Fiche
Titre | Call of Juarez : Gunslinger |
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Éditeur | Ubisoft |
Développeur | Techland |
Plate-forme | PC, Playstation 3, Xbox 360 | Date de sortie | 22 mai 2013 |
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Genre | FPS | Testé sur | PC |
Critique
Trois épisodes pour la saga qui marquait à l’époque une innovation par rapport à l’autre appel, celui du devoir : plonger dans le Far-West. De la saga, j’en ai surtout retenu le deuxième Bound in Blood et j’ai tout fait pour oublier le troisième The Cartel, une sombre merde. Qu’attendre de celui-ci proposé à prix riquiqui ?
Simplement, le meilleur épisode de la saga et de loin. Pourtant, difficile d’y croire quand on voit qu’il s’agit d’un jeu prévu pour être vendu uniquement en ligne. Mais à l’instar des DTV, ils se cachent parfois parmi ces jeux des petites perles. Call of Juarez : Gunslinger en fait partie.
Si je me le suis procuré, c’était grâce à mon bon souvenir de Bound in Blood et son prix réduit, autrement… Tant mieux car ce serait franchement dommage de passer à côté de ce FPS rafraichissant. Car si le gameplay ne change pas, si l’ambiance ne change pas (enfin si, par rapport au précédent qui faisait un tour dans le présent), si la durée de vie est réduite (tout en restant très correcte avec six heures de jeu pour le seul mode histoire), Gunslinger offre une narration jouissive !
Jouissive grâce une idée tout bête mais auquel il fallait y penser, une idée proche de celle du film Le Magnifique avec Jean-Paul Belmondo. Commençons par le commencement, le jeu introduit Silas Greaves, un ex-chasseur de primes. Ce dernier pénètre dans un bar et raconte ses aventures à une assemblée hétéroclite. Nous, les joueurs, incarnons Silas dans ses aventures. L’originalité provient du fait que l’aventure fluctue au gré de la narration du héros. Par exemple, si ce dernier proclame que des indiens sont apparus tout d’un coup, nous voyons apparaître tout d’un coup des indiens ou encore s’il revient sur son récit, le jeu rembobine et encore, j’ai fait exprès de ne dire que les plus pourris afin de vous laisser la surprise.
« L’originalité provient du fait que l’aventure fluctue au gré de la narration du héros. »
En plus de ça, le héros narre sans cesse l’histoire entraînant une excellente ambiance. On est alors complètement pris par le jeu même s’il faut l’avouer, pour les anglophobes, il est parfois difficile de suivre la narration de Silas en pleine bataille, nous obligeant à nous planquer dans un coin pour pouvoir lire tranquillement les sous-titres. En tout cas, ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi ravi par l’écriture d’un jeu. Les répliques de Silas sont drôles, tragiques et surtout humaines, marquant des pauses et dérivant sur d’autres sujets (l’anecdote sur les ex-femmes de Silas est hilarante !).
Ce n’est pas encore fini pour l’ambiance. Le jeu offre pour chaque chapitre comme boss, des hors-la-loi légendaires tels Jesse James, Billy the Kid, les frères Dalton, Butch Cassidy, Sundance Kid et j’en passe. C’est quand même autre chose que les méchants bidons inventés pour l’occasion. Gunslinger n’oublie pas non plus de les introduire via de très courtes cinématiques piquées aux films Grindhouse. Des cinématiques avec beaucoup d’humour. Au lieu des habituels documents secrets pourris et inintéressants, on a le droit à des petites photos avec un court texte. Ces derniers présentent les plus grands faits du Old West et ses protagonistes les plus célèbres. Je peux vous avouer qu’avide d’informations, je me suis à vraiment les chercher pourtant je déteste cet exercice.
Au niveau du gameplay, ça reste très arcade et le slow-motion est toujours présent et efficace car fluide. Notons aussi, une excellente idée nous évitant de mourir trop souvent, le jeu offre une compétence permettant d’éviter la balle fatidique et ainsi reprendre entièrement notre santé. Bien évidemment, il faudra attendre que la jauge se recharge avant de l’utiliser sinon ce serait trop facile. Ces outils s’intègrent très bien à l’action. On prend un réel plaisir à enchaîner les gunfights. Les environnements sont suffisamment diversifiés pour ne pas donner l’impression de refaire les mêmes actions. Les combats contre les boss permettent aussi de briser la monotonie. Par contre, le point fort du jeu concerne les duels. J’avoue avoir été surpris tant ils sont agréables à jouer et rarement répétitifs. Je pense que les développeurs ont trouvé la meilleure formule pour faire des duels de western.
Graphiquement le jeu n’est pas splendide mais demeure très solide surtout grâce à l’excellent design de l’ensemble. Les ennemis sont variés et les boss charismatiques (surtout Jesse James) sans compter un héros qui pète la classe dans les cinématiques faites en dessin animé (pas du vrai animé mais des dessins fixes qu’on fait bouger – ça coute moins cher). Une réussite. Comme quoi, le moteur graphique ne fait pas tout. J’ai aussi beaucoup apprécié le travail sur la bande son offrant de très belles musiques.
Test
Graphisme : 8/10 – Si le moteur graphique ne fait pas de merveilles, difficile de reprocher quoi que ce soit à Gunslinger. Le cel shading n’est pas trop marqué, les niveaux sont variés et fourmillent de détails, les ennemis ne se ressemblent pas tous, les boss sont charismatiques et le sang gicle comme dans Django Unchained. Que demander de plus?
Gameplay : 8/10 – On est confronté à un FPS classique mais avec un slow-motion efficace, des combats additifs grâce à une bonne animation des ennemis (les voir tomber et les gerbes de sang gicler en appellent à nos instincts sanguinaires) et surtout le jeu offre des duels prenants. L’IA est moyen mais rien de dérangeant à signaler (pas comme Metro: Last Light).
Durée de vie : 8/10 – Six heures pour le mode histoire, c’est dans la moyenne des FPS sauf que le jeu coûte 15 euros. Le jeu offre aussi pas mal de modes supplémentaires pour prolonger le trip.
Histoire : 9/10 – Mon petit coup de cœur, j’en ai suffisamment parlé dans la critique pour ne pas avoir quelque chose à dire ici.
Son : 8/10 – De bons bruitages, un doublage VO de qualité et des musiques enivrantes à défaut d’être marquantes.
Son point fort – Le grand Far-West.
Son point faible – …
Conclusion
C’est drôle, Techland a offert des épisodes de qualité très variable pour sa saga Call of Juarez mais il aura fallu qu’il soit bridé au niveau du budget pour qu’il offre son meilleur épisode. Peut-être parce que cette fois-ci, les développeurs ont du faire preuve de créativité. Un coup de cœur. |
9/10 |