Les chroniques de Coolson : Starship Troopers (1997)

1997. Une bien belle année pour les nanars de toutes sortes. On a pu découvrir, pêle-mêle, une brochette de film oscillant du moyen, au nanar voire au gros navet bien dégoulinant. Une rapide liste non exhaustive à l’aide d’une liste séparée par une succession de symboles, souvent sous forme de pastilles ou puces, qui permettent de détailler une liste non hiérarchisée.

  • Steel, chef d’œuvre de super héroïsme avec Shaquille O’Neal, bien meilleur aux Lakers qu’au cinoche.
  • Batman & Robin, que j’ai déjà abordé, je n’en dirais pas plus (prononcer paplu).
  • Le rocambolesque Mortal Kombat : Destruction finale, qui aura l’outrecuidance de voir Christophe Lambert quitter le bateau pour la petite perle que sera Beowulf.
  • Speed 2, sans Keanu Reeves, sans talent, sans rien du tout.
  • Postman, le délire egotrip de Kevin Costner qui ne dupera personne une seconde fois après Waterworld.

J’arrête là, je pourrais écrire un bouquin entier avec les films sortis cette année-là. Mais bien entendu, tout ceci à un but. De vous parler d’un film qui, au milieu de ce marasme ayant vu les frères lumières se retourner dans leurs tombes pour nous péter au visage, nous a permis d’assister à un miracle : un nanar s’est transformé en excellent film… Un comble en cette belle année de cinoche !

Alors, on prend son flingue, ses couilles et son Baygon Vert, la formule foudroyante de l’aérosol insectes rampants reste la méthode la plus efficace : il sera vaporisé directement sur l’insecte ou aux endroits régulièrement fréquentés par les araignées pour plusieurs semaines de protection.

Cette semaine, c’est Starship Troopers.

J’ai besoin d’un caporal. Tu l’es jusqu’à ce que tu sois mort ou je trouve quelqu’un de mieux.

Starship Troopers est un film américain sorti le 7 novembre 1997 au US et le 21 janvier 1998 au pays de Victor Wembanyama.

Le film nous narre les aventures de Johnny Rico, un jeune BG brésilien qui décide, au sortir de ses études, de s’engager dans l’armée afin d’effectuer son service fédéral.
En effet, dans le futur et avec l’arrivée de la colonisation extraterrestre, le monde s’est réuni dans un gouvernement mondial déterminant la classe sociale en fonction de l’accomplissement, ou pas, de ce fameux service fédéral.

Au cours de cette conquête interstellaire, l’humanité se retrouve en guerre contre les arachnides, une espèce insectoïde DÉGUEULASSE, qui envoie, avec l’aide de leurs culs, des œufs à travers l’espace.
C’est pour régler ce problème que Johnny et ses petits copains sont envoyés sur Klendathu, planète d’origine des arachnides.

Maintenant, ça va chier…

Petite particularité de ce film, il ne met en scène aucune vedette. On a bien droit à 2-3 tronches connues, abonnées aux séries B ou aux trognes de méchant, mais rien de fifou. Big up Michael Ironside.

Casper Van Dien, le héros, n’a fait illusion que 3-4 ans. Disons-le, c’est un beau gosse des années 90, c’est tout. Il n’est pas époustouflant pour ses qualités d’acteurs. Par contre, juste un mot, il a joué dans un mockbuster (un navet se gavant allègrement de la hype d’un blockbuster) appelé : Avengers Grimm. Une joyeuse repompe de Avengers : l’Ère d’Ultron et de la série Once Upon A time.

On peut également saluer l’apparition de Denise Richards, connu pour ce film, 2-3 rôles mineurs et la scène de la piscine dans Sexcrimes.

On notera également l’apparition de Neil Patrick Harris, le Barney de How I Met Your Mother.

Je suis de Buenos Aires et je dis, TUONS LES TOUS !

Le film est mis en scène par Paul Verhoeven, réalisateur Hollandais, dont j’ai déjà parlé au cours d’une précédente chronique sur Total Recall. Le gars a traversé les années 90 comme une bombe. Je me suis refait le premier RoboCop il y a peu, ce gars est un génie pour décrire la société qui l’entoure. Jetez-y un œil, le film est toujours aussi cool et encore d’actualité 35 ans plus tard.

Alors, c’est valable ?

Ce film est un nanar. Il a un scénario de nanar, une ambiance de nanar, des dialogues de nanar et des acteurs de nanar. Mais il est définitivement autre chose.

On dit que ce sont souvent les choses simples qui sont les plus compliquées. Je pense que faire un film, c’est difficile. Faire un bon film, c’est extrêmement difficile. Faire un bon mauvais film, c’est un exercice d’équilibriste. 

Starship Troopers nous balance une violence ultra gratos, enrobé dans un film de SF bourrin, usant et abusant de ce qui fait les blockbusters. Mais si on décide de le regarder différemment, on peut y trouver bon nombre de lecture. Certains y voient un film anti-fascisme, Verhoeven étant né pendant la guerre et ayant étudié le fascisme, il sait malheureusement de quoi il parle.

Le film est également, toujours selon Verhoeven, un film sur le paradis perdu où l’innocence de la jeunesse est remplacée par la cruauté de la guerre. Il veut insister également pour montrer comment la propagande militaire persuade la jeunesse que le sacrifice personnel pour son pays est une bonne idée.

Le plus drôle dans tout ça, c’est que le film est tiré du roman Étoiles, Garde à Vous ! de 1974, un roman qui glorifie le militaire et sa toute puissance contre le communisme, notamment au travers de la nécessité de la vertu civique, de l’utilisation des châtiments corporels ainsi que la pertinence de la peine capitale dans certains cas. Un vrai bon gros teubé comme on en fait beaucoup trop.

Bref, Starship Troopers est un très bon film, classé vingtième des cent meilleurs films des années 90. 
C’est un film bien plus profond qu’il n’y paraît et qui mérite amplement sa place sur l’étagère à DVD. 
Bon par contre, les suites, c’est que des daubes, y’a rien à sauver. 
Je vous conseille, en tout cas histoire de se marrer, de jeter un œil au 3, avec le grand retour de Casper Van Dien, annoncé comme THE suite, mais qui se révèle être un gloubiboulga de ref culturello-religio-mescouillessurtonfront. Un vrai nanar !

Bisous.

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