Critique : Tyler Rake 2

Après le succès du John Wick de Netflix, la mise en chantier d’une suite ne faisait guère de doute. Si certains se demandent comment diable Tyler Rake peut-il toujours être vivant à la fin, c’est qu’ils n’ont pas été attentifs à la dernière scène. De toute façon, on se charge ici de nous l’expliquer.

Bref, pour cette suite, on reprend la même formule : Sam Hargrave réalise sur un scénario de Joe Russo tandis que Chris Hemsworth tient la tête d’affiche avec Golshifteh Farahani en bras droit. Logiquement, si on a aimé le premier, on devrait aimer le second.

On reprend les mêmes…

Ça n’a pas manqué. On retrouve exactement tout ce qui avait fait le succès du premier. À tel point que je pourrais carrément recopier la critique que j’en avais fait. On retrouve également les mêmes défauts, notamment des effets numériques ratés. Ça m’a agacé, car souvent ils sont inutiles. En effet, les scènes d’action sont suffisamment spectaculaires en l’état. Quand je pense à Balle perdue qui arrive à être impressionnant sans renfort d’images de synthèse, je me demande pourquoi ils ne l’ont pas fait pour Tyler Rake 2. Plusieurs fois, je me suis dit que s’ils avaient enlevé cette immondice numérique, la scène aurait été plus pure donc efficace.

Un exemple tout con, sur un crash d’un hélicoptère. Pourquoi diable vouloir montrer un hélicoptère numérique dégueu en train de se crasher et cracher à la gueule de notre volonté à vouloir y croire ? Surtout quand il suffit de le faire crasher en arrière-plan avec une simple explosion. L’effet est le même tout en étant propre.

Il y a plein d’exemple comme ça. M’enfin bref. Pour Tyler Rake 2, je retiendrai l’hallucinant plan-séquence de 21 minutes avec de l’action à gogo. Certes, les plus attentifs verront les raccords, mais ça reste tout de même une belle prouesse. Pour l’anecdote, il aura fallu 4 à 5 mois de répétition et 29 jours de tournage. Je ne suis même pas surpris tant c’est dingue. T’as des plans vraiment oufs.

… mais on progresse

Au niveau des méchants, on reste dans du classique Une journée en enfer (1995) : « Toi, tuer frère à moi ! Moi, tuer toi ! ». Néanmoins, l’acteur Tornike Gogrichiani apporte suffisamment de charisme à son personnage au point qu’il est plus difficile à oublier que la moyenne du genre.

Là où j’ai été agréablement surpris par Tyler Rake 2, au point de le préférer au premier, c’est au rayon des émotions. En relisant ma critique du premier, j’avais mis en avant ce point où, contrairement à John Wick premier du nom, je n’avais pas réussi à être ému. Cette fois-ci, je l’ai été. Notamment, avec le superbe passage d’Olga Kurylenko et sa sublime réplique finale.

Attention spoiler : « La dernière image qu’il a eue de toi, c’est pas celle de son père qui s’en va. C’est celle de son père qui va sauver des vies. Il a été tellement courageux à la fin, Tyler. Il a dit : « Je veux être aussi courageux que papa. ». C’est comme ça qu’il te voyait. Au revoir, Tyler. »

Ah oui, il y a aussi le classique gamin tête à claques accumulant les décisions stupides. Typiquement, le truc qui m’insupporte. Sauf que cette fois-ci, les décisions sont compréhensibles. Spécialement, parce que le jeune Andro Japaridze est formidable. Pour l’anecdote, sa petite sœur dans le film est jouée par des jumelles.

Pour terminer, j’ai été amusé par la fin, car elle m’a beaucoup fait penser à celle de Luther : Soleil déchu (2023). Au point que je me suis mis à fantasmer d’un crossover entre l’homme-râteau et l’enquêteur anglais. Bon, je sais que c’est impossible, mais ce serait génial.