Critique : Tomb Raider

Lara Croft est morte, vive Lara Croft !

Fiche

Titre Tomb Raider
Éditeur Square Enix
Développeur Crystal Dynamics
Plate-forme PC, Playstation 3, Xbox 360 Date de sortie 5 mars 2013
Genre Action, Aventure Classification Déconseillé aux – de 18 ans
Testé sur PC
Image du jeu vidéo Tomb Raider
Ça a changé, Tomb Raider.

Critique

Je croyais traverser une grave crise de foi vidéoludique. J’avais de plus en plus de mal à m’emballer pour jouer aux jeux vidéo (sauf FIFA mais le jeu d’EA Sport est à part). Pour preuve Dead Space 3 n’a pas eu l’excitation attendue, je me suis contenté de finir le jeu (pire même, je ne savais même pas qu’il sortait avant de voir la pub). C’est donc à ça que ressemble la fin? Pas une lumière blanche mais un désintérêt progressif. J’avais entendu parler de ces hommes et femmes qui finissent par délaisser les jeux vidéo arrivés à un certain âge mais je croyais que c’était un mythe. Vais-je y avoir droit? Sans aucun doute, j’y suis actuellement. Enfin, ça, c’était avant que je prenne en main Tomb Raider. Lara Croft m’a sauvé…

« Lara Croft m’a sauvé »

Je faisais parti de ceux qui était pessimiste envers ce reboot. Non pas pour des raisons type « le reboot, c’est le mal! » mais juste parce que combien de fois, on a entendu: « Lara Croft revient et elle a subi un lifting permettant de coller le personnage à la nouvelle génération » pour un résultat très moyen (Tomb Raider : L’Ange des Ténèbres) ou sympa sans plus (Tomb Raider Legend). Lara accusait à chaque fois un léger retard sur la concurrence notamment Uncharted, son véritable héritier, et la preuve que l’élève a dépassé le maître. La saga Uncharted dépassant Tomb Raider de toutes les façons possibles sauf plastiquement (Nathan Drake n’a pas le même balcon que Lara). Du coup, je ne m’attendais à rien. La claque a été encore plus grande!

Tout commence avec une cinématique démentielle (malheureusement mal compressée sur PC, faut se tourner sur Youtube pour avoir la cinématique dans le meilleur état possible) et on atterrit sur une île. Voilà que déjà des méchants nous prennent en chasse et nous emprisonnent. On pense à Far Cry 3, la bombe de l’année dernière notamment via la chasse. Ce qui n’est pas pour rassurer (encore un plagiat?) mais très vite, Tomb Raider rassure. La prise en main est impeccable, bien plus que Nathan d’Uncharted (parfois trop rigide). Les quatre armes du jeu sont différentes (arc, pistolet, fusil d’assaut et fusil à pompe) et se maîtrisent très facilement. Quatre peut sembler peu, seulement on peut les améliorer pour bénéficier d’armes encore plus puissantes. Et le fait d’en avoir quatre permet de switcher facilement entre elles à l’aide de la croix. Bien pratique pour les combats. D’ailleurs ces derniers sont vraiment réussis, s’inspirant de la concurrence notamment ce qui se fait de mieux du côté des jeux d’action. Quelle excellente idée le fait que Lara s’accroupisse derrière les murailles sans avoir besoin d’appuyer sur un bouton. L’interaction entre Lara et les décors sur Tomb Raider est une chose dont tout le monde devrait s’inspirer.

« Tout commence avec une cinématique démentielle »

Les phases de plate-forme sont très réussies car variées et dynamiques. Les puzzles ne sont jamais trop difficiles et toujours logiques. C’est agréable de ne pas rester bloquer des heures (malgré tout, certains pourront pester sur leur facilité et ils auront le droit). L’aspect jeu de rôle via la montée en puissance du personnage, un must. On évolue progressivement et les nouvelles compétences sont vraiment des atouts. Graphiquement, le jeu explose les rétines malgré certains défauts comme les cheveux de Lara qui défient l’apesanteur. Ça reste néanmoins un détail futile tant le jeu offre des décors démentiels. Difficile de ne pas s’arrêter à chaque découverte d’une nouvelle zone. La bande son, une merveille. Les musiques rythment l’aventure et font parfois monter la tension. Les voix impeccables.

