Critique : The Thing

The Thing façon Dead Space (sans aucune de leurs qualités)
D’après la nouvelle Who Goes There? de John W. Campbell Jr. et prélude du The Thing de John Carpenter
Réalisateur Matthijs van Heijningen Jr.
Scénariste Eric Heisserer (Destination Finale 5, Freddy – Les griffes de la nuit)
Acteurs Mary Elizabeth Winstead (la Ramona de Scott Pilgrim et fille de l’inoxydable John McLane), Joel Edgerton (Warrior, Animal Kingdom), Adewale Akinnuoye-Agbaje (Faster, Oz, Lost), Ulrich Thomsen (Revenge), Eric Christian Olsen (Le plan B, Sea, sex and fun), Kim Bubbs (a fait des voix dans les jeux vidéos Assassin’s Creed et Deus Ex: Human Revolution)
Interdit aux moins de 12 ans
Pays Canada, États-Unis Date de sortie 12 octobre 2011
Genre Horreur, Mystère, Science fiction, Thriller Durée 1h43
La paléontologue Kate Lloyd part en Antarctique rejoindre une équipe de scientifiques norvégiens qui a localisé un vaisseau extraterrestre emprisonné dans la glace. Elle y découvre un organisme qui semble s’être éteint au moment du crash, de multiples années auparavant. Mais une manipulation élémentaire libère accidentellement la créature de sa prison glacée. Capable de reproduire à la perfection tout organisme vivant, elle s’abat sur les membres de l’expédition, les décimant un à un. Kate s’allie au pilote américain Carter pour tenter de mettre fin au carnage. Aux confins d’un continent aussi fascinant qu’hostile, le prédateur protéiforme venu d’un autre monde tente de survivre et de prospérer aux dépens d’humains terrorisés qu’il infecte et pousse à s’entre-tuer.

La bande annonce ne laissait présager rien de bon mais je voulais tout de même laisser une chance à ce film surtout vu que l’original avait réussi à me traumatiser avec notamment cette scène où la tête se détachait du corps. Je ne l’avais vu que bien des années après sa sortie. Je me rappelle surtout des effets qui avait beaucoup vieilli mais certains étaient tout simplement démentiels. En témoigne cette tête-araignée ou encore le chien.

Le nouveau foire complètement cette partie en prenant le risque de faire tout en images de synthèses. Là où l’orignal terrifiait par l’utilisation de matières faites main qui donnait un côté très dérangeant sans qu’on n’arrive à mettre la main sur le pourquoi et puis bon, Hellboy 2 a bien prouvé que l’utilisation de costumes ou de caoutchouc donnait bien plus d’humanité que n’importe quelle image de synthèse même si ça c’est grandement amélioré ces dernières années. Dans The Thing, elles sont tout simplement complètement foirées poussant plus aux rires qu’à l’effroi. Ne parlons même pas des gesticulations de La Chose qui tentent de copier Dead Space sans sa classe.

Oui, Dead Space, ce jeu vidéo du genre survival-horror (il faut survivre seul dans un environnement hostile et horrifique) se déroulant l’espace où on voyait un ingénieur du nom d’Isaac affronter les nécromorphes (digne héritier de La Chose). Le design de ces créatures étaient très réussies et offraient des visions de cauchemars que le film du jour n’arrive jamais à égaler. On avait du bébé avec une tentacule qui lui sortait du dos, des humains transformés aux bras en formes de griffes repliés et aux gesticulations digne d’un épileptique en pleine crise, des créatures rampantes prêtes à vous décapiter. Certes le fait que ce soit vous qui contrôlez Isaac ajoute beaucoup à la terreur ambiante du jeu mais ce n’est pas tout. Le film multipliait les cadrages cinématiques et des sons absolument effrayants sans oublier les visions de cauchemar d’Isaac. Ce que Dead Space fait à la perfection, The Thing ne fait que le singer.

Si la créature d’un autre monde fait penser aux nécromorphes, le reste du film n’est qu’un pitoyable remake du film de John Carpenter. Sous l’excuse du prélude (film qui se déroule avant le premier film), le film se permet de démarquer de la vague remake. Ainsi il se permet d’éviter toute polémique. Ce qui a d’ailleurs marché, les fans discutant l’intérêt du prélude mais en aucun cas du remake. Parce que, ne nous leurrons pas, c’est exactement ce que c’est ce The Thing : un vulgaire remake reproduisant le schéma du vrai The Thing et bien sûr, comme un bon remake, il réussit à foirer à peu près tout et oublie l’essence de l’original.

