Critique : Pitch Perfect 2

Pitch Perfect 2 ? Mais euh, ils n’ont même pas sorti le premier en France ? En fait si, mais sous le titre The Hit Girls. Une traduction visiblement pourrave vu que les génies du marketing sont revenus en arrière. Sinon Pitch Perfect, c’est l’un de ces films à gros succès surprise (budget de 17 millions et boum, 113 millions dans les caisses). En faisant les comptes, les banquiers du studio ont dû ensuite descendre dans la rue afin de militer pour la mise en route d’une suite. Trois ans plus tard, la voici. Alors, la formule du premier fait-elle toujours autant de ravages ?

Cette suite est réalisée par Elizabeth Banks qui en profite aussi pour signer sa première réalisation, son sketch dans My Movie Project, je n’en parle pas tant l’ensemble du long-métrage est honteux. Au final, techniquement, c’est solide (en même temps, le budget a été multiplié par 3 et les techniciens à Hollywood sont vraiment bons), mais il n’y a rien d’extraordinaire. Après, ça étonne qui ? De toute façon, l’intérêt n’est pas là.

Bella Balboa

Au niveau de l’histoire, ça sonne comme une suite à la Rocky. Finie, la confrontation sur le territoire américain. Cette fois-ci, l’ennemi est Allemand. DAS Sound Machine. Comme Ivan Drago, j’ai bien kiffé le groupe (leur leader est fascinant, elle est à la fois moche et belle), au point même d’espérer plus d’apparitions du groupe. Faut dire que leurs chorégraphies et chants a capella mettent la barre très haute jusqu’à rendre ceux des Bellas assez fades. Pour le reste, pas grand-chose à signaler. Du classique sur toute la ligne : on reprend les mêmes et on les fait évoluer (légèrement, hein, faut pas trop faire bouger les choses, sinon on risque de bouleverser la formule gagnante).

Niveau blagues, cette suite marche beaucoup moins bien sauf pour les répliques du duo de commentateurs Banks/Higgins, toujours aussi acerbes. Révélation de Pitch Perfect premier du nom, Rebel Wilson, vampirise l’écran et ne laisse plus que des miettes à sa co-star Anna Kendrick. De toute façon, cette dernière est au cœur d’une sous-intrigue peu intéressante et est aussi impliquée que Depardieu à l’idée de boire de l’eau. Toutefois, Rebel Wilson peine à renouveler son jeu et commence à devenir prévisible. C’était marrant la première fois, moins la seconde et je n’ose l’imaginer sur un éventuel troisième opus qui devrait se faire si celui-ci cartonne. Le plus embêtant, c’est que les seconds rôles passent totalement à la trappe et ne servent plus que de faire-valoir. Je ne me rappelle plus si c’était déjà le cas dans l’épisode précédent, mais là, c’est franchement dommage surtout vu leurs potentiels. Pourquoi donc ne pas avoir essayé d’harmoniser le groupe ?

Seule véritable éclaircie de cette suite, Hailee Steinfeld. La jeune fille avide de vengeance de True Grit a bien grandi et est devenue très mignonne. Elle est amusante avec son jeu tout en dérision dont devrait s’inspirer certains (oui Anna, je parle de toi).