Critique : Phantasmagoria 2 : Obsessions Fatales

La folie est cachée dans Curtis Craig

Fiche

Éditeur Sierra
Développeur Sierra
Plate-forme PC Date de sortie 1996
Genre Aventure, Horreur, Point & Click, Thriller Classification Déconseillé aux moins de 18 ans
Curtis Craig est un homme d’une trentaine d’années qui travaille dans une entreprise high-tech appelée Wintech. Un an plus tôt, il a été hospitalisé pour une crise psychiatrique. Tout allait bien jusqu’au jour où ses collègues de bureau sont retrouvés mutilés. Ces évènements font replonger dans la folie Craig Curtis qui essaie de répondre aux nombreuses questions de son passé, tout en se questionnant au plus profond de lui sur son état mental.

Critique

Je ne serais pas forcément objectif avec ce Phanstamagoria 2 vu l’impact qu’il a eu dans ma jeunesse mais je le préfère largement au premier. Certains lui reprochent sa grande linéarité (impossible d’avancer si vous avez oublié de faire une action, ce qui peut faire rager quand on ne voit pas que c’est même avec la soluce) mais ce parti pris permet de bénéficier d’une histoire mille fois plus efficace. En effet, si le premier jouait beaucoup sur une atmosphère angoissante digne d’un bouquin de Lovecraft, cette suite mise plus sur l’horreur et une atmosphère inquiétante en posant son sujet sur la folie. Tout au long du jeu, on se demande si Curtis est fou ou victime d’une machination.

Techniquement, on abandonne au maximum les décors en images de synthèse (parfois raté dans le premier) pour le maximum de vidéo ainsi on ne verra jamais bouger Curtis. Il reste planté comme un piquet sur chaque plan et chaque interaction avec les éléments amène un mini-film. Si on pouvait considérer le premier comme un film interactif, Phantasmagoria 2 EST un film interactif. Le plus surprenant est de voir que seulement un an sépare les deux et pourtant un énorme bon technique est fait. L’interface est beaucoup moins austère, intelligemment disposé surtout la qualité de l’image n’a rien à voir (beaucoup moins pixelisé) à tel point qu’on a l’impression qu’une dizaine d’années les séparent.

Le jeu offre beaucoup de personnages, bien plus attachants que ceux du premier parce que bon, mis à part l’héroïne, Adrienne, son mari et le magicien, le reste de la distribution faisait bien plus rire surtout les clodos. Aussi, les aventures de Curtis Craig sont plus drôles avec des notes d’humour par-ci et par-là. Si l’acteur qui incarne Curtis a un jeu qui laisse parfois à désirer, il est tout de même bien plus attachant qu’Adrienne. Mais arrêtons là les comparaisons parce que les deux épisodes n’ont pas grand chose à voir sinon le nom et le gameplay.

La folie est l’élément majeur de cet opus et offre de supers moments de flippes qui m’ont été gravé en mémoire. A tel point que même 15 ans, je ne les ai toujours pas oublié. C’est dommage, j’aurais bien aimé redécouvrir le jeu (mais en même temps, je l’ai fini trois fois). Bravo tout de même à l’histoire bien tordue qu’on pourrait considérer comme un épisode de X-Files interdit aux moins de 16 ans. Il est difficile d’en dire plus en ne spoilant rien de l’histoire car le jeu repose beaucoup sur l’ambiguïté de cette folie. Je vous laisse le plaisir de découvrir cette perle.

Le jeu est gore, très gore. Bon certes, maintenant que Saw est passé, ce n’est plus aussi horrible mais il avait fait son petit impact à l’époque et quelques scènes sont toujours aussi efficaces. Notons aussi que le sexe y est abordé sans tabou surtout via le personnage de Thérèse, adepte de SM. Ça a été mon premier jeu où je voyais des personnages faire l’amour (pour un mec qui ne jouait qu’à la Megadrive, ça a foutu un coup – ben ouais, on n’imagine pas Sonic faire l’amour avec Tails).

Obsessions Fatales partage aussi un autre point commun avec son prédécesseur. Le dernier CD est une véritable course non stop où vous pouvez mourir à tout moment, mention spéciale aux flash-backs avec les scènes les plus cultes du jeu où un seul faux pas suffit pour mourir (la dernière scène touchera votre cœur). On regrette seulement que le jeu soit si court et nul doute que vous allez utiliser la soluce car certaines énigmes sont complètement tordues ou illogiques surtout les mot de passes et pour la fin mais j’ai vu bien pire dans le genre.

Si vous cherchez bien, vous pouvez trouver un clin d’œil au premier Phantasmagoria via une pub sur l’ordinateur pour la promo du livre d’Adrienne Delaney (l’héroïne du premier): « Se remettre de la mort ».

A part ça, j’attends toujours le troisième épisode!!!!!! Et ça fait 15 ans…

Test

Graphisme : 7/10 – Les graphismes se sont beaucoup améliorés par rapport au précédent malgré tout, les pixels sont visibles et les vidéos sont assez mal compressés.

Gameplay : 7/10 – Exit l’interface horrible du premier pour un sans faute. Le gameplay reste classique.

Durée de vie : 4/10 – Le jeu est plus court que le premier par contre, il est bien plus dur à cause de certaines énigmes tordues (surtout les mots de passes sur ordi).

Histoire : 9/10 – Une plongée dans la folie gore, drôle par moments, blindés de personnages attachants et d’évènements variés. On compte aussi de multiples rebondissements et un final démentiel. Vous n’oublierez pas l’histoire de Curtis (en tout cas, le jeu fait un peu figure d’OVNI).

Son : 7/10 – La musique a beaucoup moins d’impact que dans le premier, les voix sont de bonne qualité.

Son point fort – Un film interactif complètement barré et cette jaquette !

Son point faible – Je veux le 3 bordel !

Conclusion

Phantasmagoria 2 : Obsessions Fatales se démarque du premier et propose un voyage dans la folie où vous allez vous régaler.
Trophée9/10
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