Mis à part un début assez bon avec une bonne blague. Allez, je vous la raconte, ça vous évitera le déplacement au cinéma : un enfant rentre dans la chambre de ses parents et voit ses parents en train de copuler. Pris d’effroi, il s’enfuit. La mère dit au père : « Pauvre gosse, il va être traumatisé à vie… ». Le père décide alors d’aller le voir pour le réconforter et entend des bruits dans la chambre de la grand-mère. Il y trouve son fils en train de prendre sa grand-mère en levrette. Le gamin se retourne vers son père et lui dit : « Alors, c’est moins drôle quand il s’agit de sa mère, hein ? ».

Ensuite, la catastrophe s’annonce. On découvre le vaisseau de La Chose. Première erreur du remake : vouloir expliciter les origines en cassant complètement le mythe de La Chose qui vient d’on ne sait pas où même si on sait qu’elle est extra-terrestre.

Spoiler

Pour ma part, j’aurais bien vu dans le vaisseau des tas de cadavres d’extra-terrestres qui se seraient entre-tués pour coller avec le début de l’original de Carpenter où ils découvrent les gens de la base.

Après, ça démarre plutôt pas mal avec des moments plutôt flippant. La première attaque de La Chose est plutôt bien foutue et vous fera sursauter. Surtout on ne la voit jamais si ce n’est des bribes de son corps, nous laissant imaginer une immondice sans nom, digne des Anciens de Lovecraft. Puis au bout de 30 minutes le drame, le film bascule vers l’outrance d’effets spéciaux avec des tu-veux-voir-des-horreurs-en-voilà nous balançant toutes les cinq minutes des visuels très éclairés des humains possédés par La Chose. On se déconnecte alors complètement du film horrifié par l’horreur des images de synthèse. Le tout est tellement moche qu’on n’y croit même plus. La tension disparaît complètement du fait qu’on voit La Chose dans toutes ses contours.

Par la suite, le film accumule les mêmes scènes que l’original à tel point qu’on a l’impression d’avoir déjà vu le film. Le pire c’est quand même la fin.

Spoiler

Faut m’expliquer l’intérêt de faire survivre l’héroïne ? Si ce n’est pour être « horrifié » par le fait qu’elle ait tué un humain en se gourant complètement. Super l’intérêt vu que ce n’est pas la première fois qu’ils butent un gars en se fourvoyant. Et puis bon le combat final dans le vaisseau avec une gerbe de flamme finale ridicule ! Vomito.

Pour les acteurs, c’est du bas de gamme. Mary se contente de faire du sous-Ripley dans Alien, le huitième passager et Joel Edgerton du sous Kurt Russel dans The Thing. Un gros flop. Le reste du casting est tellement cliché et mal joué que je n’ai même pas envie d’en parler.

Pour finir un petit débat de l’intérêt de faire des remakes ? Si c’est pour ajouter une plus-value par rapport à l’original ou livrer une nouvelle vision ou même refaire la même chose en se délaissant des contraintes de l’époque : budget amoindri, … J’adore ! Je n’ai jamais été contre les remakes tellement certains pouvaient apporter comme par exemple Halloween 2 qui supplante de loin l’original mais le problème c’est que parfois, remake = médiocrité du coup les gens associent systématiquement remake avec médiocrité et ils n’ont pas tout à fait tort. Je suis sûr que si des bons réalisateurs s’attachaient à des remakes, on aurait des perles. Après tout, le The Thing de John Carpenter était bien un remake de La Chose d’un autre monde.

Et puis bon, True Lies (La Totale), La Mouche, Scarface, Les Nerfs à Vif, L’armée des douze singes (La Jetée), La colline a des yeux, Piranha 3D, L’armée des morts, Le Talentueux M. Ripley (Plein Soleil).

Un remake accumulant tout ce qu’il ne faut pas faire dans un remake mais un bon début (passé une demi-heure, vous pouvez partir).

Au moins, ça m’a fait marrer avec la Chose qui imite les nécromorphes de Dead Space et, en plus, il y a des créatures hybrides complètement foirées dont une qui m’a fait penser à SOS Fantômes donc absolument hilarantes.

Sa scène culte : la blague du début, c’est dire.

Note : 3/10

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