L’enfer selon Christopher Smith
Écrit et réalisé par Christopher Smith (Creep, Severance, Black Death) avec Melissa George (30 jours de nuit, Grey’s Anatomy), Joshua McIvor, Jack Taylor, Liam Hemsworth (Prédictions, The Last Song), Rachael Carpani, Henry Nixon (Sleeping Beauty) et Michael Dorman (Sleeping Beauty)
Long-métrage américain
Genre : Drame, Épouvante, Mystère, Thriller
Durée : 1h39
Date de sortie DVD/Blu-ray : 14 juin 2011
Langues : Français et Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Suppléments : Making-of (45 mn) et bandes annonces
Perdus dans le triangle des Bermudes, les passagers d’un bateau chavirent et rejoignent un mystérieux navire abandonné. A bord, ils devront combattre leur côté sombre.
La critique
Quand on regarde Triangle, difficile de ne pas penser à Cube tellement les deux films usent des mêmes procédés pour happer l’attention du spectateur et en plus, ils ont tous les deux des noms de figures géométriques (si ce n’est pas la classe ça). Mais à la différence de Cube qui joue sur une unité de lieu très restreint (on ne sortira jamais du cube), Triangle se déroule dans un paquebot aux dimensions épiques et dont la puissance malsaine de ses couloirs ne renieraient en rien celui de l’hôtel Overlook (Shining). On pourrait assimiler le paquebot à un monstre mécanique et froid directement craché par les créatures les plus maléfiques de notre monde. Donc un gros point fort pour les décors.
Ce genre de film à petit budget repose en grande partie sur son scénario. Ici, il s’agit d’un truc bien tordu et ô combien fun. Malheureusement sans m’épancher sur les teneurs (je vous conseille d’éviter tout site qui spoile sinon ça va vous gâcher le film), on repérera quelques incohérences même si on peut les compléter en faisant appel à notre imagination. C’est ça la grande force de Triangle, c’est de ne pas donner toutes les réponses nous forçant à y réfléchir bien après la séance. Je mets ma réflexion dans la partie Spoiler en dessous et vous devez impérativement la sauter si vous n’avez pas vu le film.Spoiler
Déjà grosse première incohérence que je n’arrive pas à m’expliquer, le fait qu’il existe des Jess alternatif qui peuvent coexister dans le même univers mais admettons car chacune des rencontres suivent un chemin linéaire et cyclique immuable. Mais dès lors, que se passe-t-il quand des modifications ont lieu ? Le chemin linéaire devrait techniquement être rompu… Par exemple quand Jess empêche le Jess de son passé d’être étouffée par le grand balaise. Que devient le Jess de son passé ? Et il y a plein d’autres exemples comme le Jess qui se fait shooter la tête. La solution que j’en tire mais je la trouve très faible, c’est qu’il existe des Jess « qui ne servent à rien », qui sont là pour remplir les trous laissés par la Jess « originelle » – c’est à dire l’héroïne du film car par exemple on voit bien qu’il existe deux scénarios qui se répètent à l’infini dans le théâtre : un où le couple meurt et l’autre où Jess sauve le couple. Du coup, le cauchemar se répète à l’infini sans possibilité de le modifier même si Jess/le spectateur le croit.
Deuxième incohérence : la fin ? Pour quelle raison, Jess revient-elle sur le Triangle ? Deux solutions : soit pour se punir de ne pas avoir réussi à sauver son fils mais ça n’expliquerait pas pourquoi elle ne se souvient pas au début du film… Elle dit juste avoir une impression de déjà vu et on voit bien qu’elle est mal à l’aise. Du coup, je penche pour la solution de la perte de mémoire sélective comme si le Diable la manipulait pour qu’elle soit forcée à revivre ce cauchemar pour l’éternité. J’aime beaucoup cette hypothèse car elle fait appel directement à l’enfer. Jess est alors une âme damnée à revivre ce cauchemar pour l’éternité – elle subirait la mort de son fils jusqu’à la fin des temps. On pourrait même associer le Diable à cette mouette présent au début et à la fin du film. C’est cette même mouette qui scelle le destin fatal de Jess en se jetant sur le pare-brise de la voiture.
Le blu-ray
Le blu-ray est une perle techniquement parlant que ce soit l’image ou le son, tout sera mis à contribution pour bénéficier d’une expérience cinématographique réussie.
Par contre, ça pèche un petit peu niveau bonus. Seul un making-of de 45 minutes toutefois il se révèle intéressant donc on pardonnera le manque.
Notons un packaging original avec une couverture sympathique et un blu-ray rouge sang.
Un petit bijou d’épouvante reposant sur une très belle idée directement inspirée de la mythologie grecque. On pourra lui reprocher quelques incohérences.
Sa scène culte : le plan où on voit les multiples rousses abandonnées à leur mort.
Note : 7/10
Un film à acheter en blu-ray.
Image : 9/10
Son : 9/10
Bonus : 6/10