10 |
Date de sortie | 30 / 08 / 2019 | Durée | 46–61 mn |
Genre | Aventure, Drame, Famille, Fantastique, Science fiction | Chaîne | Netflix |
Alors que des seigneurs assoiffés de pouvoir épuisent toute vie de la planète Thra, un groupe de courageux Gelflings unissent leurs forces pour repousser les ténèbres. |
Critique
À l’origine, il y avait un film culte
Qu’est-ce que j’ai retenu du film de marionnettes, Dark Crystal de Jim Henson et Frank Oz sorti en 1982 ? Pas grand-chose. Quand j’y repense, c’est un mélange de fantasme et de déception qui prédomine. En effet, j’avais longtemps bavé sur ce film introuvable durant mon enfance. À force de lire des magazines qui en parlaient comme d’un chef d’œuvre, je m’imaginais une aventure épique culte. Comme on dit, puissante est l’imagination d’un enfant.
Finalement, à l’aube de mes vingt ans, le Blu-ray était sorti. Sans hésiter, je me le suis procuré puis c’est le trou noir. Pourtant, je ne me suis pas bourré la gueule avant de le regarder. Tout ce dont je me souviens du visionnage, c’est d’avoir été vachement déçu une fois le film terminé. Genre, « ouais, c’était bien la peine de fantasmer pendant toutes ces années ».
Netflix lance la préquelle en série
Dès lors, quand une série made in Netflix a été annoncée, je n’étais ni chaud, ni froid. Toutefois, j’ai été refroidi quand j’ai appris que c’était une préquelle. Quel intérêt si on connait la fin ? Ok, il y a le voyage, mais ce n’est pas pareil. Malgré tout, quand elle est sortie sur la plate-forme, j’ai eu comme une réminiscence de toutes ces années à fantasmer et ça m’a bien donné envie de lui laisser sa chance. En plus, visuellement, c’est joli.
Les premiers épisodes m’ont sacrément donné envie de laisser tomber. D’accord, c’est bien foutu. Les décors sont magnifiques. Les marionnettes sont fascinantes. L’univers riche et varié. Mais bordel quoi, c’est des marionnettes. Je n’ai plus cinq ans. Et encore, je ne me rappelle pas avoir été fasciné par des marionnettes sinon celles de Bonne nuit les petits ou, pour une tout autre raison, celle des Feebles de Peter Jackson.
Quand on cumule avec un univers enfantin, ça fait beaucoup. Bref, plusieurs fois, j’ai été à deux doigts de lâcher. Mais un je-ne-sais-quoi me retenait. Finalement, l’intelligence du récit a fini par me séduire. J’avais parlé d’univers enfantin. Eh ben, figurez-vous, que plus on progresse dans l’histoire, plus on se rend compte que les choses sont plus sombres qu’il y parait au premier abord.
Série pas si enfantine
Si on pouvait qualifier Le Royaume de Ga’hoole de Seigneur des Anneaux pour les enfants, Dark Crystal : Le temps de la résistance est pratiquement leur Game of Thrones. Il y a du bon suspense, des rebondissements prenants pour ne pas dire mortels et une belle galerie de personnages. Au début, c’est comme avec la série HBO, j’ai galéré pour identifier tout le monde, mais au bout de quelques épisodes, j’ai fini par tous les connaître.
Sympathique également de retrouver à la réalisation des dix épisodes, le parisien Louis Leterrier que j’avais perdu de vue depuis trois ans. Plus précisément, depuis le curieux Grimsby: Agent trop spécial sorti en 2016. Je pensais que ce film avait enterré sa carrière pourtant pas dégueulasse entre Le transporteur, L’Incroyable Hulk, Le Choc des Titans et Insaisissables. En fait, c’est juste qu’il a été occupé pendant trois ans à réaliser les dix épisodes de Dark Crystal : Le temps de la résistance. C’est dire l’ampleur de la tâche. C’est pour ça que nous ne sommes pas prêts d’avoir une deuxième saison.
Le documentaire
Passage obligatoire avant d’en finir avec Dark Crystal : Le temps de la résistance. Le visionnage de L’appel du cristal – Le making-of de Dark Crystal. Franchement, c’est un gros kif qui m’a rappelé les plus belles heures des DVD où on pouvait trouver des making-of vraiment géniaux permettant de découvrir l’envers du décor. En proposant L’appel du cristal, Netflix offre un cadeau supplémentaire. Et pas un cadeau pourri genre le pull tricoté par mamie pour Noël. Bref, c’est un making-of passionnant qui revient sur le projet de sa genèse avec une tentative de mêler des images de synthèse et marionnettes (!!!) jusqu’à sa conclusion.
Le film (again)
J’ai vérifié vite fait et j’ai vu que le film (l’épilogue de la série donc) était aussi disponible sur Netflix. Ben tiens, si je me le refaisais ? Surtout, ça me permettrait de me rappeler (satané trou noir) ce qui arrive à la fin de toute cette histoire. Eh bien, voir le film après avoir vu la série, ça change pas mal de choses. Pas mal de personnages, surtout les Skeksès gagnent en profondeur (et en mocheté – qu’ils sont flippants). Par contre, le Général ? WTF ? C’est amusant aussi de constater l’évolution technique. Malgré tout, le long-métrage de Jim Henson et Frank Oz demeure toujours aussi efficace. On peut juste regretter que les visages des héros Gelfling soient peu expressifs, mais c’est tout.
Par Christophe Menat qui se dit qu’il a bien fait d’insister.
Conclusion
J’avais tellement fantasmé sur le film Dark Crystal que, malgré la déception quand je l’ai enfin vu, j’avais envie de laisser sa chance à la série préquelle Dark Crystal : Le temps de la résistance produite par Netflix. Après un début poussif, la saga finit par prendre ses aises et déploie une intrigue captivante dans un univers très riche. Reste le fait que ce soit des marionnettes. Au début, j’ai eu un peu de mal, mais finalement, je suis rentré dans le jeu. |
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8/10 |