Critique : Supergirl – S1E1 « Pilot »

Un S sans trop d’espoir

Fiche

D’après le comic de DC
Titre
Supergirl
Créateur Andrew Kreisberg
Acteurs Melissa Benoist, Jeremy Jordan, Mehcad Brooks, Calista Flockhart, David Harewood, Chyler Leigh
Titre original Saison 1
Pays États-Unis Épisode 1
Genre Action, Aventure, Comédie, Drame, Science-fiction Format 42 mn
Diffusion d’origine 11 / 2015 Chaînes CBS

Les aventures de Kara Zor-El, la cousine de Superman, alias Supergirl. A 24 ans, après seulement 4 années passées sur Terre, la jeune femme se sent impuissante face à ses pouvoirs extraordinaires qu’on lui a appris à ne pas utiliser. Mais un désastre inattendu va la forcer à le faire et c’est ainsi qu’elle commence à aider les habitants de sa ville qui ne tardent pas à la surnommer « Supergirl »…

Photo de l'épisode pilote de la série Supergirl
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Critique

Comme pour The Flash, l’épisode pilote de la nouvelle série à venir, Supergirl, a fuité sur le net. Par contre, difficile d’imaginer qu’il s’agisse d’une fuite non voulue, car d’un, elle a lieu presque au même moment que celle de l’épisode pilote de The Flash l’année dernière et de deux, la qualité est vraiment belle (on a carrément du 1080p). Au contraire, on peut y voir une astucieuse stratégie marketing pour embarquer un maximum de spectateurs avant la première de la série. En effet, quoi de mieux pour toucher le plus de monde possible que de proposer le premier épisode gratuitement sur le net ? Le fait de l’avoir six mois avant la sortie permet de disposer d’un laps de temps suffisamment élevé pour que chacun ait le temps de le voir. Le tout permet aussi d’essayer d’effacer les retours moyens, pour ne pas dire désastreux, de la bande-annonce de six minutes.

Ce qui frappe d’emblée en regardant cet épisode, c’est la qualité des effets spéciaux. On s’approche du niveau de la série Marvel, Les Agents du SHIELD. Ce n’est certes pas les plus beaux effets spéciaux du monde (le cinéma a encore une avance considérable), mais ça reste tout de même suffisamment sympathique et parfois même impressionnant comme le passage où Supergirl porte un avion ou son premier combat contre un méta-humain. Il ne faut donc pas s’étonner d’apprendre que cet épisode a coûté 14 millions de dollars.

Berlanti, l’homme qui valait trois séries DC

Derrière cette production, on retrouve Greg Berlanti. Un homme pas inconnu des fans de comic, car il est un producteur prolifique pour l’univers DC à la télévision et même au cinéma, vu qu’il a écrit et produit le Green Lantern de Martin Campbell. Par contre, vu la qualité de ce dernier, on a plutôt envie de l’oublier, mais mine de rien, ce Green Lantern-là peut être considéré comme une version bêta des séries Berlanti. Par la suite, il a eu plus de flair avec ses shows pour The CW : Arrow et The Flash. Attention, Supergirl ne semble pas faire partie du même univers, car cette fois-ci, c’est la CBS, le diffuseur. Néanmoins, via quelques interviews, Berlanti laisse espérer un possible futur crossover.

Si on a déjà vu un des shows estampillés Berlanti, on ne sera pas surpris par Supergirl, car il n’y a rien, mais vraiment rien, d’original sinon le côté girly. Dès l’épisode pilote, on retrouve les mêmes formules : une super-héroïne, l’ami amoureux (ou pour faire plus simple, la Felicity, avec d’ailleurs les mêmes facilités : génie informatique permettant de hacker un peu tout), le mentor (le Harrison Wells), le personnage excentrique (le Cisco). Non, vraiment aucune surprise. Néanmoins, j’ai apprécié le clin d’œil avec les parents adoptifs de Kara (Supergirl) incarnés par Dean Cain (le Superman de Loïs et Clark), qui a pas mal grossi en passant, et Helen Slater (la Supergirl du film de 1984). De plus, les origines de Supergirl sont rapidement bouclées donnant ainsi un rythme assez agréable. Les quarante minutes passent sans avoir besoin d’un digestif.

Le diable s’habille en bleu et rouge

Le ton se rapproche beaucoup de la série The Flash, avec une touche girly incarnée par une Melissa Benoist extravagante et cumulant tous les clichés de l’héroïne d’une série pour filles tout en lorgnant sur Le diable s’habille en Prada. Heureusement, sa bouille très mignonne me conquiert. Malgré tout, j’ai bien du mal à trouver ce quelque chose qui pourrait me donner envie de continuer la série tant il n’y a rien d’excitant. Et visiblement, il ne faudra pas compter sur l’intrigue en tache de fond qui nous ressert un général Zod au féminin. J’ai eu l’impression de revoir Man of Steel et dans une moindre mesure, Smallville. En fait, je crois bien qu’il y a quelque chose qui va me faire continuer : ma copine qui a l’air conquise. Faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on a une super-héroïne en tête d’affiche.

Néanmoins, parmi les défauts, le pire reste sans doute que la série ne semble même pas s’intéresser à ces histoires d’identités secrètes. Par exemple ? Le prénom de Kara. Même si ce n’est pas un prénom terrien, Kara le garde quand même au civil. J’ai lu dans un forum le commentaire de quelqu’un qui se marrait en imaginant que Clark garde son prénom kryptonien, du style Kal Kent. Niveau discrétion… De plus, il est fort pitoyable qu’à l’aube du 21ème siècle, des lunettes suffisent encore pour masquer l’identité secrète de Kara… Au moins, le Superman de Dean Cain faisait l’effort de changer de coiffure (tu me diras qu’à la ville, Kara attache ses cheveux). Après, on passe évidemment les artifices ridicules comme Superman qui utilise Jimmy Olsen pour discuter avec sa cousine au lieu de le faire directement ou encore un monde où Superman est l’unique super-héros et Kara qui considère qu’il n’a pas besoin d’aide… Euh, six milliards d’individus à aider en même temps… Un coup de main de temps en temps n’aurait pas fait de mal. On peut ajouter que le métier de Kara fait un peu pitié par rapport à ses capacités. Si le journalisme correspond parfait à l’idéal de Superman, être la boniche d’un gourou médiatique… On pouvait imaginer meilleur usage de ses pouvoirs.

Par Christophe Menat, le .

Photo de l'épisode pilote de la série Supergirl
Dis donc, Jimmy Olsen a pris (beaucoup) de produits dopants.

Conclusion

Un épisode pilote qui laisse envisager de meilleures choses que sa bande-annonce, même si bizarrement, cette dernière montrait déjà pratiquement tout. Toutefois, j’ai bien du mal à imaginer que la série va réussir à tenir la cadence toute la saison, car ce qui fait aussi l’intérêt de cet épisode pilote, c’est le rythme et la générosité des effets spéciaux. Or, ces deux points ne tiennent que rarement sur une saison complète. De plus, Supergirl offre déjà une flopée de défauts digne d’une production Berlanti… et même plus.

+

  • Melissa Benoist est attachiante
  • Générosité des effets spéciaux
  • Rythme

  • Melissa Benoist est attachiante
  • Tous les défauts d’un show Berlanti sont là
5/10
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