Critique : The Flash

Barry, tu es encore en retard !

Fiche

Titre The Flash Titre VO
Réalisateur Andy Muschietti Scénariste Christina Hodson
Acteurs Ezra Miller, Ben Affleck, Sasha Calle, Kiersey Clemons, Jeremy Irons, Michael Keaton, Ron Livingston, Michael Shannon
Date de sortie14 / 06 / 2023 Durée2h 24
GenreAction, Aventure, Fantastique, Science-fiction Budget220 000 000 $

Grâce à sa super vitesse, Barry Allen peut changer le passé, mais sa tentative de sauver sa famille a créé un monde sans super héros, qui l’oblige à courir pour sa vie afin de sauver l’avenir.

Critique

The Flash était devenu un de mes projets DC les plus attendus suite aux premiers retours. Quand même, avec James Gunn le qualifiant comme « l’un des meilleurs films de super-héros qu’il ait jamais vus » et Tom Cruise disant qu’il a « tout ce qu’on peut espérer dans un film » et que « c’est le genre de film dont nous avons besoin en ce moment », difficile d’empêcher la hype interne monter en flèche comme le taux de cholestérol après une fête d’anniversaire. Pour couronner le tout, la fin de The Flash serait si importante que la Warner a tout fait pour la garder secrète.

Puis les premiers doutes sont arrivés. D’abord, avec la moyenne Rotten Tomatoes clairement pas à la hauteur des propos de Gunn : 66 % pour 314 critiques. Ça ne s’arrange pas non plus avec les retours du public apportant une moyenne basse pour le genre sur IMDb (7,3/10 pour 51k votes – quand on sait que beaucoup de fans vont le voir en premier et mettent 10/10) et une note CinemaScore à B (identique à celle d’Ant-Man et la Guêpe : Quantumania).

Comme si ça ne suffisait pas, le démarrage au box-office est cata avec 130 millions de dollars dans le monde entier pour un budget de 220. Bon, ça n’a rien à voir avec la qualité (ce sont les semaines suivantes qui l’indiquent via le bouche à oreille), mais ça renforce le sentiment du « ça pue, cette histoire ».

Dans les commentaires que j’ai lus, en diagonale pour éviter les spoilers, ce qui revenait souvent, c’était la qualité (désastreuse) des effets spéciaux. Heureusement, certains étaient là pour louer la qualité du film. Bref, avec tout ce délire, difficile de juger la qualité de The Flash, donc, comme disait un certain philosophe à la peau violette : « très bien, je vais le faire moi-même ».

Cachez-moi ces bébés !

The Flash démarre avec une séquence géniale où Barry Allen (Ezra Miller) doit gérer son besoin en sucres tout en étant pressé comme le lapin d’Alice au pays des merveilles. Cela débute avec un passage hilarant face au serveur puis s’enchaîne sur une idée absolument géniale pour la présentation du titre.

Puis patatras.

Je m’attendais à devoir juger la qualité des images de synthèse, moi qui y suis particulièrement sensible, mais certainement pas aussi rapidement. Dès le premier sprint de Flash, c’est déjà bizarre. La course du bolide rouge et doré me semble ridicule (ce qui amènera une séquence hilarante un peu plus loin dans l’histoire), mais bon, ça n’a rien à voir avec la qualité des images de synthèse. J’étais alors un peu rassuré, mais ça n’a malheureusement duré qu’un court instant. J’ai compris l’ampleur du désastre quelques minutes plus tard, sur une séquence se devant être spectaculaire, mais dont l’immondice que représentent les images de synthèse gâche tout. Ces bébés numériques… Je ne m’en suis toujours pas remis.

Dommage, car il y a clairement une bonne idée derrière cette scène. C’est d’ailleurs un constat qui reviendra souvent par la suite car ça ne s’arrange jamais avec systématiquement le « bonne idée, mauvais exécution ». Le gros problème du long-métrage d’Andy Muschietti, c’est probablement sa trop grande ambition par rapport à ses capacités. Et encore, je reste un peu dubitatif quand je dis ça car la concurrence y arrive pourtant. En effet, si on peut voir quelques défauts, ça reste au détour de quelques plans, pas sur l’ensemble du long-métrage !

Bienvenue dans l’enfer des doublures numériques

Le pire du pire reste à venir. Quand Flash débarque dans le Chronobol. Ou devrais-je dire l’enfer du ratage numérique ? D’une laideur sans nom. J’en ai eu des remontées gastriques du Rock en mode Roi Scorpion dans Le Retour de la Momie. On parle tout de même d’un film sorti en 2001. Le plus désolant est que c’est justement dans cet endroit qu’on va nous livrer la majorité des caméos dingues. Naturellement, inutile de préciser que l’impact devient presque nul.

Attention spoiler dans ce paragraphe. Le meilleur caméo pour moi est celui de Nicolas Cage en Superman renvoyant à l’avorté Superman Lives que devait réaliser Tim Burton dans les années 90. Sauf qu’il faut faire de sérieux efforts pour reconnaître Cage. Le plus surréaliste arrive en lisant une interview du réalisateur : « On a discuté avec Nicolas et on a décidé de le filmer dans son costume. Donc, nous avons fabriqué le costume avec le même créateur qui a fabriqué le costume pour le film Superman Lives qui n’a pas été réalisé, un film qui aurait été génial, mais personne ne le verra parce qu’il n’a pas été produit. ». C’est une blague ?

