Critique : San Andreas

Le film catastrophe pour les nuls

Fiche

Titre San Andreas
Réalisateur Brad Peyton
Scénariste Carlton Cuse
Acteurs Dwayne Johnson, Carla Gugino, Alexandra Daddario, Ioan Gruffudd, Paul Giamatti
Titre original Date de sortie 27 / 05 / 2015
Pays États-Unis Budget 110 000 000 $
Genre Action, Drame, Thriller Durée 1h 54

Lorsque la tristement célèbre Faille de San Andreas finit par s’ouvrir, et par provoquer un séisme de magnitude 9 en Californie, un pilote d’hélicoptère de secours en montagne et la femme dont il s’est séparé quittent Los Angeles pour San Francisco dans l’espoir de sauver leur fille unique. Alors qu’ils s’engagent dans ce dangereux périple vers le nord de l’État, pensant que le pire est bientôt derrière eux, ils ne tardent pas à comprendre que la réalité est bien plus effroyable encore…

Photo du film San Andreas réalisé par Brad Peyton avec Dwayne Johnson et Carla Gugino
« Hé, la faille de San Andreas, je t’préviens, je laisse ma caisse, là. Tu peux péter tout ce que tu veux, mais tu ne touches pas à ma caisse ! The Rock a parlé. » Voilà, comment les emmerdes commencent.

Critique

Elle remonte, la dernière fois que j’ai vu un film catastrophe. C’était en 2009 avec le très moyen 2012 de Roland Emmerich et avant ça, c’était Le Jour d’après, toujours du même réalisateur et toujours aussi moyen. Du coup, à l’ère des super-héros, San Andreas se place sur un créneau déserté. Un peu d’originalité donc ?

Même si les films catastrophes se font désormais très rare à l’échelle hollywoodienne, difficile de ne pas avoir un sentiment de déjà vu permanent avec San Andreas. Tous les clichés possibles y passent. Absolument tous. Comme si le scénariste Carlton Cuse, en panne d’inspiration, s’est décidé à regarder tous les anciens films du genre pour en récupérer les points les plus emblématiques. Ainsi, on a droit à un héros bad ass qui s’est séparé de sa femme, une femme désormais en couple avec un beau gosse pété de thunes (et pour le coup, ex-membre du quatuor Les Quatre Fantastiques). Évidemment, ce dernier s’avère être un lâche au premier tremblement de terre venu.

Mon papa à moi

De quoi procurer une occasion parfaite au couple pour se retrouver. Le tout avec leur jeune fille esseulée en pleine catastrophe qui suit assidûment les conseils de son père pour essayer de s’en sortir (« Mon papa m’a appris à regarder les trousses de secours dans les camions de pompier. », « Mon papa m’a appris qu’il y avait une fréquence radio réservée aux secouristes. », « mon papa m’a appris… et patati et patata. ») et retrouver ses parents.

D’ailleurs en parlant de la jeune fille incarnée par Alexandra Daddario. Je me suis bien marré à voir l’actrice jouer à l’adolescente sainte nitouche. D’un, parce qu’elle a 28 balais, soit 14 ans de moins que son père dans le film, et de deux, parce que je l’ai vu jouer dans True Detective et … Ça se passe de commentaire.

Photo de True Detective avec Alexandra Daddario
La température monte, monte…

Il n’empêche que pour l’homme que je suis, Alexandra Daddario est un délice à regarder. Déjà, elle a des yeux de malade et on peut adjoindre le même superlatif à son balcon. Donc excellent choix de casting et j’ai pu aisément fermer les yeux sur la différence d’âge avec son « père ».

Quand un roc affronte une faille

Pour le reste, Dwayne Johnson nous fait une Maggie, c’est-à-dire, essayer de sortir de son carcan de super-héros « humain » pour nous toucher via une sous-intrigue impliquant un horrible drame. Il a presque réussi sur moi durant un émouvant monologue, mais désolé, Terminator est déjà passé par là. Après, si on enlève tous les clichés, l’histoire reste désespérément creuse malgré une tentative mignonnette d’instaurer une love story et d’ajouter un gamin dans le lot pour faire quelques blagues. L’un des problèmes les plus agaçants de San Andreas est qu’il surabuse du fameux « le héros s’en sort à un poil de cul près » censé amener de la tension. La première fois, ok. La deuxième fois, un peu moins. Puis finalement, on finit par être totalement immunisé de toute tension. Ça me fait penser à un autre cliché : le « meilleur ami qui meurt héroïquement au début du film ».

Quant à la scène d’ouverture, si elle est plutôt pas mal et en plus, on peut compter sur la présence de Colton « Arsenal » Haynes, je comprends mieux pourquoi il a déserté la série Arrow, elle offre des images de synthèse dégueulasses qui font peur pour la suite. Finalement, le niveau est inégal, mais l’aspect jouissif est là. On prend un pied monstrueux à voir la Californie (surtout San Francisco) sombrer. Car il est là, l’objectif numéro un du film : proposer des destructions spectaculaires. Sur ce point, c’est assez réussi, malgré quelques trucs franchement limites comme le fameux bateau qui arrive à grimper un tsunami de front… De plus, le tremblement de terre ne se limite pas seulement au début du film, mais rythme l’ensemble du long-métrage, ce qui permet d’éviter une deuxième partie soporifique comme pour Le jour d’après. Même si au final, deux heures, c’est beaucoup trop long.

Par Christophe Menat, le , en direct depuis la Californie.

Photo du film San Andreas réalisé par Brad Peyton avec Dwayne Johnson
Si on se fie à la jurisprudence Armageddon, c’est le chauve qui meurt. Seul problème, il y en a trois, là !

Conclusion

San Andreas réussit son objectif premier : tout faire péter pour offrir des images spectaculaires (même si la qualité des effets spéciaux est, pour le coup, assez inégale). Dommage que le scénario ne soit qu’un ramassis de clichés à peine sauvé par un Dwayne Johnson visiblement motivé et les yeux et le tour de poitrine d’Alexandra Daddario. Tout de même, je me suis demandé ce que Paul Giamatti foutait là et maintenant, j’ai envie de ressortir Armageddon.

+

  • Spectaculaire
  • Alexandra Daddario et ses atouts de charme
  • Dwayne Johnson, à fond dedans

  • Scénario catastrophique, mais pas dans le bon sens
  • Trop long
  • Images de synthèse inégales
4/10
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