Toutefois, là où le jeu se sublime et se démarque de la concurrence, c’est via son histoire et son background. Nous découvrant une Lara Croft jeune avant qu’elle ne soit « la » Lara Croft. Hésitante, sans réelle conviction, c’est une Lara humaine qui s’offre à nous et on s’y attache dès les premières minutes. Les développeurs ont vraiment réussi son design mais surtout le moteur graphique fait des merveilles sur le personnage. Chaque coup, chaque dégât que subit Lara se voit sur son corps. Plus on avance dans le jeu, plus les cicatrices se font présentes. De plus, Lara semble vraiment faire partie intégrante du décor. Elle devient sale, boueuse bien loin de la proprette Lara Croft des origines. Encore une fois, tous les jeux devraient s’en inspirer. Un passage m’a d’ailleurs marqué: Lara tombe dans une mare de sang. Le personnage devient alors rouge comme une tomate. Autant d’éléments profitant à l’immersion du joueur.

« Tomb Raider marque la vraie renaissance de Lara Croft après deux essais mitigés. »

L’histoire si elle n’est pas originale offre beaucoup d’éléments satisfaisants. Déjà elle développe le personnage Lara Croft, joue la carte du fan service avec les deux pistolets fétiches de Lara mais amène des personnages secondaires vraiment intéressants. S’ils sont peu développés, ils ont suffisamment d’humanité pour vivre notamment grâce à une idée géniale. Sur certaines phases, Lara regarde sur une caméra les évènements filmés sur le bateau avant qu’ils échouent sur l’île. Un truc simple mais permettant de faire un avant/après et découvrir la véritable facette des personnages. Une idée sans doute empruntée à Lost. En plus, de ça, l’île a une âme et un sombre secret qu’on a très envie de découvrir. C’est la première découverte de Lara! Je vous rassure, il y a aussi du fantastique.

Je vous parlais de réalisme pour le personnage de Lara Croft mais j’ai oublié de vous parler aussi de la crudité de l’ambiance. Le jeu est sombre et violent. Les carcasses jonchent le sol. Le passage chez les Oni est une vision d’horreur. Une prise de risque qui s’est avéré payant tant elle nous plonge dans l’ambiance. Ce nouveau Tomb Raider est un jeu pour adulte! Et ça se voit. En tout cas, ça faisait longtemps que j’avais aussi vite accroché à un jeu et que je n’étais pas excité tout le long. Tomb Raider marque la vraie renaissance de Lara Croft après deux essais mitigés.

Test

Graphisme : 9/10 – Une claque permanente, seuls des petits défauts techniques l’empêchent d’accéder à la note ultime.

Gameplay : 9/10 – A défaut d’être original, le gameplay se révèle ultra efficace. Personnage maniable à la perfection, équilibre parfait entre exploration, puzzle, action et plate-forme, évolution sur base d’ingrédients « jeu de rôle » jouissif.

Durée de vie : 7/10 – Dix heures pour boucler l’histoire. J’ai passé les quêtes secondaires n’ayant pas vraiment le temps de m’y attarder vu les jeux qui m’attendent. Comptez quatre de plus pour tout découvrir (merci à foxwmulder pour l’info).

Histoire : 8/10 – Incroyable mais vrai. Ce nouveau Tomb Raider est une vraie réussite de ce côté-là grâce à une belle galerie de personnages, un soin apporté à l’écriture, des rebondissements, un background fantastique impeccable, des scènes marquantes et tragiques. La panoplie complète. Je regrette juste une certaine prévisibilité dans le déroulement.

Son : 9/10 – Les musiques sont impeccables. Les voix aussi. Que dire de plus?

Son point fort – Un des meilleurs jeux du genre toute époque confondue.

Son point faible – Aucun.

Image du jeu vidéo Tomb Raider
L’exploration est toujours présente… mais ça aussi, ça a changé.

Conclusion

La renaissance de Lara Croft via un lifting n’étant pas sans rappeler le troisième épisode de la saga Metal Gear Solid pour le côté survivant donne lieu au meilleur opus de la saga et un des jeux de l’année 2013 (peut-être même le meilleur).

Pas de doute, la Reine a repris son trône!

Trophée10/10
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