Le film de guerre selon Guy Ritchie
Fiche
Titre | The Covenant | Titre VO | Guy Ritchie’s The Covenant |
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Réalisateur | Guy Ritchie | Scénaristes | Guy Ritchie et Ivan Atkinson & Marn Davies |
Acteurs | Jake Gyllenhaal, Dar Salim, Emily Beecham, Alexander Ludwig, Jonny Lee Miller, Antony Starr | ||
Date de sortie | 23 / 06 / 2023 (Amazon Prime Video) | Durée | 2h 03 |
Genre | Action, Guerre, Thriller | Budget | 55 000 000 $ |
Suit le sergent de l’armée américaine John Kinley, et l’interprète afghan Ahmed. |
Critique
À peine quelques mois après la sortie de son dernier long-métrage, Guy Ritchie nous en offre un nouveau. Déjà. Encore une fois, en France du moins, il s’agit d’une exclusivité pour Prime Video. Toujours dans l’idée de répétition, le gars a également bossé avec Ivan Atkinson et Marn Davies sur le scénario. Quatre films de suite ensemble pour le trio : The Gentlemen (2019), Un homme en colère (2021) et Operation Fortune : Ruse de guerre (2022).
« En fait, je suis là pour interpréter. »
Le pitch de départ repose sur un truc un peu original pour un film de guerre. L’embauche d’interprètes pour épauler les troupes américaines. Ici, dans un contexte récent (2018) en Afghanistan. En tête d’affiche, deux nouveaux venus dans l’univers de Ritchie : le très solide Jake Gyllenhaal et le charismatique Dar Salim.
Sans son nom en tête d’affiche, je n’aurais pas cru que Guy Richie ait été à la réalisation de The Covenant tant son style ne transparaît pas trop. Je dis « pas trop », car on retrouve tout de même certains éléments de son univers comme l’apparition de texte pour appuyer les propos de ses personnages ou des effets de caméra atypiques mais toujours bien vus. Quoiqu’il en soit, le bonhomme s’est moins lâché que d’habitude. Intimidé par le genre et le sérieux imposé par le contexte ? La question mérite d’être posée.
À la place, le réalisateur compatriote de Mister Bean tente de rendre son récit épique. Notamment avec l’aide d’envolée de caméra et des sublimes décors. Parfois, il y parvient. J’ai senti le poids du pays alourdir les épaules de ses héros. Même remarque au niveau du récit en trois parties pas avares en surprise. Au point que j’ai envie de le qualifier de trois films en un.
Les clichés ne sont pas évités
À noter que cette fois-ci, contrairement à Jarhead : La Fin de l’innocence (2005), Jake Gyllenhaal aura de quoi de faire. Pas question de lutter contre l’ennui, plusieurs fusillades répondent à l’appel dont une particulièrement mémorable. Mais il en ressort tout de même une sensation d’over the top. Autant la grosse première scène d’action laisse entrevoir un film de guerre réaliste et implacable, autant plus le film avance, moins ça devient crédible. Pas aidé par l’intervention des clichés du genre. C’est dommage, car le reste demeure efficace. Notamment avec l’absence d’images numériques nuisant à la crédibilité.
Pour l’anecdote, en VO, le film devait initialement s’intituler The Interpreter avant de devenir Guy Ritchie’s The Covenant. L’ajout du nom du réalisateur n’est pas synonyme de prise de grosse tête, c’est tout simplement pour éviter la confusion avec le film The Covenant sorti en 2006. En France, pas de soucis, car ce dernier a été traduit par Le pacte de sang expliquant ainsi l’absence de la mention de Guy Ritchie dans le titre.
Par Christophe Menat impressionné par la cadence de Ritchie.
Conclusion
Un film de guerre reposant sur une idée originale et porté par un duo d’acteurs charismatiques, le tout avec des scènes d’action efficaces (dont une particulièrement trépidante) et une structure donnant l’impression d’avoir trois films au lieu d’un. Dommage donc que le récit ne réussit pas à éviter les clichés inhérents aux films de guerre américains. |
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7/10 |