Inévitablement pour un film du DCEU, on dispose d’un combat final où les fonds verts sont omniprésents en plus d’être laids. Mais bon, on y est habitué. Pire, pour être franc, ça fait même du bien après le Chronobol. Toujours dans le même registre, il y a également l’histoire des deux Barry. Pour le coup, ils ne sont pas foulés et ont incrusté un visage numérique au Barry le moins important de la scène, la doublure donc. Sauf que les visages numériques sont loin d’être parfaits de nos jours. Ça peut passer pour un passage bref dans une scène d’action pour remplacer le visage du cascadeur, mais certainement pas sur une longue scène. Le plus surprenant, c’est de voir ce résultat quand on se remémore Moon Knight. Pourtant, une série.

Adaptation sans ambition de Flashpoint

Inévitablement, en offrant des images produites par ordinateur ratées sans répit, impossible pour moi de rentrer dans l’histoire. De toute façon, je ne pense pas que j’aurais apprécié car le problème, c’est qu’il s’agit d’une adaptation de Flashpoint. Entre le comic et la série télé, j’étais un peu gonflé de me retaper la même histoire. Surtout que ça prend un temps fou à se mettre en place, notamment avec l’introduction du deuxième Barry. D’ailleurs, ce deuxième Barry a failli me rendre chèvre tant il est insupportable. D’accord, ça colle avec l’idée souhaitée, mais mince quoi…

J’en profite pour faire une petite parenthèse sur l’humour. On est sur du Thor : Love and Thunder. Il y en a partout, partout. Beaucoup de blagues sont ratées. Mais heureusement, certaines arrivent à provoquer des rires. Mention spéciale à la blague geek sur Retour vers le futur.

On arrive ensuite aux deux autres grosses stars du film : le Batman de Michael Keaton et la Supergirl de Sasha Calle (une actrice ayant participé à 276 épisodes des Feux de l’Amour !!!).

I am Batman

Petite déception pour le Batman de Michael Keaton. Il ne m’a pas procuré de grosse émotion et, pourtant, j’ai grandi avec son Batman. Je n’ai pas compris pourquoi. Finalement, ne serait-ce pas dû à une forme de lassitude ? Le multivers étant désormais bien introduit donc ce genre de surprises n’en est plus vraiment une, juste la nouvelle mode. De plus, contrairement à No Way Home où la surprise a été gardée jusqu’au bout, les bandes-annonces l’ont déjà bien essoré (le plus drôle, c’est de voir plus Batman que Flash dans les affiches du métro parisien). Sans oublier la réutilisation du Luke Skywalker dans Star Wars 8. Reste que Michael Keaton a suffisamment de talent pour capter l’intérêt, mais je vais avouer que je m’attendais à plus.

Surtout, j’aurais préféré avoir Thomas Wayne. Ça aurait pu donner quelque chose de génial avec Batfleck. Je le dis et redis, j’ai adoré son Batman malgré quelques bémols. Sa scène d’action dans le film du jour est d’ailleurs géniale. Par contre, le malaise suite à la blague du lasso de vérité a failli tout gâcher.

Où est Kal-El ?

Bref, même constat pour la Supergirl de Calle. Si l’actrice déborde de charisme dans son costume avec une superbe coupe de cheveux (j’ai été choqué quand j’ai découvert son look dans Les Feux de l’Amour, on dirait une autre personne), finalement, son intrigue n’a que peu d’intérêts. J’étais dégoûté quand j’ai vu qu’il y avait moyen de balancer une petite adaptation de Superman : Red Son.

En fait, le principal problème, c’est surtout que The Flash arrive en retard par rapport à la concurrence (décidément, un trait bien propre au DCEU). Pour rappel, le film est annoncé en 2014… Au final, il aura été dans l’enfer du développement pendant la quasi-totalité de la diffusion de la série avec Grant Gustin (2014-2023). Depuis, sur le thème du multivers, les deux Spider-Verse, Spider-Man : No Way Home, Doctor Strange : Multiverse of Madness sans oublier la série Loki et l’exceptionnel Everything Everywhere All at Once sont passés par là. En livrant des retours ou versions alternatives bien plus kiffants que le Bat de Keaton et la Supergirl de Sasha Calle. D’autant plus qu’on se coltine un vilain déjà vu, à savoir le général Zod.

En parlant de Zod, je me marre maintenant quand je me rappelle que Michael Shannon hésitait à revenir par rapport à Zack Snyder. Il a fini par accepter après que Snyder lui ait donné sa bénédiction, mais franchement, vu l’importance de son rôle… Il aurait pu passer outre. Au final, ça sert surtout pour conclure le DCEU en terminant là où il a commencé (avec Man of Steel). Sauf qu’on a encore Aquaman et le Royaume perdu à la fin de l’année.

Quant à la fameuse fin voulant être gardée secrète par la Warner. Bon, franchement, autant l’idée est sympa que ça n’a rien d’ouf, mais en plus, ça pose question concernant l’univers DC voulant être mis en place. J’en sors avec la sensation que c’est un immense bordel sans nom.

PS : il y a une scène post-générique.

Par un peu inquiet pour The Brave and the Bold.

Conclusion

À l’image de son héros, Barry Allen, arrivant toujours en retard, The Flash semble déjà daté avec son histoire reposant sur le multivers sans réelle originalité. En même temps, on parle d’un projet datant de 2014. Surtout avec une intrigue déjà vue entre les comics et la série télé. Quand on ajoute également des effets spéciaux d’un autre âge, la coupe est pleine. Heureusement, il a quelques qualités avec des excellentes idées (même si les images produites par ordinateur en ruinent la plupart) et des blagues réussies (on est sur un mood Love and Thunder, donc pour une blague réussie, on en a 5 ratées).

+

  • Parfois drôle
  • Il y a de l’idée

  • Visuellement horrible
  • Barry 2
  • Histoire de multivers basique
5/10
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